Les Bourses européennes ont terminé la séance de vendredi en baisse, les investisseurs adoptant une posture prudente face à la menace croissante d'une guerre tarifaire mondiale et à ses implications économiques potentielles.

Cette tendance à la baisse survient après une semaine marquée par des décisions de politique monétaire de plusieurs grandes banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine, la Banque du Japon et la Banque d'Angleterre, qui ont toutes maintenu leurs taux directeurs inchangés.
Les craintes d'une escalade des tensions commerciales ont incité les investisseurs à faire preuve de retenue.
Trois banques centrales, celles de Suisse, d'Angleterre et de Suède, ont exprimé leurs préoccupations concernant l'incertitude engendrée par la politique commerciale de l'administration Trump, qui pourrait affecter leurs prévisions de croissance et d'inflation.
Les marchés se tournent désormais vers les droits de douane "réciproques" que Trump a promis d'imposer aux pays qui appliquent des taxes sur les importations américaines, des mesures qui devraient entrer en vigueur le 2 avril.
Parallèlement, la reprise des bombardements israéliens dans la bande de Gaza et les derniers développements du conflit en Ukraine alimentent une inquiétude générale, ajoutant à l'incertitude macroéconomique et incitant les investisseurs à se tourner vers des actifs refuges, tels que l'or et les obligations.
Sur le plan boursier, le Cac 40 à Paris a enregistré une baisse de 0,63 %, clôturant à 8042,95 points.
Malgré cette chute, l'indice parvient à afficher un bilan hebdomadaire positif, bien que modeste, avec un gain de 0,18 %.
Ce léger rebond hebdomadaire a été soutenu par le phénomène des "Quatre sorcières", qui marque l'échéance de contrats et d'options à terme sur indices et actions.
De son côté, le Footsie britannique a également clôturé en baisse de 0,63 %, tandis que le Dax allemand a perdu 0,47 %.
L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,41 %, le FTSEurofirst 300 de 0,55 % et le Stoxx 600 de 0,55 %.
Dans le secteur des valeurs, le géant français du jeu vidéo Ubisoft a vu son action chuter de 7,15 % à 12,15 euros, les investisseurs réévaluant leur optimisme après une hausse de 3,85 % jeudi, jour de la sortie du très attendu nouvel opus de la série Assassin's Creed, qui a reçu un accueil critique favorable.
Sur la semaine, l'action d'Ubisoft affiche une baisse de 7,36 %.
Le constructeur français de bateaux Beneteau a également subi une chute de plus de 11 % après avoir annoncé des résultats annuels en baisse et des prévisions moroses pour 2025.
Le bénéfice net de l'entreprise a chuté de 37 % en 2024 par rapport à 2023, atteignant 92,9 millions d'euros, en raison d'un recul des ventes sur presque tous les segments de son activité.
Dans l'actualité des entreprises, Thales a annoncé l'inauguration de son nouveau centre de maintenance et de réparation d'avionique (MRO) à Gurugram, près de New Delhi, en Inde.
Par ailleurs, Alstom a signé un contrat de plus de 150 millions d'euros avec SŽ-Tovorni promet, l'opérateur de transport de marchandises des chemins de fer slovènes, pour la fourniture de 30 locomotives électriques multi-systèmes Traxx Universal.
Sur le plan macroéconomique, l'Insee a rapporté que le climat des affaires en France s'est légèrement amélioré en mars, marquant ainsi le troisième mois consécutif de hausse.
L'indicateur, qui synthétise les réponses des chefs d'entreprise des principaux secteurs d'activité marchands, a gagné un point pour atteindre 97, bien qu'il reste en deçà de la moyenne de long terme fixée à 100.
Cette amélioration est principalement due à une hausse dans le commerce de détail et de gros, tandis que le climat est resté stable dans les services et le bâtiment, avec un léger repli dans l'industrie.
En zone euro, l'indice de confiance des consommateurs a été publié à -14,5 en mars, en dessous des attentes des économistes qui anticipaient un chiffre de -13.
Ce chiffre est également en légère baisse par rapport à -13,6 enregistré en février, soulignant les préoccupations persistantes des consommateurs face à l'incertitude économique.
La séance du jour à Wall street
À Wall Street, les principaux indices ont enregistré un léger redressement, bien qu'ils demeurent dans le rouge, reflétant les préoccupations persistantes liées aux incertitudes macroéconomiques.
À la clôture des marchés européens, le Dow Jones a affiché une baisse de 0,25 %, le Standard & Poor's 500 a chuté de 0,40 %, tandis que le Nasdaq a perdu 0,10 %.
Dans le secteur des valeurs, Boeing a connu une progression notable de 4,18 %.
Cette hausse fait suite à l'annonce par l'ancien président Donald Trump de l'attribution à Boeing d'un contrat pour la construction du F-47, un chasseur de pointe destiné à l'armée de l'air américaine.
Ce contrat pourrait renforcer la position de Boeing sur le marché de la défense, un secteur crucial pour l'entreprise.
FedEx et Nike sous pression
À l'inverse, FedEx a subi une chute de 8,5 % après avoir abaissé ses prévisions de bénéfice par action.
La société a exprimé son manque de confiance dans l'avenir de l'économie mondiale, ce qui a suscité des inquiétudes parmi les investisseurs quant à sa performance future.
De son côté, Nike a vu son action reculer de près de 6 % après avoir averti que ses ventes pourraient baisser plus que prévu au cours du quatrième trimestre, ajoutant à l'incertitude qui entoure le secteur de la consommation.
À surveiller la semaine prochaine : les discours de la Réserve fédérale et les données économiques clés
La semaine prochaine, les investisseurs porteront une attention particulière aux discours de plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine, qui pourraient donner des indications sur la direction future de la politique monétaire.
En outre, la publication de données économiques clés sera scrutée de près, notamment les revenus et les dépenses des ménages, les indices de prix PCE, ainsi que les indices PMI mondiaux S&P.
Les chiffres concernant la confiance des consommateurs, les commandes de biens durables et la lecture finale de la croissance du PIB pour le quatrième trimestre seront également au centre des préoccupations.
Les mises à jour du marché du logement, y compris les ventes de logements neufs et en attente, ainsi que les prix des logements selon l'indice S&P/Case-Shiller, seront également suivies de près.
Sur le plan international, les indices PMI de mars seront publiés pour plusieurs pays, dont le Japon, l'Inde, la France, l'Allemagne, la zone euro et le Royaume-Uni.
Par ailleurs, des données sur l'inflation seront diffusées pour l'Australie, le Royaume-Uni, la France et l'Espagne.
Les investisseurs garderont également un œil sur le taux de chômage et le climat des affaires en Allemagne, l'estimation de la croissance du Canada pour février, la balance commerciale du Royaume-Uni, ainsi que la décision du Mexique concernant les taux d'intérêt.
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