LES PERSPECTIVES POUR L'OR NE CHANGENT PAS AVEC LA NOMINATION DE POWELL À LA TÊTE DE LA FED
L'imprévisible président américain, Donald J. Trump, a fait quelque chose de prévisible en nommant Jerome Powell à la tête de la Fed. Trump a fait exactement ce que les observateurs anticipaient en choisissant le banquier d'investissement parmi une liste de candidats qui incluait Janet Yellen et son proche conseiller économique, Gary Cohn.
"Il est fort, il est déterminé, il est intelligent", a déclaré Donald Trump, soulignant que cet ancien banquier allait apporter "une expérience unique du monde des affaires".
Difficile de mesurer l'impact immédiat sur les marchés, étant donné que cette nomination a eu lieu le jour-même où la réforme fiscale a été présentée devant le Congrès par le parti républicain. Le Tax Cuts and Jobs Act propose, entre autres, de baisser le taux d'imposition des sociétés de 35% à 20%, d'éliminer l'impôt sur les successions et l'impôt minimum de remplacement. Ces mesures devraient ajouter, selon les estimations, 15 000 milliards $ à la dette des États-Unis.
QU'EST-CE QUI CHANGE ?
Du côté républicain, Jerome Powell est considéré comme le reflet exact de son prédécesseur. Il a voté favorablement pour chaque décision politique de la Fed depuis la nomination de Janet Yellen par Barack Obama, en 2012, et plaide pour une remontée "graduelle" des taux. Selon un récent sondage (Everscore ISI), la majorité des investisseurs pensent que Powell montera les taux plus haut que ne l'aurait fait Yellen.
Même s'il ne s'oppose pas complètement à l'allègement de la réglementation bancaire désiré par la Maison-Blanche, Jerome Powell a déjà indiqué qu'il conservera les réformes de fond de la Fed. "L'idée est de conserver les réformes de fond que nous avons faites, mais d'améliorer ce qui peut l'être", affirmait-il récemment.
Le jour précédent l'annonce, la Fed a maintenu son principal taux directeur inchangé, dans la fourchette de 1% à 1,25%. Une troisième hausse de taux cette année pourrait étre retardée par les perturbations économiques causées par les ouragans qui ont dévasté le pays cet automne. Le comité monétaire continue à anticiper une croissance lente (inférieure à la cible de 2%), mais régulière, avec une faible inflation. Près de 97% des observateurs s'attendent à ce que la hausse d'un quart de point survienne en décembre.
L'IMPACT SUR L'OR
Après une légère baisse en anticipation de l'annonce, le cours de l'or a atteint un plus haut hebdomadaire, un mouvement probablement causé par une demande accrue des investisseurs chinois. Étant donné que Powell était en tête des sondages (il avait plus de chance de gagner que tous les autres candidats combinés), le résultat n'a surpris personne. Jerome Powell devrait obtenir sans encombre la confirmation du Sénat, indispensable à sa nomination définitive. Sans changement majeur dans la politique monétaire à l'horizon, la transition Yellen-Powell ne devrait pas causer de turbulences, que ce soit maintenant ou lorsque le changement sera officiel en février 2018. Alors que l'administration Trump ne cesse de défrayer la chronique, la Réserve fédérale apparaît comme une oasis de calme relatif.
Tout autour de la nomination de Jerome Powell comme 16ème président de la Fed pointe vers le statu quo dans l'opposition entre les faucons, qui voudraient des taux d'intérêt plus élevés, et les colombes, qui désirent les garder bas. Powell est vu comme une "chouette sage", capable de forger des consensus (Powell a une formation d'avocat). Depuis près de 40 ans, la tradition voulait qu'un président américain confirme dans ses fonctions le patron de la Fed qui avait été nommé par son prédécesseur. Alors pourquoi ce changement ? Trump souhaite "laisser sa propre empreinte" sur la Réserve Fédérale.
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