L'EURUSD baisse légèrement de -0,20% à 1, 027 dollars après les minutes de la Banque centrale européenne (BCE) qui vient de tenir une réunion cruciale, au cours de laquelle elle a réaffirmé son engagement à ramener l'inflation à son objectif de 2 % d'ici le premier semestre 2025. Cette annonce intervient dans un contexte économique mondial marqué par des incertitudes persistantes, tant sur le plan national qu'international.
La BCE annonce des baisses de taux progressives
La Banque centrale européenne (BCE) a adopté une approche prudente et progressive concernant la réduction des taux d'intérêt, comme l'indiquent les minutes de sa réunion des 11 et 12 décembre. Après avoir abaissé ses taux pour la troisième fois consécutive, la BCE a souligné que, bien que le ralentissement de l'inflation soit un facteur, le calendrier et le rythme des futures baisses demeurent incertains. Les décideurs politiques ont noté que si les tendances inflationnistes se confirment dans les mois à venir, une réduction progressive des politiques restrictives serait appropriée.
Avec une économie à peine en croissance, l'accent est désormais mis sur la faiblesse de l'activité économique plutôt que sur le contrôle de l'inflation. De nombreux membres du Conseil sont favorables à des réductions de taux qui ne freinent pas la croissance. La BCE prévoit de réduire son taux de dépôt de 3,00 % de 25 points de base lors de sa réunion du 30 janvier, avec d'autres baisses probables tout au long de l'année. Cela pourrait ramener le taux à 2 % d'ici la fin de 2025, un niveau proche de celui considéré comme neutre, qui n'entrave ni ne stimule la croissance.
Perspectives d'inflation
Les projections de la BCE indiquent que la désinflation est en bonne voie, mais des risques subsistent. L'inflation, qui a été alimentée par des facteurs tels que la hausse des prix de l'énergie et les perturbations des chaînes d'approvisionnement, devrait progressivement revenir à la cible de 2 %. Cependant, la BCE reste vigilante face à des éléments perturbateurs potentiels, notamment les politiques économiques des États-Unis et les fluctuations des prix de l'énergie, qui pourraient influencer la trajectoire de l'inflation en Europe.
Décisions de politique monétaire
Lors de cette réunion, le Conseil des gouverneurs a décidé de réduire les taux d'intérêt de 25 points de base, une décision qui reflète un compromis entre les membres. Certains plaidaient pour une réduction plus importante de 50 points de base, mais le consensus a penché vers une approche plus mesurée. Cette réduction progressive s'aligne sur les données économiques à venir, permettant à la BCE de réagir de manière flexible aux évolutions du marché.
Risques et incertitudes
La BCE a souligné que des risques nationaux et mondiaux pourraient affecter la trajectoire de l'inflation. Les tensions géopolitiques, les fluctuations des prix de l'énergie et les politiques économiques des grandes puissances, comme les États-Unis, sont autant de facteurs qui pourraient perturber les prévisions. De plus, la BCE a noté que certains défis économiques structurels, tels que la productivité stagnante et les tendances démographiques, échappent à l'influence directe de la politique monétaire.
Communication sur la politique
Un changement notable dans la communication de la BCE a été l'élimination du biais de resserrement, signalant une volonté d'adopter une approche plus équilibrée et adaptable. La BCE a réaffirmé son engagement à maintenir la stabilité des prix, considérée comme son mandat principal, tout en restant ouverte à des ajustements en fonction des évolutions économiques.
Transmission de la politique monétaire
Bien que les conditions de financement restent restrictives, un assouplissement progressif a commencé. La BCE prend en compte les délais de transmission dans son évaluation de la politique monétaire, ce qui signifie qu'elle est consciente que les effets de ses décisions peuvent prendre du temps à se matérialiser dans l'économie réelle.
Ajustements du bilan
La BCE a également annoncé que les réinvestissements dans le cadre du programme d'achats d'urgence en cas de pandémie (PEPP) prendront fin d'ici décembre 2024. De plus, les opérations ciblées de refinancement à plus long terme seront remboursées, marquant une étape importante dans la normalisation de la politique monétaire. Ces ajustements visent à réduire progressivement l'intervention de la BCE sur les marchés financiers.
Considérations structurelles
Enfin, la BCE a souligné qu'il incombe aux gouvernements de relever les défis économiques à long terme. Les changements structurels dans la productivité et les tendances démographiques ont un impact significatif sur les taux d'intérêt neutres, et la BCE appelle à une coopération étroite entre les institutions financières et les gouvernements pour aborder ces enjeux.
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