En juillet 2014, dans une tentative d'obtenir une indemnisation financière, ou au moins une confirmation de la manipulation par les banques du marché des métaux précieux, des particuliers avaient accusé les banques Deutsche Bank, HSBC, Bank of Nova Scotia, Barclays et Société Générale d'avoir manipulé les prix sur ce marché de plusieurs milliards de dollars.
La poursuite, originellement déposée dans une cour du district de New York par le plaideur J. Scott Nicholson, un résident de Washington, D.C., accusait les banques, en charge du « fix », vieux de cent ans, d'avoir manipulé les marchés physiques et des contrats à terme du COMEX depuis janvier 2007. La poursuite a ensuite obtenu le statut de recours collectif. Ce fut le premier cas à cibler le « fix » de l'argent.
Plusieurs personnes s'attendaient à ce que la poursuite n'aille nulle part et que les banques défenderesses fassent traîner les choses indéfinimment; après tout, leurs budgets étaient beaucoup plus grands que celui des plaignants.
C'est pourquoi nous avons été surpris d'apprendre, hier soir, que non seulement cette poursuite pour manipulation des métaux précieux n'a pas été balayée, mais que la défenderesse principale, la banque en difficulté Deutsche Bank, a accepté de régler le litige sur les accusations selon lesquelles elle aurait conspiré avec Bank of Nova Scotia et HSBC holdings Plc pour fixer les prix de l'argent au détriment des investisseurs, selon ce qu'a rapporté Reuters, qui cite un dépôt au tribunal par le cabinet d'avocats Lowey.
Les termes n'ont pas été rendus publics, mais l'accord inclura un versement d'argent de la banque allemande.
Il va sans dire qu'il n'y aurait eu ni règlement ni paiement si les banques n'avaient rien fait de mal.
Selon Reuters, Deutsche Bank a signé une lettre d'intention juridiquement contraignante et négocie un compromis. La juge new-yorkaise Valerie Caproni, qui surpervise le litige, doit toutefois encore approuver ces accords qui seront finalisés dans les prochains jours. Une porte-parole de Deutsche Bank a refusé de s'exprimer sur le sujet. Les avocats des investisseurs n'ont pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires.
Comme mentionné plus haut, les investisseurs avaient accusé Deutsche Bank, HSBC et Scotia Bank d'avoir abusé de leur pouvoir, en tant que plus grandes banques de négoce d'argent au monde, afin de dicter le prix de l'argent en se réunissant en secret une fois par jour pour établir ce que l'on connaît sous le nom de « silver fix » (détermination du prix de l'argent).
Cela n'a rien de surprenant pour nos lecteurs, dont la plupart sont au courant depuis des années que cela se passe ainsi.
Mais attendez : ce n'est pas tout.
Dans un curieux rebondissement, la lettre de règlement révèle un étonnant développement, à savoir que les anciens membres du cartel de manipulation se tournent maintenant les uns contre les autres :
?En plus de considérations financières importantes, Deutsche Bank a aussi accepté de coopérer avec les plaignants, en leur fournissant des messages instantanés et autres communications électroniques, dans le cadre du règlement. Cette coopération de la Deutsche Bank aidera substantiellement les plaignants à tenter de faire valoir leurs réclamations contre les défendeurs non réglés.?
On peut lire cette lettre étonnante ici :
Vu qu'il ne s'agit que d'une des nombreuses poursuites déposées ces deux dernières années à la Cour fédérale de Manhattan dans lesquelles les investisseurs ont accusé les banques de conspirer pour "truquer" les taux ou les prix sur les marchés financiers et des matières premières, nous nous attendons, maintenant que Deutsche Bank donne beaucoup plus d'informations au sujet de la manipulation des métaux précieux, ce qui confirmera ce que les "bugs" disent depuis toujours : le marché des métaux précieux est manipulé depuis longtemps.
Finalement, rappelons à nos lecteurs que le « régulateur » des matières premières aux États-Unis, la CFTC, a mis fin à son enquête de cinq ans sur les allégations de manipulation des prix et des marchés de l'argent par les plus grandes banques de négoce d'argent. Elle annonça fièrement, en septembre 2013, qu'elle n'avait trouvé aucune preuve d'actes répréhensibles et qu'elle laissait tomber son investigation. Voici cette annonce :
La Direction d'application de la loi de la Commodity futures trading Commission (CFTC) a mis fin à une enquête, ouverte en septembre 2008, au sujet des marchés de l'argent. La Direction de l'application de la loi ne recommande pas à la CFTC de porter des accusations à la suite de cette enquête. Néanmoins, étant donné que cette enquête particulière a été confirmée en septembre 2008, la CFTC a jugé approprié d'informer le public que cette enquête est terminée. En se basant sur les lois et les preuves, telles qu'elles existent à ce moment, il n'y a pas de base solide pour intenter des poursuites à l'égard de toute société ou leurs employés en relation avec notre enquête sur les marchés de l'argent.
À la lumière de cette confirmation que la CFTC « manquait de preuves », il serait peut-être temps pour ces soi-disant « régulateurs » qui, à l'époque, étaient sous la gouverne de Gary Gensler, un ancien de Goldman Sachs (avec l'aide de Bart Chilton, un expert des « portes tournantes » et accommodant pour le lobby des HFT), de rouvrir cette enquête ?
Source: Zerohedge
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