Pour Dominique Schelcher, patron de Système U, la situation est plus qu'inquiétante notamment pour les entreprises du secteur agroalimentaire.
« Entre la crise sanitaire, la crise de l'énergie et la guerre en Ukraine, les produits, qui manquent déjà à hauteur de 12 % dans les rayons, pourraient encore plus faire défaut, s'alarme-t-il dans un entretien au Journal du dimanche, dimanche 23 octobre. « Nous n'avons jamais connu, en tout cas pas depuis plus de cinquante ans, une crise comparable à celle d'aujourd'hui. La chaîne alimentaire française se situe à un tournant. C'est bien plus grave que pendant la pandémie », explique-t-il. D'abord, la guerre en Ukraine est venue compliquer la situation. « Nous sommes passés de 2?% de rupture de produits à un taux de 10-12?% », souligne le chef d'entreprise.
Et de rajouter très justement et ce n'est pas faute de le dire et de le redire » avec l'explosion des coûts de l'énergie, le risque de faillite pèse sur de nombreuses entreprises de l'agroalimentaire ».
Alors que fera-t-on lorsque nous aurons éteint tous les congélateurs de ce pays parce que nous calculons nos prix de vente de l'électricité sur le cours du poil d'ours russe arraché à la main par des enfants sur des animaux vivants et en liberté ?
Que se passera-t-il quand tous les rayons commenceront à se vider ?
« Selon la Coopération agricole, qui représente un tiers des marques, beaucoup de producteurs seront bientôt contraints d'effectuer des choix de gammes, à cause de coûts trop élevés?: des agriculteurs décideront par exemple d'abandonner la volaille au profit des céréales », explicite-t-il. Les fabricants pourraient réduire le nombre de références dans leurs gammes en renonçant aux produits les plus chers, ou à ceux qui se vendent le moins, détaille-t-il. Résultat, des rayons habituellement bien achalandés devraient être vides, comme celui de la charcuterie ou du fromage, précise le patron de Super U ».
Vous pourriez me dire, ho, ce n'est rien on ne mangera plus de charcuterie !
Sauf que vous ferez quoi des millions de personnes qui travaillent pour couper les tranches, emballer les tranches, transporter les tranches, mettre en rayon les tranches, et encaisser le prix des tranches à la caisse ?
Croyez-vous que les supermarchés peuvent avoir des kilomètres de rayons vides et continuer à bien marcher ?
C'est un massacre à la tronçonneuse de toute notre économie qui est en train de se préparer sous nos yeux.
Nous n'avons plus que quelques semaines pour arrêter ce phénomène avant qu'il ne soit trop tard.
Charles SANNAT
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