Les marchés boursiers européens anticipent une ouverture en baisse ce vendredi, prolongeant les pertes de la veille, alors que les incertitudes économiques et commerciales mondiales continuent d'affecter le sentiment des investisseurs.

En début de semaine, la Réserve fédérale américaine a révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique tout en augmentant ses perspectives d'inflation, alimentant ainsi les craintes d'une stagflation potentielle.
Cette situation a suscité des inquiétudes sur la santé de l'économie mondiale, incitant les investisseurs à adopter une approche plus prudente.
Par ailleurs, l'ancien président Donald Trump a réitéré ses appels à une baisse des taux de la Fed, affirmant que les prix des œufs et de l'essence avaient diminué.
Cependant, le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné que la banque centrale "ne va pas se précipiter" face aux incertitudes tarifaires, maintenant ses prévisions de deux baisses de 0,25 % cette année.
Dans le même temps, la Banque d'Angleterre et la Riksbank suédoise ont décidé de maintenir leur politique monétaire inchangée, tandis que la Banque nationale suisse a surpris les marchés en abaissant son taux de référence.
Les responsables de la Banque centrale européenne ont également évoqué la possibilité de réduire les taux cette année, citant les risques croissants liés aux tensions commerciales mondiales.
Les investisseurs se concentrent désormais sur les données des comptes courants de la zone euro pour janvier et sur les chiffres de la confiance des consommateurs pour mars.
À Paris, le CAC 40 devrait ouvrir en légère baisse, avec des futures indiquant un recul de 0,35 % à 8070 points.
Après un recul d'environ 1 % jeudi, le marché reste préoccupé par l'impact potentiel des droits de douane sur l'économie.
FedEx, considéré comme un baromètre de l'activité mondiale, a émis un avertissement concernant ses résultats, renforçant les craintes sur la croissance économique.
Les contrats à terme pour l'Euro Stoxx 50 et le Stoxx 600 affichent également une baisse d'environ 0,5 %.
Le CAC 40, qui a enregistré une avance de 0,82 % depuis le début de la semaine, devra maintenir cette tendance pour afficher un bilan hebdomadaire positif, compensant ainsi une perte de 1,14 % subie la semaine précédente.
Sur le plan des entreprises, plusieurs résultats financiers ont été publiés.
Beneteau a annoncé une chute de 37 % de son résultat net, s'élevant à 92,9 millions d'euros pour l'exercice 2024, et un résultat opérationnel courant en baisse de 63,3 % à 75,9 millions d'euros, bien que supérieur à ses prévisions.
L'entreprise s'attend à une nouvelle baisse de la demande et de ses ventes en 2025.
Fermentalg, spécialiste des microalgues, a affiché une amélioration progressive de sa marge brute, passant de 17 % au premier semestre à 22 % au second semestre 2024, avec un chiffre d'affaires multiplié par près de trois, atteignant 11,5 millions d'euros.
L'entreprise a souligné que ces gains ont compensé une hausse de 4 % de ses charges opérationnelles.
Touax a dévoilé une progression de 8 % de son résultat net, atteignant 3,9 millions d'euros, avec un EBITDA opérationnel en hausse de 7 % à 59 millions d'euros.
Les produits retraités des activités ont augmenté de 5 % à 165 millions d'euros, tandis que la valeur nette comptable par action a progressé de 6 % à 11,63 euros.
Wallix, éditeur de logiciels de cybersécurité, a réduit sa perte nette pour l'exercice 2024, passant de 8,53 millions d'euros à 4,29 millions d'euros, avec un chiffre d'affaires en hausse de 12,9 % à 34,1 millions d'euros.
Cependant, sa trésorerie brute a diminué, s'élevant à plus de 11 millions d'euros au 31 décembre 2024.
Peugeot Invest a affiché un actif net réévalué par action de 182,7 euros au 31 décembre, enregistrant une performance dividende attaché de -22,1 % sur l'année, principalement en raison des chutes de 40 % du cours de Stellantis et de 57 % de celui de Forvia.
Sur le plan des recommandations d'analystes, RBC a relevé sa recommandation sur L'Oréal de "surperformance" à "performance en ligne avec le secteur", tandis que Berenberg a modifié son opinion sur Airbus de "vendre" à "conserver".
Fitch a également relevé la perspective de la note de Spie de « stable » à « positive », soulignant la forte présence de l'entreprise en Allemagne, qui représente 35 % de son activité, et la volonté du pays d'investir massivement dans ses infrastructures.
Ce soutien gouvernemental pourrait offrir des opportunités de croissance significatives pour Spie dans les années à venir.
D'autre part, Berenberg a ajusté son opinion sur Airbus, passant de « vendre » à « conserver », avec un objectif de prix fixé à 190 euros.
En revanche, Deutsche Bank a dégradé sa recommandation sur Sodexo, la faisant passer de « achat » à « conserver », avec une nouvelle cible de 73 euros, contre 93 euros précédemment.
Sur le plan macroéconomique, la seule donnée à surveiller aujourd'hui en France est l'indice du climat des affaires dans l'industrie, qui a reculé plus que prévu en mars par rapport au mois précédent, selon l'enquête mensuelle de conjoncture publiée par l'Insee.
Ce recul pourrait refléter des préoccupations croissantes parmi les industriels face aux incertitudes économiques.
Les investisseurs attendent également avec attention les chiffres de la confiance des consommateurs dans la zone euro, qui seront publiés à 16h00.
Ces données pourraient fournir des indications supplémentaires sur la santé économique de la région et influencer les décisions des banques centrales à l'avenir.
La séance de la veille à Wall street
Hier, la Bourse de New York a terminé la séance en baisse, marquée par une volatilité notable.
Les investisseurs ont les yeux rivés sur le 2 avril, date à laquelle les droits de douane "réciproques" proposés par l'ancien président Donald Trump entreront en vigueur.
Cette anticipation a contribué à une atmosphère d'incertitude sur le marché.
Le marché a également digéré la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de maintenir ses taux d'intérêt inchangés, dans une fourchette de 4,25% à 4,50%.
Les responsables de la Fed ont confirmé leur prévision de deux baisses de taux pour l'année, totalisant un demi-point de pourcentage.
Cependant, Jerome Powell, président de la Fed, a exprimé des préoccupations concernant l'augmentation de l'incertitude économique, soulignant que les nouveaux droits de douane sur les importations avaient commencé à exercer une pression à la hausse sur l'inflation.
Sur le plan des indices boursiers, le Dow Jones a terminé presque à l'équilibre, affichant une légère baisse de 0,03%.
En revanche, le Nasdaq a reculé de 0,33% et l'indice élargi S&P 500 a enregistré une baisse de 0,22%.
Dans le secteur automobile, le constructeur américain Tesla a connu une légère hausse de 0,17%.
Cette augmentation survient malgré l'annonce d'un rappel de plus de 46 000 pick-up Cybertruck en raison d'un problème potentiel avec la colle utilisée pour les panneaux de carrosserie, un incident signalé par l'Agence américaine de sécurité routière (NHTSA).
À l'inverse, le fabricant de semi-conducteurs Microchip Technology a subi une chute de 6,54% après avoir annoncé l'émission de 1,35 milliard de dollars d'actions convertibles.
Les fonds levés seront principalement utilisés pour rembourser sa dette, ce qui a suscité des inquiétudes parmi les investisseurs.
Du côté des indicateurs économiques, le marché a bien réagi aux données publiées par la Fédération nationale des agents immobiliers (NAR), qui ont révélé une hausse des ventes de logements anciens aux États-Unis en février.
Avec 4,26 millions de maisons et d'appartements vendus en rythme annualisé, ces chiffres dépassent les attentes des analystes, qui anticipaient un recul.
Les prix des logements continuent également d'augmenter, renforçant l'optimisme dans le secteur immobilier.
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