La paire EUR/USD poursuit son déclin sous la pression des ventes, alimentées par le ralentissement de l'inflation dans les six États allemands, renforçant les attentes selon lesquelles la Banque centrale européenne (BCE) maintiendra sa politique monétaire accommodante.
La paire a atteint le niveau de 1,0370 au cours de la session européenne de vendredi, et avec l'affaiblissement de l'euro face à la plupart des principales devises, le marché est de plus en plus convaincu que l'inflation dans la zone euro est sur une trajectoire descendante durable vers l'objectif de 2 % de la BCE.
Les commentaires de Christine Lagarde, présidente de la BCE, jeudi, ont encore renforcé cette perspective, car elle a exprimé sa confiance dans la capacité de la banque à atteindre la stabilité des prix cette année.
Cet optimisme, associé à la déclaration de Madis Müller, responsable de la politique monétaire de la BCE, selon laquelle l'inflation pourrait approcher les 2 % d'ici le milieu de l'année, suggère que la banque centrale n'hésitera pas à réduire les taux d'intérêt si les pressions inflationnistes continuent de s'affaiblir.
Toutefois, il convient de noter que la BCE reste prudente, car Mme Lagarde a souligné que les décisions seront prises lors de chaque réunion, en fonction des données reçues, ce qui laisse une marge de manœuvre pour de multiples possibilités.
L'anticipation d'un assouplissement de la politique monétaire pousse les investisseurs à réévaluer leurs positions sur l'euro, d'autant plus que le dollar américain demeure fort.
Les menaces de l'ancien président américain Donald Trump d'imposer des droits de douane élevés aux pays du BRICS et aux partenaires commerciaux des États-Unis ont renforcé l'attrait du dollar en tant que valeur refuge, accentuant ainsi la pression sur l'euro.
Trump a explicitement déclaré qu'il utiliserait la politique commerciale comme un outil pour protéger le dollar américain de toute menace, et cela crée, à mon avis, une incertitude sur le marché qui pousse les investisseurs vers le billet vert.
Parallèlement, la politique monétaire de la Réserve fédérale constitue un autre facteur clé pesant sur la paire EUR/USD.
La Fed a maintenu ses taux d'intérêt inchangés, mais a indiqué qu'elle ne se précipiterait pas pour les réduire, à moins qu'il n'y ait des « progrès significatifs » dans la réduction de l'inflation ou des signes de faiblesse sur le marché du travail.
Cette position résolue continue de soutenir le dollar, en particulier si les données de l'indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) aux États-Unis dépassent les attentes.
Toute surprise à la hausse dans les données sur l'inflation américaine pourrait renforcer les arguments en faveur du maintien des taux d'intérêt à un niveau élevé pendant une période prolongée, ce qui accentuerait la pression sur l'euro.
De mon point de vue, les investisseurs attendent maintenant les données de l'indice des prix à la consommation (IPC) de la zone euro pour le mois de janvier, qui devraient confirmer une baisse continue de l'inflation.
Toutefois, l'impact de ces données sur le cours de l'euro pourrait être limité, car les marchés ont déjà intégré la probabilité d'une baisse des taux de la BCE.
D'autre part, le dollar reste très sensible aux chiffres de l'inflation américaine, ce qui signifie que toute surprise dans les données PCE pourrait entraîner une baisse de l'EUR/USD.
Dans l'ensemble, je pense que les perspectives pour l'euro restent faibles par rapport au dollar, compte tenu de la divergence persistante entre les politiques monétaires de la Fed et de la BCE.
Alors que les marchés s'attendent de plus en plus à des baisses de taux de la BCE, la Fed maintient une position ferme, rendant le dollar plus attractif par rapport à l'euro.
Par conséquent, la tendance baissière de l'EUR/USD pourrait persister à court terme, avec un potentiel de baisse supplémentaire si les données économiques américaines continuent de faire preuve de résilience et que la BCE maintient son ton prudent.
En fin de compte, la question clé demeure : la BCE maintiendra-t-elle son cap accommodant actuel ou sera-t-elle contrainte de reconsidérer sa position si les données économiques s'améliorent ? Au vu des développements actuels, il semble que la BCE continuera d'adopter une approche prudente, ce qui maintiendra la pression sur l'euro par rapport au dollar, en particulier si les données américaines continuent de mettre en évidence la vigueur de l'économie.
En résumé, la dynamique actuelle entre l'EUR/USD est fortement influencée par les politiques monétaires divergentes de la BCE et de la Fed, ainsi que par les incertitudes géopolitiques et économiques.
Les investisseurs doivent rester attentifs aux prochaines publications de données économiques, tant en Europe qu'aux États-Unis, car elles pourraient avoir un impact significatif sur les mouvements de la paire.
La prudence et la vigilance seront essentielles pour naviguer dans ce contexte incertain, où chaque nouvelle information pourrait modifier les attentes du marché et influencer les décisions d'investissement.
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