C'est un article d'Auto Info qui intitulé « Vers la fin de l'âge d'or de la LOA dans l'automobile ? » et qui revient sur… une nouvelle directive européenne, toujours partant d'un bon sentiment. Il y a toujours une bonne raison, et cette directive, l'une des multiples de l'année qui vient à peine de commencer promet de rebattre les cartes de la LOA.
« Plébiscitée par les constructeurs, la location avec option d'achat est rattrapée par la réglementation européenne. Conformément à la directive sur les crédits à la consommation, elle devra dorénavant afficher un taux annuel effectif global (TAEG) et respecter le taux d'usure. Une évolution majeure pour les professionnels.
La location avec option d'achat est devenue la madeleine de Proust des constructeurs, à commencer par le groupe Stellantis. Elle représente désormais près de 85 % des financements de véhicules neufs. La formule est vouée à s'étendre vers le VO pour les modèles dont la chaîne de TVA n'a pas été rompue. »
Et oui, les gens ne le savent pas, mais quand on regarde le taux d'intérêt actuel sur un leasing, mieux vaut évidemment prendre un crédit classique.
Le plus économique reste encore l'achat « cash », encore faut-il avoir mis de côté et pouvoir le faire.
Car la LOA n'est jamais une bonne affaire.
Vous ne possèderez rien et vous serez heureux, mais également fauché.
« Face à la hausse des prix des voitures imposée par le passage à l'électrique, la solution présente en effet l'avantage de préserver un coût mensuel plus compétitif pour les acheteurs, en apparence du moins. »
Vous connaissez les limites de ce système.
La voiture doit être impeccable quand on la rend, sinon vous avez des pénalités.
Le kilométrage fixé à l'avance doit être respecté, sinon vous avez des pénalités.
La durée initiale d'engagement doit être respectée, sinon… vous avez des pénalités.
Enfin, cela peut avoir le mérite de vous proposer un loyer mensuel qui peut sembler relativement « bas », mais uniquement si votre kilométrage est faible. Gros rouleurs… s'abstenirv!
Mais peu de gens connaissaient cette histoire de taux.
Le TAEG appliqué à la LOA
« La success-story pourrait toutefois se gripper. La directive adoptée par le Conseil européen le 12 octobre dernier va imposer aux captives des constructeurs et aux financières de mentionner le coût total du crédit dans les conditions générales et particulières encadrant la location avec option d'achat (LOA).
Le taux annuel effectif global (TAEG), comprend le taux d'intérêt, les frais de dossier, les coûts d'assurance et de garanties obligatoires, mais aussi les frais payés ou dus à des intermédiaires. Une telle transparence permettra de comparer les offres et de faire un choix éclairé pour l'acheteur. Sa mise en place dans l'automobile apparaît toutefois subtile. Au-delà du financement du véhicule, la LOA s'accompagne en effet de services additionnels comme l'entretien et la garantie. »
Car, oui, le leasing et la LOA, ne sont pas une location classique, ce sont des crédits !
C'est un mode de financement à part entière.
En émettant cette directive, l'Europe n'est pas méchante pour les consommateurs, au contraire, ils vont mieux voir à quel point ils se font « tarter » financièrement par les constructeurs dont les filiales financières gagnent souvent plus d'argent que …. la construction de voiture elle-même.
Une menace pour le marché automobile
« Les opérateurs vont également devoir respecter le taux maximal de crédit, ou « taux d'usure », une spécificité franco-française. Le seuil est déterminé chaque mois par la Banque de France, en fonction du type de crédit. Il est actuellement de 7,35 % pour les crédits à la consommation d'un montant supérieur à 6 000 euros.
Pour les consommateurs, l'évolution réglementaire pourrait signifier des coûts de financement plus élevés, rendant la LOA moins séduisante. Certains ménages pourraient se voir également refuser ce mode de financement puisqu'il sera soumis aux mêmes règles d'endettement que les crédits classiques.
Alors que le crédit classique pâtit déjà d'un manque de compétitivité suite à la hausse des taux d'intérêt, la transposition de la loi en France attendue à l'horizon 2026 fait peser une réelle menace sur le marché automobile. »
Alors comme souvent avec les normes, les règles, les lois, il y a toujours une bonne raison, cela peut partir d'un bon sentiment (protéger les consommateurs), mais cela se termine presque toujours en créant des effets de bord diront nous pudiquement ou des problèmes pour être plus directs qui n'avaient pas été anticipés.
L'industrie automobile européenne va déjà mal.
Entre hausse des taxes, transition et électrification du parc, baisse des bonus (et suppression en Allemagne) ou encore concurrence chinoise, c'est tout le secteur qui souffre.
Au bout du compte vous ne roulerez plus… et vous ne serez pas heureux, car il n'y a pas, pour le moment, d'alternatives.
Charles SANNAT
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