« La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a affirmé lundi que lutter contre les écarts entre taux d'emprunts souverains est « au coeur du mandat » de l'institut, désamorçant les critiques qui estimeraient que la BCE sort de son rôle. La BCE définit sa politique monétaire pour dix-neuf pays en zone euro et « la lutte contre la fragmentation » est « une condition préalable à la bonne transmission » de cette politique, a-t-elle déclaré lors d'une audition devant le Parlement européen. »
Reprenons tranquillement et sans panique, vous pourrez crâner dans vos dîners en ville dans moins de 5 minutes avec vos doctes explications sur les spreads de taux !
Un « spread » est un terme anglais (comme presque tout le temps quand on veut faire professionnel et moderne) utilisé de manière générale en finance pour désigner un différentiel, c'est-à-dire un écart qui existe entre deux indices ou deux taux.
Pour faire encore plus simple « spread » = écart.
Mais avouez que c'est plus pédant de dire spread, alors que cela fait très « grenier » de dire « écart ».
Alors comme nous sommes entre gens du peuple du grenier, restons simples.
La BCE estime donc que dans ses prérogatives, dans ses responsabilités (c'est le mandat dont on parle) il y a le fait de veiller à ce que les écarts de taux d'emprunt entre les différents pays de la zone euro ne deviennent pas trop importants.
Si l'Allemagne emprunte à 1 et l'Italie à 5 le spread, l'écart, est de 5-1 =4 ! (vous voyez vous aussi vous maîtrisez parfaitement les mathématiques de hauts vols de la grande finance).
Cette lutte contre la fragmentation « est au cœur même du mandat » de la BCE, a martelé la Française. L'institution monétaire a dû réagir d'urgence la semaine dernière pour montrer sa détermination à contrer tout dérapage des taux en zone euro et toute panique sur la dette italienne.
« Personne ne devrait douter de notre détermination et de notre engagement », dit Christine Lagarde. Car si elle ne réagit pas, la BCE « ne fait pas le travail qui nous est confié par le traité, qui est de garantir la stabilité des prix » définie par une inflation à 2 %, a-t-elle argumenté. La BCE a annoncé la semaine dernière qu'elle allait mettre au point un nouvel « instrument anti-fragmentation » pour contrôler les fameux « spreads ».
Bon ces histoires d'écart de taux n'ont rien à voir avec la stabilité des prix et tout à voir avec l'endettement des Etats, mais il faut bien que la BCE justifie ses actions, mais là c'est presque du « foutage de gueule » car pour éviter les écarts de taux, il faudra que la BCE achète de la dette des pays menacés pour faire baisser les taux justement. Et la BCE en achetant des dettes d'Etat va augmenter la masse monétaire et donc l'inflation !
Plus la BCE va éviter la fragmentation plus elle sera obligée d'imprimer de la monnaie, et plus elle fera monter l'inflation.
Voilà, vous savez tout ou presque des « spreads » !
Charles SANNAT
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