La trajectoire du dollar s'affaiblit alors que les investisseurs réévaluent les perspectives de taux aux États-Unis, qui pourraient baisser plus rapidement que prévu.
L'euro se redresse après la BCE et Powell
Sur les marchés des changes, le dollar cède du terrain, reculant de 0,20% par rapport à un panier de devises majeures, tandis que l'euro progresse de 0,25% à 1,086 dollar.
De son côté, la livre sterling affiche une légère hausse de 0,10% à 1,26 dollar.
Le rebond de l'euro fait suite à ses récents plus bas.
Après avoir atteint son plus bas niveau en sept semaines à 1,075 dollar le 1er avril, l'euro s'est redressé alors que le dollar montrait des signes de faiblesse.
Les investisseurs observent attentivement l'évolution de la politique monétaire, le président Powell ayant réaffirmé hier, lors d'une intervention à l'université de Stanford, que les chiffres de l'inflation ne modifiaient pas fondamentalement le paysage économique et qu'il serait probablement opportun de commencer à réduire les taux directeurs à un moment donné cette année.
Cependant, les décideurs politiques restent prudents, attendant des preuves plus tangibles d'une inflation se rapprochant durablement de l'objectif de 2 %.
Les marchés estiment actuellement à environ 62 % les chances d'une baisse des taux en juin.
Le dollar a été le plus touché face à l'aussie, au kiwi et à l'euro.
De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a publié aujourd'hui à 13h30 les procès-verbaux de sa dernière réunion de politique monétaire du 7 mars 2024.
Conformément aux attentes, cette publication n'a pas réservé de surprises majeures.
Bien que les taux aient été maintenus inchangés, les nouvelles projections économiques ont révélé une croissance du PIB plus faible et une inflation plus élevée par rapport aux projections de décembre 2023.
La BCE a également souligné que les arguments en faveur d'une réduction des taux d'intérêt s'intensifiaient, avec une prévision de baisse continue de l'inflation dans les mois à venir.
En mars, l'inflation dans la zone euro est tombée à 2,4 %, en dessous des 2,6 % anticipés, tandis que les indices PMI ont été révisés à la hausse, témoignant d'une expansion de l'activité du secteur privé après dix mois de contraction.
La présidente de la BCE, Lagarde, avait déjà laissé entendre il y a deux semaines lors d'un discours que la réunion de juin pourrait être propice à une baisse des taux.
Les minutes de la BCE ont confirmé cette attitude, montrant que les membres de la BCE sont de plus en plus confiants quant à l'évolution de l'inflation vers l'objectif fixé.
Cependant, le Conseil des gouverneurs a souligné la nécessité de davantage de données et de preuves pour confirmer cette tendance.
Bien que le profil de l'inflation puisse être chaotique après l'été, le cas en faveur d'une baisse des taux se renforce progressivement, bien que la discussion à ce sujet soit jugée prématurée à ce stade.
La BCE a insisté sur la patience et la prudence comme toujours nécessaires dans ces circonstances.
Malgré la hausse de l'euro, les marchés envisagent jusqu'à quatre baisses de taux de la BCE, comparativement à deux ou trois pour la Réserve fédérale cette année.
Le dollar chute pour la troisième fois
Le dollar enregistre sa troisième baisse consécutive, avec l'indice du dollar chutant à 104 jeudi.
Cette série de pertes est alimentée par les spéculations des traders quant à un assouplissement de la politique monétaire de la Fed cette année.
Les demandes initiales d'allocations chômage ont augmenté plus que prévu, atteignant un niveau record en deux mois la semaine dernière, tandis que les suppressions d'emplois ont atteint leur plus haut niveau en 14 mois en mars.
De plus, l'indice ISM des services, publié en début de semaine, a signalé un ralentissement dans le secteur des services et une diminution des pressions inflationnistes.
Le rapport sur l'emploi prévu pour la semaine prochaine fournira un éclairage sur la vigueur du marché du travail.
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