Les cambistes ont réservé un accueil favorable au dollar américain ce mercredi. La devise américaine a en effet progressé de 0,22% face à un panier regroupant les principales monnaies de référence.
Cette appréciation du billet vert trouve son origine dans la publication de statistiques encourageantes concernant l'activité du secteur des services aux États-Unis.
Hausse du dollar après les données ISM et Anticipations de la Fed
L'indice du dollar américain (DXY) a franchi la barre des 104,4, poursuivant sa remontée depuis le point bas de plus de deux mois atteint à 104 le 3 juin.
Cette hausse est alimentée par des données économiques solides qui soulèvent des incertitudes quant à l'ampleur des réductions de taux que la Réserve fédérale (Fed) pourrait appliquer cette année.
Du côté de la zone euro en revanche, la monnaie unique est restée quasi inerte.
L'euro n'a cédé que 0,10% de sa valeur pour s'échanger contre 1,0869 dollar en fin de journée.
La devise européenne a ainsi fait preuve d'une remarquable résistance malgré le regain d'attrait du dollar.
Les bonnes performances de l'économie américaine, portées par la vigueur des services, ont donc eu pour effet de doper le billet vert.
Les cambistes ont salué ces signaux positifs en renforçant leurs positions sur le dollar.
L'euro a pour sa part limité les dégâts, refusant de s'inscrire durablement sous le seuil psychologique de 1,08 dollar.
Les récentes données de l'Institute for Supply Management (ISM) ont révélé que l'activité du secteur des services aux États-Unis a connu en mai sa plus forte croissance en neuf mois.
L'indice des services a grimpé à 53,8, surpassant largement les prévisions de 50,8 et marquant un rebond significatif après une première contraction depuis décembre 2022.
Cette performance inattendue a renforcé les spéculations selon lesquelles la Fed pourrait adopter une attitude moins accommodante que prévu, malgré des résultats moins optimistes des rapports JOLTs et ADP sur l'emploi.
Les marchés financiers, toujours à l'affût des signaux envoyés par la Fed, anticipent désormais une ou deux réductions de taux cette année.
Cette perspective est amplifiée par le contraste avec les autres grandes banques centrales des pays du G10, qui adoptent des positions plus pessimistes face à la situation économique mondiale.
Impact des Politiques des Banques Centrales du G10
La Banque du Canada (BoC) a récemment amorcé un cycle de réduction des taux, une décision qui a également contribué à la hausse de l'indice du dollar américain.
De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) devrait emboîter le pas cette semaine, tandis que le ralentissement de l'inflation au Royaume-Uni laisse entrevoir une possible baisse des taux de la Banque d'Angleterre (BoE) après les élections de juillet.
En Asie, les préoccupations croissantes concernant la croissance économique poussent la Banque du Japon (BoJ) à hésiter avant de procéder à une nouvelle hausse des taux.
Analyse du Secteur des Services Américain
L'indice ISM des services aux États-Unis, atteignant 53,8 en mai 2024, reflète une dynamique de croissance qui dépasse les attentes du marché.
Cette performance est due à plusieurs facteurs clés : une augmentation de l'activité commerciale, une croissance accélérée des nouvelles commandes et un ralentissement des livraisons des fournisseurs.
Malgré la détérioration continue de l'emploi, ces éléments ont permis au secteur des services de se redresser.
Les sous-indices de l'ISM montrent des tendances encourageantes.
L'activité/production a bondi à 61,2 contre 50,9 le mois précédent, et les nouvelles commandes ont augmenté à 54,1 contre 52,2.
Les commandes à l'exportation ont également rebondi, passant de 47,9 à 61,8.
Par ailleurs, les pressions inflationnistes se sont quelque peu relâchées, avec un indice des prix passant de 59,2 à 58,1, et les livraisons des fournisseurs ont ralenti, atteignant 52,7 contre 48,5.
Cependant, tout n'est pas rose.
L'emploi dans le secteur des services continue de se contracter, passant de 45,9 à 47,1, et les stocks augmentent à un rythme plus lent, de 53,7 à 52,1.
"Les défis de l'emploi persistent, principalement en raison des difficultés à pourvoir les postes et à contrôler les coûts de la main-d'œuvre.
La majorité des répondants signalent que l'inflation et les taux d'intérêt actuels constituent des obstacles à l'amélioration des conditions d'activité", a déclaré Anthony Nieves, président de l'ISM.
Ce qu'il faut retenir de la séance
La conjonction de ces facteurs économiques et des politiques monétaires divergentes des grandes banques centrales propulse l'indice dudollar à la hausse.
Les investisseurs restent attentifs aux prochaines données économiques et aux déclarations de la Fed, qui orienteront les anticipations sur les futurs mouvements de taux.
Dans ce contexte, les fluctuations de l'indice du dollar américain continueront de refléter les attentes du marché face aux complexités économiques globales.
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