RSA : « Vivre avec 600 euros n'étant pas une contrainte suffisante, il faudra désormais être stagiaire d'Etat pour les percevoir ».
C'est une Tribune publiée dans le Monde où Raphaël Amselem, chargé d'études pour GenerationLibre, spécialiste des finances publiques, et Lucien Guyon, journaliste chez « Blast », dénoncent, dans une tribune au « Monde », la notion de devoir que le gouvernement veut associer au RSA, qui constitue un droit à la dignité humaine et ne saurait par conséquent souffrir de contrepartie.
Cette affirmation n'exonère en aucun cas d'une argumentation qui manque cruellement.
Et puis, surtout, il est important de dire que, le RSA et la solidarité, peuvent et doivent impliquer des contreparties.
Cette Tribune commence par nous expliquer en gros qu'avec 600 euros par mois on ne fait rien, ce qui est vrai, mais très partiel, puisque bien souvent le RSA est versé à des parents isolés et qu'avec deux enfants cela fait dans les 1 200 euros mensuels, auxquels il faut ajouter la CMU, et le fait que l'on ne paye rien et que l'on bénéficie de tous les tarifs sociaux. Bref, un « RSA » ce n'est pas 600 euros par mois, c'est en salaire indirect et en « pouvoir d'achat » (je n'ai pas parlé de niveau de vie) beaucoup plus, d'où le fait que c'est une trappe à inactivité et que les gens n'ont pas intérêt en tant qu'agents économiques rationnels à aller travailler.
Alors oui, conditionner le RSA est une bonne chose, comme pour toutes les aides d'ailleurs.
Quand vous aidez c'est toujours avec l'argent des autres.
Etre pauvre, ne donne en aucun cas le droit d'aller voler de quoi vivre dans le porte-monnaie des riches.
Or le socialisme qui fait la générosité pour les uns avec l'argent des autres, c'est juste un vol légalisé appelé impôts.
Tout va bien quand la pression fiscale est mesurée.
Lorsque la dépense publique représente 60 % du PIB, lorsque les charges sur vos salaires sont de 100 %; alors, non, ce n'est plus de la justice sociale, c'est de la bêtise économique.
Une bêtise économique qui est de surcroît totalement inefficace car plus nous aidons et plus nous dépensons, plus nous sommes en réalité incapables de lutter contre la pauvreté et son développement.
Tout cela ne fonctionne pas.
Parce que l'assistanat ne fonctionne pas et ne fonctionnera jamais !
Il faut développer la responsabilité individuelle, pas l'assistanat.
Enfin l'assistanat est très différent de la solidarité juste qui consiste à intervenir dans les cas évidents d'incapacité où l'individu ne peut plus subvenir à ses besoins, cela va de l'enfance à la vieillesse, en passant par les moments de maladie ou les handicaps. Bref, tout ceci n'est que du bon sens.
Notre politique sociale est devenue tout simplement délirante, outrancière et contre-productive.
Ce qui doit-être inconditionnel c'est le fait d'aider celui qui en a besoin.
Pour autant les manières d'aider, elles, se discutent forcément avec toujours un objectif, celui de permettre à la personne, à l'individu unique, utile, et important, de construire et d'avancer sur son chemin de vie. Cela ne peut pas se faire dans des processus d'assistanat qui sont la négation même de la responsabilisation personnelle qui fait grandir chaque personne.
Assister en mettant de côté et en dehors de la société celui qui est au RSA n'est pas généreux. Nous devons tous, en fonction de nos moyens, de nos talents, participer à la société, à sa construction et à son évolution. C'est cela faire société ensemble, c'est cela respecter chaque individu en lui permettant d'être utile et de participer.
Charles SANNAT
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