Janet Yellen c'est le Bruno Le Maire américain mais moins drôle et avec nettement moins d'humour.
« Catastrophe économique et financière » en vue sans nouvelle loi sur la dette
» Dans une interview diffusée lundi soir, la secrétaire au Trésor US Janet Yellen a prévenu d'une potentielle « catastrophe économique et financière » si la Chambre des représentants ne parvient pas à adopter un projet de loi visant à relever le plafond de la dette.
Les USA ont atteint la limite légale le mois dernier, la dette s'affichant désormais à 31.400 milliards de dollars, mais les membres républicains du Congrès s'abstiennent de la relever afin de conserver un moyen de pression pour négocier avec la Maison Blanche des changements dans les règles de dépenses fédérales.
Dans l'attente, le département du Trésor de Mme Yellen a pris plusieurs mesures temporaires pour aider le gouvernement à éviter le défaut de paiement pur et simple.
« L'Amérique a payé toutes ses factures à temps depuis 1789, et ne pas le faire produirait une catastrophe économique et financière », a déclaré Mme Yellen.
Elle a ajouté que « chaque membre responsable du Congrès doit accepter de relever le plafond de la dette ».
Yellen a par ailleurs souligné que la Chambre des représentants a toujours fini par relever le plafond, même si cela a parfois été décidé à la dernière minute.
Suspens…
Oui, ce plafond de la dette a été atteint et la secrétaire au Trésor va pouvoir reculer un peu les échéances avant que cela ne pose réellement de problème. D'après de savants calculs financiers, les Etats-Unis pourraient tenir jusqu'au mois de juin 2023 avant que les fonctionnaires ne soient mis à la porte, enfin, en congés forcés et sans salaire le temps que les politiciens se mettent d'accord entre eux.
C'est la raison pour laquelle le suspens peut encore durer quelques semaines, et même, pourquoi pas, quelques mois.
A l'arrivée, il y a peu de chance que la classe dirigeante américaine se suicide collectivement en refusant d'augmenter le plafond de la dette de l'Etat fédéral.
Pour autant si le pire n'est jamais certain, le meilleur ne l'est pas pour autant ! Il peut toujours y avoir des cas, où l'on fait collectivement ce qui peut sembler un mauvais choix et pourtant ce choix est fait.
Je ne pense pas à ce stade que nous allions vers le pire.
Au contraire.
Les Etats-Unis veulent assurer leur domination dans le monde, ils ont besoin de « rassurer », d'un dollar relativement fort, et aussi de financer la guerre en Ukraine et les efforts militaires des pays membres de l'OTAN. D'un point de vue purement rationnel, créer une crise de la dette peut sembler vraiment stupide.
Conclusion, nous allons vivre un suspens sans doute important, parce que justement les Démocrates se disent que les Républicains seront bien obligés d'accepter de relever le plafond, et comme ils finiront par être raisonnables et le faire, même au dernier moment, alors les Démocrates n'ont aucun intérêt à céder politiquement sur des compromis. Logiquement, les Républicains vont mal le prendre et pourraient aller jusqu'au bout de la pression… et ne pas voter le relèvement pour forcer les Démocrates à négocier.
En fait, nous ne sommes plus dans un problème économique, mais dans un sujet de rapport de forces purement politiques entre les deux grands partis américains qui ne peuvent plus se voir et dont les électeurs s'éloignent de plus en plus les uns des autres.
C'est cela qui fait le danger cette fois de la situation. Nous n'y sommes pas encore, et un accord devrait finir par être trouvé mais nous risquons d'aller jusqu'au bout du bout avant d'éventuellement y parvenir.
Charles SANNAT
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