Les rendements des obligations américaines ont grimpé jeudi, soutenus par des données économiques robustes, notamment sur le marché de l'emploi et le secteur des services.
Le département du Travail a annoncé que les inscriptions hebdomadaires au chômage étaient légèrement supérieures aux attentes, mais les suppressions d'emplois en septembre sont restées stables, ce qui a conforté les investisseurs quant à la solidité du marché du travail.
Parallèlement, l'enquête ISM a révélé que le secteur des services avait connu sa plus forte croissance depuis février 2023, renforçant l'optimisme autour de l'économie américaine.
Le dollar à son plus haut niveau en six semaines
Ces indicateurs ont alimenté la hausse du dollar, qui a progressé de 0,30% par rapport à un panier de devises de référence.
L'indice du dollar a ainsi franchi la barre des 101,9, enregistrant son quatrième gain consécutif et atteignant un sommet de six semaines.
Ce renforcement du billet vert est lié à la perspective que la Réserve fédérale pourrait maintenir ses taux d'intérêt élevés pour une période prolongée.
En effet, les marchés ont réduit la probabilité d'une baisse de 50 points de base des taux de la Fed en novembre, celle-ci passant de 35 % à 32 %.
La livre sterling en chute après les déclarations de la BoE
De l'autre côté de l'Atlantique, la livre sterling a reculé face au dollar, perdant 1,10%, et s'est également affaiblie de 0,90% face à l'euro.
Cette chute s'explique par les déclarations du gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Andrew Bailey.
Dans une interview accordée au *Guardian*, Bailey a évoqué la possibilité que la BoE adopte une approche plus "agressive" en matière de réduction des taux d'intérêt, si les données sur l'inflation continuent de s'améliorer.
Ces propos ont accentué les anticipations d'une nouvelle baisse des taux, incitant les investisseurs à vendre la livre sterling.
Andrew Bailey : vers une baisse plus agressive des taux ?
Le gouverneur de la BoE a déclaré que la banque centrale pourrait être "un peu plus activiste" dans la gestion des taux si les pressions inflationnistes continuaient à s'atténuer.
Toutefois, il a souligné que la situation géopolitique au Moyen-Orient, en particulier l'évolution des prix du pétrole, représente un risque pour l'inflation à l'avenir.
Bailey a averti que toute perturbation majeure dans cette région pourrait faire grimper les prix de l'énergie, compliquant ainsi la tâche des banques centrales dans leur lutte contre l'inflation.
Tensions géopolitiques et stabilité du marché pétrolier
Andrew Bailey a également insisté sur l'importance de surveiller de près les développements au Moyen-Orient, où les conflits pourraient entraîner une hausse des prix du pétrole.
Il a mentionné qu'un "engagement fort" existe pour maintenir la stabilité du marché pétrolier, mais a prévenu que cette stabilité pourrait s'effondrer si la situation se détériorait gravement.
Marchés obligataires britanniques sous pression
Sur le marché des obligations, les rendements des emprunts souverains britanniques à deux ans ont chuté de sept points de base, pour s'établir à 3,95%.
Cette baisse des rendements reflète les attentes des investisseurs quant à une politique monétaire plus souple de la BoE dans les mois à venir.
Après avoir maintenu ses taux à 5% le mois dernier, la BoE pourrait procéder à une nouvelle réduction de son taux directeur en novembre, si les données économiques le permettent.
Ainsi, les marchés financiers, tant aux États-Unis qu'au Royaume-Uni, restent attentifs aux données économiques et aux risques géopolitiques qui pourraient influencer les décisions futures des banques centrales.
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