Bill Gross, est le fondateur de PIMCO, la Pacific Investment Management Company, ce qui n'a pas franchement d'importance de vous à moi, c'est juste que ça fait bien de commencer un article ainsi, l'important, c'est surtout que, comme je vous l'ai dit à plusieurs reprises, Bill Gross est le roi de l'obligataire, le Warren Buffett des obligations, et que PIMCO était tout simplement le plus gros fonds obligataires de la planète. Quand Bill Gross parle, écoutez-le. PIMCO a été depuis racheté par le groupe Allianz, mais cela ne change rien aux avis de Bill Gross.
Vraiment.
Bill Gross vient de donner une interview exclusive au site Investing, et le titre est un programme en lui-même.
« La Fed ne sait rien »
Selon M. Gross, Jerome Powell a déployé les mêmes tactiques que Paul Volcker à la fin des années 1970 et au début des années 1980, mais sans tenir compte du fait que l'économie est beaucoup plus endettée aujourd'hui. Comme il l'explique, si le site hausse des taux de la Fed s'arrête à 4,5 %, nous ne pouvons encore voir qu'une « légère récession » ; en revanche, tout ce qui dépasse 5 % entraînerait une grave récession mondiale.
« Les événements récents au Royaume-Uni, les fissures dans l'économie chinoise basée sur l'immobilier, la guerre et la crise du gaz naturel en Europe, et un dollar super fort accélérant l'inflation dans les économies de marché émergentes, permettent de conclure que l'économie mondiale 2022 d'aujourd'hui ne ressemble en rien à celle de Volcker en 1979. »
Cependant, à la fin de l'année dernière, il s'est retourné contre l'actif même qui l'a fait devenir le « roi des obligations », qualifiant les bons du Trésor américain de « déchets ». Inutile de dire qu'il avait raison, car les obligations ont connu l'un des pires effondrements de leur histoire.
Vous apprenez deux choses.
D'abord pour ceux qui ont suivi, effectivement et j'en avais parlé à plusieurs reprises, Bill Gross avait prévenu qu'il fallait fuir les obligations, toutes, y compris celles des Etats-Unis !
Ensuite, il a aussi expliqué ce que j'explique, ce qui montre bien que tous ceux qui observent avec pragmatisme la situation sans se faire bercer d'illusions par les autorités monétaires (qui cherchent à maintenir la stabilité, pas à dire la vérité), pensent la même chose, à savoir que :
« Les liquidités sont le meilleur investissement du moment, car la Fed est « déjà allée trop loin », que les investisseurs doivent reconnaître qu'une nouvelle ère se prépare pour l'économie mondiale et investir en conséquence. Une nouvelle ère. Nous sommes en train de nous démondialiser, et les investisseurs en actions reconnaissent les vents contraires futurs associés au réchauffement de la planète, aux conflits géopolitiques et au vieillissement de la population ».
Nous sommes dans une situation d'une immense complexité, mais même les situations VICA pour volatiles, incertaines, complexes et ambiguës peuvent s'appréhender, et mon travail est justement de vous accompagner et de vous aider à traverser ces périodes tourmentées, en partant du principe, que plus nous serons nombreux à être résilients, plus notre pays sera résistant et solide.
Charles SANNAT
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