C'est un article passionnant du site professionnel Bati-actus ici qui revient sur les pénuries de matériaux, et les nouvelles ne sont pas bonnes sur le front de la disponibilité des matières premières et secondaires nécessaires à nos chantiers de France et de Navarre !
Pénurie de matériaux : « Nous avons désormais épuisé les stocks », F. Bernigaud (FDMC)
« La Fédération des distributeurs de matériaux de construction (FDMC) doit gérer plusieurs conjonctures simultanées, avec l'arrivée prochaine de nouvelles réglementations. À cela s'ajoute la crise des matières premières, qui perdure et oblige les entreprises à baisser leur taux de marge.
Les pénuries de matériaux continuent de faire des leurs. La Fédération des distributeurs de matériaux de construction (FDMC), comme d'autres organisations professionnelles du BTP, tire la sonnette d'alarme, après des mois de crise. Les pénuries en approvisionnement de nombreuses matières premières, dans la plasturgie, le bois semi-transformé ou encore les matières essentielles à la fabrication de mélanges chimiques bloquent de nombreux chantiers et font considérablement augmenter les prix. « Les risques de pénurie et les tensions qui en résultent contraignent les négociants à s'adapter au mieux pour faire face à des problèmes de disponibilité et de hausses mécaniques des prix », explique à Batiactu Franck Bernigaud, à la tête de la FDMC. « On atteint actuellement un niveau de crise où l'inquiétude grandit. »
Les stocks sont désormais épuisés…
« Les distributeurs de matériaux de construction ont constitué un volume de stock important en début d'année, créant « un effet amortisseur », comme l'appelle le président de la Fédération. « On a désormais épuisé les stocks et les prix inflationnistes importants inquiètent les clients. » Les distributeurs ne peuvent réviser les prix. Pour eux, cette situation ressemble « à une impasse ».
De l'autre côté, certains clients ne comprennent pas cette situation. « On n'a jamais eu de phénomène de cette ampleur », certifie Franck Bernigaud. « A termes, ce n'est pas sain. Les entreprises se fragilisent, certains marchés ne se signent pas et des appels d'offre deviennent infructueux. » Malgré tout, il affirme que les adhérents de la Fédération mettent tout en œuvre pour contribuer à maintenir la continuité des chantiers et rognent leur taux de marge ».
Le risque de l'arrêt total et de la crise cardiaque économique !
« La Fédération craint que l'activité du bâtiment finisse par être à l'arrêt, notamment sur le marché du neuf. « C'est compliqué pour tout le monde, pour les clients comme pour les distributeurs. De notre côté, nous tentons d'amortir et de négocier les prix mais c'est très compliqué. Nous sommes incapables de garantir un prix fixe sur certaines marchandises commandées, comme le bois », continue le chef de file du secteur. En effet, les prix de certains bois semi-transformés ont doublé, comme le lamellé-collé. « A ce prix-là, ce ne sera bientôt plus possible de construire. » Bien qu'il se réjouisse du travail des scieries françaises et de la quantité de bois disponible en France, il regrette un certain retard industriel que la filière tente tant bien que mal de combler. Les professionnels du Bâtiment sont ainsi toujours « tributaires du marché mondial ».
Franck Bernigaud espère que la crise des pénuries se sera calmée d'ici septembre prochain et que les prix auront arrêter d'augmenter. Dans le cas contraire, « l'entrepreneur va finir par préférer ne pas travailler plutôt que de perdre de l'argent », imagine le président de la FDMC. « C'est dommage car les artisans ne pourront pas profiter de cette période faste et ça va les affaiblir. »
Pour résumer :
1/ Les pénuries sont donc majeures.
2/ L'impact sur les prix est très important comme nous l'avons anticipé ensemble depuis plusieurs mois.
3/ Avec les stocks nous avons pu tenir tant bien que mal, mais à partir de septembre on rentrera dans le dur et l'indisponibilité des produits et des hausses des prix très fortes et donc du pic inflationniste qui va, comme prévu se matérialiser à partir de la rentrée.
4/ Le risque de crise cardiaque du secteur est réel si les pénuries persistent à la rentrée car toutes les marges de manœuvres ont été utilisées comme les stocks et la réduction des marges des entreprises.
En clair, soit cela repart et les pénuries cessent, soit nous risquons de voir des annulations de chantiers en cascades avec tout l'impact économique que cela représente sur le dernier trimestre de l'année.
De quoi s'éloigner encore un peu plus de l'objectif de croissance de 6 % pour l'année 2021 de nos mamamouchis très fiers d'eux.
Charles SANNAT
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