Bourse : le cac 40 attendu dans le rouge après la bce, à suivre biomérieux

Les principales Bourses européennes devraient ouvrir en baisse ce vendredi, alors que les investisseurs digèrent la décision de la Banque centrale européenne (BCE) et les commentaires de sa présidente, Christine Lagarde, qui ont mis en lumière une incertitude économique croissante.

Jeudi, la BCE a surpris peu de monde en abaissant son principal taux directeur de 25 points de base, le portant à 2,5%.

Cependant, c'est surtout les déclarations de Lagarde qui ont retenu l'attention des marchés.

Elle a évoqué une "énorme" et "omniprésente" incertitude qui freine les investissements des acteurs économiques, soulignant la dépendance accrue aux données économiques, notamment en raison des politiques douanières des États-Unis.

En parallèle, la BCE a signalé une politique monétaire "moins restrictive" et a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du Produit intérieur brut (PIB) pour 2025 et 2026.

Ces prévisions ne tiennent pas compte des récents développements, tels que le plan d'investissement européen dans la défense, ce qui pourrait susciter des inquiétudes parmi les investisseurs.

Les marchés surveilleront également de près le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis, prévu pour cet après-midi.

L'économie américaine montre des signes d'affaiblissement, et le sentiment des investisseurs se dégrade.

En conséquence, les paris sur de nouvelles baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) se sont intensifiés, avec des contrats à terme indiquant une anticipation d'assouplissement de 77 points de base en 2025.

Les Bourses européennes attendues en baisse après les annonces de la BCE

D'après les premières indications, le CAC 40 parisien pourrait perdre environ 0,70% à l'ouverture.

Les contrats à terme suggèrent également une baisse de 0,60% pour le FTSE à Londres, un déclin de 1,09% pour le Dax à Francfort, et un repli de 0,80% pour le Stoxx 600.

Du côté des entreprises, plusieurs résultats financiers ont été publiés.

BioMérieux a annoncé qu'elle vise une croissance d'au moins 10 % de son résultat opérationnel courant contributif (ROCC) d'ici 2025, à taux de change et périmètre constants, après avoir dépassé ses objectifs précédents avec une augmentation de 20 % du ROCC l'année dernière.

Le groupe Spie, spécialisé dans le génie électrique et mécanique, a présenté sa stratégie pour cette année et les trois suivantes, avec un objectif de résultat opérationnel (Ebita) supérieur à 1 milliard d'euros d'ici 2028.

Savencia Fromage & Dairy a annoncé un résultat net de 107 millions d'euros pour 2024, en hausse par rapport à 96,5 millions d'euros en 2023.

Le groupe a attribué cette amélioration à une gestion efficace de son mix de produits et à une bonne maîtrise des coûts dans un contexte d'inflation élevée.

Banijay, anciennement FL Entertainment, a annoncé un Ebitda ajusté pour 2024 en hausse de 21,6%, atteignant 900 millions d'euros, avec une amélioration de la marge d'Ebitda ajusté de 160 points de base à 18,7% sur un an.

Le chiffre d'affaires du groupe, spécialisé dans les contenus audiovisuels et les jeux, a progressé de 10,9% à 4,80 milliards d'euros, avec une accélération notable au dernier trimestre.

Enfin, Vivendi a dévoilé un résultat net ajusté de 111 millions d'euros pour l'exercice 2024, en baisse par rapport à 336 millions d'euros l'année précédente.

Le groupe a réduit sa perte opérationnelle, grâce à une amélioration des performances de Gameloft et à une augmentation significative de sa quote-part dans le résultat net d'Universal Music Group (UMG).

Sur le plan macroéconomique, les investisseurs attendent des données clés.

En Allemagne, les commandes à l'industrie ont chuté de 7% en janvier, bien au-delà des attentes d'une baisse de 2,4%, après une augmentation de 6,9% en décembre.

En France, la balance commerciale de janvier sera publiée à 8h45, tandis que le PIB de la zone euro pour le quatrième trimestre sera communiqué à 11h00.

Aux États-Unis, le rapport sur l'emploi de janvier sera dévoilé à 14h30, fournissant des indications cruciales sur la santé de l'économie américaine.

La séance de la veille à Wall street

La Bourse de New York a clôturé en baisse jeudi, dans un contexte d'incertitude croissante concernant la politique commerciale du président Donald Trump.

L'indice Dow Jones a perdu 0,99%, soit 427,51 points, pour terminer à 42,579,08 points.

Le Standard & Poor's 500 a reculé de 1,78%, perdant 104,11 points à 5,738,52 points, tandis que le Nasdaq Composite a chuté de 2,61%, soit 483,48 points, pour atteindre 18,069,255 points.

Cette baisse a été exacerbée par l'annonce de Washington de suspendre jusqu'au 2 avril la plupart des droits de douane sur le Mexique et le Canada, qui avaient été instaurés deux jours plus tôt dans le cadre de l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).

Mark Malek, directeur des investissements chez SiebertNXT, a exprimé son inquiétude face à la confusion ambiante, notant que les informations contradictoires sur les tarifs compliquent la situation.

Bill Sterling, stratège chez GW&K Investment Management, a ajouté que cette incertitude pourrait nuire à l'investissement et à l'économie, en soulignant que les droits de douane actuels sont plus élevés que ceux de 2018, ce qui pourrait entraîner une hausse de l'inflation.

Par ailleurs, le déficit commercial des États-Unis a atteint un niveau record en janvier, en raison d'une forte augmentation des importations avant l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane, ce qui pourrait peser sur la croissance économique au premier trimestre.

Les investisseurs attendent également la publication, prévue pour vendredi, du rapport mensuel sur les créations d'emplois, le taux de chômage et les salaires.

Sur le plan des valeurs, Marvell a enregistré une chute de 19,81% après des résultats décevants, entraînant dans son sillage d'autres fabricants de puces comme Broadcom et Nvidia.

Les actions des constructeurs automobiles américains, dont General Motors, Ford et Tesla, ont également reculé, avec des baisses allant de 0,41% à 5,61%.