Les principales Bourses européennes devraient ouvrir en repli ce jeudi, alors que les marchés digèrent l'annonce de Donald Trump concernant l'imposition de droits de douane de 25% sur les importations automobiles aux États-Unis, prévue pour entrer en vigueur le 3 avril.

Cette décision s'inscrit dans un contexte de tensions commerciales croissantes, Trump ayant également prévu d'imposer des droits de douane réciproques aux pays avec lesquels les États-Unis affichent un déficit commercial significatif.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a exprimé son profond regret face à cette décision, soulignant que l'Union européenne procédera à une évaluation de ses implications.
Parallèlement, le Canada a laissé entendre qu'il pourrait riposter, tandis que le Japon a déclaré qu'il envisageait toutes les options possibles en réponse à ces mesures.
La prudence domine également les marchés avant la publication du produit intérieur brut (PIB) américain définitif pour le quatrième trimestre, ainsi que des données cruciales sur l'inflation PCE, attendues vendredi.
Cet indicateur est particulièrement suivi par les investisseurs, car il pourrait influencer la politique monétaire de la Réserve fédérale, surtout dans le contexte de l'augmentation des droits de douane.
Les Bourses européennes attendues en baisse face aux nouvelles mesures douanières américaines
Les contrats à terme indiquent une ouverture en baisse de 0,85% pour le CAC 40 à Paris, de 0,30% pour le FTSE à Londres, de 1% pour le Dax à Francfort, et de 0,60% pour le Stoxx 600.
Du côté des entreprises, Trigano a annoncé une chute de 16,5% de son chiffre d'affaires semestriel, qui s'établit à 1,68 milliard d'euros à taux de change et périmètre constants.
Le constructeur de camping-cars prévoit une marge opérationnelle de 8% à 9% pour le premier semestre, en baisse par rapport à 12,8% l'année précédente.
En revanche, Guerbet, spécialiste des produits de contraste pour l'imagerie médicale, a affiché une marge d'Ebitda retraité de 14,9% pour 2024, en hausse par rapport à 13,1% en 2023.
L'entreprise a enregistré une progression de 28,2% de son résultat opérationnel, atteignant 49,6 millions d'euros, grâce à une discipline financière rigoureuse et à une amélioration de son mix produits.
Quadient a également connu une performance positive, avec un Ebitda de 247 millions d'euros pour 2024, en hausse de 3 millions d'euros par rapport à l'exercice précédent.
Cette augmentation est attribuée à une forte croissance de 80% de son activité Digital, compensant une performance moins favorable dans son secteur Mail.
Sur le front des recommandations, Deutsche Bank a abaissé sa note sur Air France-KLM à « vendre », tandis que JPMorgan a revu à la baisse son conseil sur Arkema à « sous-pondérer ».
Sodexo, déjà dégradé par Goldman Sachs, a subi une nouvelle dégradation par HSBC, qui a abaissé sa recommandation à « conserver », et par Barclays, qui a ajusté sa note à « pondération en ligne ».
En ce qui concerne les chiffres macroéconomiques, l'Insee a rapporté que la dette des administrations publiques en France a augmenté de 202,7 milliards d'euros en 2024, atteignant 3 305,3 milliards d'euros.
Exprimée en pourcentage du PIB, la dette publique s'élève désormais à 113%, en hausse par rapport à 109,8% fin 2023 et 111,4% fin 2022.
Cette augmentation de l'endettement s'accompagne d'une légère hausse de la trésorerie, ce qui signifie que la dette publique nette a crû moins rapidement que la dette brute.
En zone euro, les données sur l'évolution de la masse monétaire M3 pour le mois de février seront publiées à 10h.
Aux États-Unis, plusieurs indicateurs économiques, dont la troisième estimation du PIB pour le quatrième trimestre, les inscriptions hebdomadaires au chômage et la balance commerciale de février, seront dévoilés à 13h30.
Les promesses de ventes de logements et les données sur les stocks de gaz suivront à 15h et 15h30 respectivement.
La séance de la veille à Wall street
La Bourse de New York a terminé en nette baisse mercredi, alors que les investisseurs réagissaient à des développements préoccupants concernant la politique commerciale des États-Unis.
Le marché a été particulièrement chahuté par l'annonce imminente de nouveaux droits de douane, prévue par le président Donald Trump pour le 2 avril.
Dans l'après-midi, la Maison-Blanche a confirmé que Trump s'apprêtait à dévoiler des mesures tarifaires ciblant le secteur automobile lors d'une conférence de presse programmée à 21h00.
Cette annonce a suscité des inquiétudes parmi les investisseurs, Trump ayant exprimé à plusieurs reprises son intention d'imposer des droits de douane sur les véhicules importés.
Les droits de douane déjà en vigueur sur l'aluminium et l'acier, qui imposent une taxe de 25 % sur ces métaux, ajoutent une pression supplémentaire sur les constructeurs automobiles.
Les actions des principaux fabricants de véhicules ont immédiatement réagi à ces nouvelles.
General Motors a enregistré une chute de 3,12 %, tandis que Tesla a plongé de 5,58 % et Stellantis a perdu 3,55 %.
Seule Ford a réussi à terminer la journée en légère hausse, avec un gain de 0,10 %.
En parallèle, les grandes entreprises technologiques, souvent désignées sous le nom des "Sept Magnifiques", ont également pesé sur le marché.
Des géants comme Tesla (-5,58 %), Alphabet (-3,27 %), Amazon (-2,23 %), Meta (-2,45 %), Apple (-0,99 %), Microsoft (-1,31 %) et Nvidia (-5,74 %) ont tous évolué en territoire négatif, contribuant à la pression générale sur les indices boursiers.
Boeing a également été affecté, avec une baisse de 2,21 % de son action.
Cette chute fait suite à la décision d'un juge fédéral texan de fixer au 23 juin l'ouverture d'un procès pénal avec jury populaire concernant les crashes de deux Boeing 737 MAX 8, qui ont causé la mort de 346 personnes en 2018 et 2019.
Dans un contexte plus positif, la chaîne de magasins à bas prix Dollar Tree a vu son action grimper de 3,08 % après une ouverture en baisse.
Bien que le groupe ait publié des résultats inférieurs aux attentes, il a annoncé son intention de vendre sa filiale Family Dollar, qui a rencontré des difficultés ces dernières années.
En termes de performances boursières, le Dow Jones a abandonné 0,31 %, tandis que l'indice Nasdaq a chuté de 2,04 % et le S&P 500 a perdu 1,12 %.
Les investisseurs restent attentifs aux indicateurs économiques à venir, notamment une nouvelle estimation de la croissance économique américaine pour le dernier trimestre 2024, prévue pour jeudi, suivie de l'indice PCE, un indicateur clé de l'inflation, attendu vendredi.
Alors que la date du 2 avril approche, les marchés demeurent dans l'incertitude, les investisseurs scrutant les développements liés aux droits de douane et leur impact potentiel sur l'économie américaine.
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