Malgré des signes encourageants de ralentissement de l'inflation, la banque centrale britannique reste ferme sur sa politique de lutte contre les prix en maintenant son taux directeur à 5,25%.
La BoE maintient son principal taux directeur avant les législatives
À l'issue d'un vote serré lors de sa réunion de juin, la Banque d'Angleterre a décidé de garder son principal taux directeur inchangé à 5,25%, son plus haut niveau depuis 16 ans. Une décision conforme aux attentes du marché, mais qui reflète également les défis persistants pour ramener durablement l'inflation à l'objectif de 2%.
Sept membres du Comité de politique monétaire ont voté pour le statu quo, tandis que deux voix minoritaires plaidaient pour une baisse de 25 points de base à 5%. Les minutes révèlent que la décision a été "finement équilibrée" pour certains responsables, signe que la banque centrale pourrait se rapprocher d'un relâchement prochain de son orientation restrictive.
S'exprimant après la réunion, le gouverneur Andrew Bailey a salué le retour de l'inflation à 2% en mai comme une "bonne nouvelle". Mais il a jugé prématuré d'envisager dès à présent un assouplissement monétaire, estimant que "nous devons nous assurer que l'inflation restera faible".
Les derniers indicateurs économiques envoient en effet des signaux mitigés. Si la croissance économique au Royaume-Uni a dépassé les attentes récemment, les enquêtes sous-jacentes suggèrent un ralentissement à venir. Surtout, après une accalmie ces derniers mois sous l'effet d'une modération des prix de l'énergie, la Banque d'Angleterre prévoit un redémarrage de l'inflation à 2,5% au second semestre 2024.
Le débat fait rage au sein du Comité sur la persistance ou non des pressions inflationnistes sous-jacentes. Certains considèrent que les hausses de salaires et l'inflation des services commencent à se modérer, tandis que d'autres jugent ces facteurs encore trop élevés et menaçants pour la stabilité des prix.
Dans ce contexte incertain, la banque centrale réaffirme sa détermination à maintenir une politique "restrictive" aussi longtemps que nécessaire pour faire reculer durablement les risques inflationnistes. Elle restera attentive aux nouvelles données économiques pour ajuster son orientation monétaire, quelles que soient les échéances électorales à venir.
Pour les ménages et entreprises britanniques, ces perspectives confirment que la période de crédit cher et de ralentissement économique n'est pas terminée. La Banque d'Angleterre semble bien décidée à poursuivre son bras de fer avec l'inflation, au risque de peser encore sur l'activité à court terme.
La Banque d'Angleterre (BoE) n'a pas été affectée par les législatives
La Banque d'Angleterre (BoE) n'a pas été influencée par le calendrier électoral des législatives du 4 juillet dans sa décision de maintenir les taux inchangés.
Bien que l'inflation globale soit revenue à 2% récemment, grâce notamment à la baisse des prix de l'énergie, la BoE s'attend à ce qu'elle repasse au-dessus de l'objectif de 2% au second semestre 2024, autour de 2,5%, à mesure que l'effet favorable des prix énergétiques s'estompera.
Si le maintien des taux à 5,25% a été voté à la majorité, la décision était "finement équilibrée" pour certains membres du comité de politique monétaire, signe qu'une baisse de taux pourrait approcher.
Les avis divergent sur la persistance des pressions inflationnistes sous-jacentes, notamment la croissance des salaires et l'inflation des services. Certains estiment que ces indicateurs se sont modérés depuis mai mais restent élevés. D'autres accordent moins d'importance à la dernière inflation des services supérieure aux attentes (5,7% au lieu de 5,3% anticipé), la liant à des facteurs temporaires comme la hausse du salaire minimum.
Le camp favorable au statu quo juge prématuré une baisse des taux face à l'inflation des services toujours forte et à l'accélération des salaires dans le privé, à un rythme deux fois supérieur au niveau jugé compatible avec 2% d'inflation par la BoE.
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