Bourse : le cac 40 termine en net repli, pénalisé par le décrochage du luxe

Les marchés actions européens ont terminé la séance de vendredi dans le rouge, avec une attention particulière portée sur les valeurs du secteur du luxe et des spiritueux, qui ont subi des pertes significatives.

Kering a été le plus touché, se classant dernier du CAC 40, tandis que LVMH et Hermès ont également enregistré des baisses.

Ces trois géants du luxe ont été pénalisés par des données décevantes concernant l'activité manufacturière en Chine, qui ont suscité des inquiétudes parmi les investisseurs.

Les marchés européens clôturent en baisse, le secteur du luxe sous pression

À la clôture, le CAC 40 a cédé 1,51%, s'établissant à 7 282,22 points, ce qui représente une perte hebdomadaire de 0,99%.

De son côté, le DAX allemand a également enregistré une baisse de 0,6%, clôturant à 19 909 points.

Ces mouvements s'inscrivent dans un contexte où les investisseurs continuent d'évaluer les impacts des prix de l'énergie en hausse et des tarifs douaniers potentiels imposés par les États-Unis.

L'arrêt des flux de gaz naturel en provenance de Russie, transitant par l'Ukraine, pourrait entraîner une nouvelle augmentation des coûts de l'électricité en Allemagne et dans d'autres pays européens dépendants du gaz naturel bon marché.

Cette situation risque non seulement d'éroder les bénéfices des grands fabricants allemands, mais également de provoquer un rebond de l'inflation dans la zone euro.

Une telle inflation limiterait la marge de manœuvre de la Banque centrale européenne (BCE) pour prolonger ses baisses de taux d'intérêt.

Dans le détail, le secteur du luxe a particulièrement souffert ce vendredi.

Kering a enregistré une chute de 4,88%, clôturant à 224,35 euros.

LVMH a perdu 3,79%, se chiffrant à 611,30 euros, tandis qu'Hermès a reculé de 2,78%, atteignant 2 237 euros.

Ces baisses sont directement liées aux préoccupations concernant la demande en Chine, un marché clé pour ces entreprises.

Les valeurs du secteur des spiritueux ont également connu des baisses importantes.

Pernod Ricard a enregistré une des plus fortes baisses du CAC 40, avec une perte de 3,08% à 105,25 euros.

Rémy Cointreau a chuté de 5,03%, clôturant à 54,70 euros au sein du SBF 120.

Ces baisses font suite à un rapport indiquant que des étiquettes d'avertissement contre le cancer pourraient être imposées sur les bouteilles d'alcool, après qu'un avis du médecin-chef des États-Unis, Vivek Murphy, a souligné les risques accrus de cancers liés à la consommation d'alcool.

Stellantis a également subi une perte de 3,5% après que l'administration américaine a publié une nouvelle liste de véhicules électriques et hybrides éligibles au crédit d'impôt, excluant certains de ses modèles.

Cette décision a suscité des préoccupations quant à la compétitivité de l'entreprise sur le marché américain.

Dans le domaine des acquisitions, EssilorLuxottica a annoncé l'achat de Pulse Audition, une startup française spécialisée dans des solutions de réduction du bruit et d'amélioration de la voix, destinées aux personnes malentendantes.

Cette acquisition souligne l'engagement d'EssilorLuxottica à innover dans le secteur de l'audition.

Scor a également fait parler de lui en annonçant la finalisation de la cession de sa participation dans Humensis, un groupe d'édition généraliste et scolaire en France, à Huyghens de Participations, une holding du groupe Albin Michel.

Cette opération marque une étape importante dans la stratégie de Scor.

Enfin, Atos a démenti les allégations du groupe de ransomware Space Bears, affirmant qu'aucune de ses infrastructures n'avait été compromise et qu'aucune propriété intellectuelle ou donnée sensible n'avait été exposée.

Cette déclaration vise à rassurer les clients et partenaires de l'entreprise sur la sécurité de ses systèmes.

Sur le plan macroéconomique, le taux de chômage en Allemagne s'est établi à 6,1% en décembre, légèrement meilleur que les attentes du marché, qui tablaient sur 6,2%.

Ce chiffre reste stable par rapport à novembre.

La séance du jour à Wall street

Les marchés américains évoluent à la hausse après la publication de l'indice PMI manufacturier de l'ISM pour décembre, qui s'est établi à 49,3, dépassant les attentes du consensus fixé à 48,2.

Au moment de la clôture des marchés en Europe, le Dow Jones affichait un gain de 0,40% à 42 570 points, tandis que le Nasdaq progressait de 0,90% à 19 458 points.

Du côté des valeurs, l'action d'US Steel a chuté de 7,32% à 30,21 dollars suite au blocage par le président Joe Biden du rachat de l'entreprise par le japonais Nippon Steel, une transaction d'environ 15 milliards de dollars.

Biden a justifié sa décision en affirmant que cette opération aurait placé un grand producteur américain d'acier sous contrôle étranger, posant des risques pour la sécurité nationale et les chaînes d'approvisionnement essentielles.

Concernant les valeurs à suivre, Tesla a annoncé une augmentation de 8,8% de ses ventes en Chine en 2024, atteignant un record de 657 000 véhicules.

Cependant, ses livraisons mondiales ont reculé pour la première fois, avec un total de 1,79 million d'unités, soit une baisse de 1,1% par rapport à l'année précédente, et en deçà des prévisions qui tablaient sur 1,806 million d'unités.

Cette situation a entraîné une chute de 6,1% de son action lors de la séance précédente.

Sur le plan macroéconomique, l'indice des directeurs d'achat pour le secteur manufacturier a montré une contraction de l'activité pour le neuvième mois consécutif, avec un chiffre de 49,3 en décembre, en légère hausse par rapport à 48,4 en novembre.

Par ailleurs, les stocks de gaz américains ont diminué de 116 milliards de pieds cubes au cours de la semaine écoulée, dépassant les attentes d'une baisse de 127 milliards, et se situent dans la fourchette historique des cinq dernières années.