Les marchés européens s'annoncent en forte baisse ce lundi, en résonance avec la chute des indices boursiers asiatiques, alors que les tensions commerciales exacerbées par le président américain Donald Trump continuent de peser sur la confiance des investisseurs.

Ce climat d'incertitude économique s'est intensifié après deux séances déjà marquées par des pertes significatives.
Les investisseurs, inquiets d'un risque croissant de récession, parient sur une réduction imminente des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine.
Les marchés à terme ont déjà intégré près de cinq baisses d'un quart de point des taux cette année, ce qui a entraîné une chute des rendements des bons du Trésor et a affaibli le dollar face aux valeurs refuges.
Cependant, Jerome Powell, président de la Fed, a tempéré ces attentes lors d'une récente déclaration, affirmant qu'il était prématuré de réduire les taux, en raison des risques d'inflation liés aux nouvelles taxes douanières.
Cette position a suscité des inquiétudes supplémentaires quant à l'absence de soutien de la part de la banque centrale en période de turbulences.
Lundi noir en Europe : les marchés plongent sous le poids de la guerre commerciale
Les contrats à terme sur l'indice CAC 40 indiquent une ouverture en baisse d'au moins 3,40 %, après une chute de plus de 7 % lors des deux dernières séances.
Ce mouvement de repli a fait basculer l'indice CAC 40 en territoire négatif depuis le début de l'année, en raison des craintes d'une récession mondiale alimentées par les nouvelles surtaxes douanières.
Les marchés américains ont également subi des pertes sévères vendredi dernier, le Dow Jones et le Nasdaq enregistrant leurs plus fortes baisses en deux jours depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Le Dow Jones a chuté de 5,50 % à 38 314 points, tandis que le Nasdaq a perdu 5,82 % à 15 587 points, entraînant des pertes hebdomadaires de 8 % et 10 % respectivement.
Cette chute a été exacerbée par l'annonce de nouvelles surtaxes douanières, dont une majoration de 34 % sur les importations en provenance de Chine.
Du côté des valeurs, Airbus a annoncé avoir livré 71 avions en mars, portant le total des livraisons du premier trimestre à 136 unités.
En revanche, McPhy Energy a vu son directeur général, Jean-Baptiste Lucas, démissionner pour des raisons personnelles, ce qui a conduit à l'initiation d'un processus de recherche pour un remplaçant.
Par ailleurs, Bernstein a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le secteur du luxe, anticipant une diminution de 2 % cette année, contre une prévision initiale de 5 %.
Les droits de douane américains plus élevés que prévu sont cités comme un facteur clé de cette révision, bien que des entreprises comme LVMH et Richemont semblent mieux résister à la tempête.
Sur le front économique, l'Allemagne a annoncé une baisse de sa production industrielle de 1,3 % en février, un chiffre inférieur aux attentes.
Cette nouvelle alimente les craintes d'un ralentissement économique en Europe, alors que les marchés se préparent à la publication des chiffres de l'inflation aux États-Unis pour le mois de mars, prévue pour jeudi, suivie du début de la saison des résultats des entreprises américaines vendredi.
Une contagion asiatique alarmante
L'effet de contagion s'est rapidement propagé en Asie, où l'indice Nikkei de Tokyo a enregistré une chute de 7,83 %, entraînant un "coupe-circuit" en raison de l'ampleur des pertes.
L'indice de Hong Kong a connu sa pire séance en plus de 16 ans, s'effondrant de 13 %.
Les investisseurs se sont précipités vers le marché obligataire, faisant chuter les rendements des bons du Trésor à 10 ans à 3,87 %.
Les inquiétudes grandissent quant à l'impact de la guerre commerciale et des mesures de rétorsion potentielles sur l'économie mondiale, alors que les marchés semblent de plus en plus vulnérables à de nouvelles vagues de ventes massives.
Les investisseurs se retrouvent face à un mur d'inquiétudes, alimenté par la perspective d'une récession imminente et l'incertitude persistante entourant les politiques commerciales des États-Unis.
Les analystes soulignent que la situation actuelle pourrait marquer le début d'une phase de correction prolongée, voire d'un marché baissier durable.
Les craintes d'une récession mondiale, exacerbées par les nouvelles surtaxes douanières, continuent de peser sur la confiance des investisseurs.
Les marchés boursiers, déjà fragilisés, sont désormais en état d'alerte, avec des fluctuations importantes et des volumes de transactions élevés.
Les investisseurs scrutent également les déclarations des responsables politiques et économiques, espérant des signes de stabilisation ou des mesures de soutien.
Cependant, l'absence de clarté sur la direction que prendra la politique commerciale américaine laisse les marchés dans l'incertitude.
Les conséquences sur l'économie mondiale
Les répercussions de cette guerre commerciale ne se limitent pas aux États-Unis et à la Chine.
Les économies du monde entier, déjà affectées par la pandémie de COVID-19, ressentent les effets des tensions commerciales croissantes.
Les entreprises, en particulier celles dépendant des chaînes d'approvisionnement mondiales, font face à des coûts accrus et à des incertitudes qui pourraient freiner la croissance.
Les marchés émergents, en particulier, pourraient être vulnérables à ces développements, alors que les investisseurs cherchent à se protéger contre les risques croissants.
La volatilité des marchés pourrait également avoir des répercussions sur les flux de capitaux, affectant les investissements étrangers et la stabilité économique dans plusieurs régions.
À surveiller cette semaine
Alors que la semaine boursière débute, les investisseurs attendent avec impatience la publication des chiffres de l'inflation aux États-Unis, qui pourrait influencer les décisions de la Réserve fédérale.
De plus, le début de la saison des résultats des entreprises américaines pourrait fournir des indications sur la santé des entreprises face à ces défis économiques.
Les marchés européens, déjà en proie à des tensions, pourraient continuer à subir la pression des développements internationaux.
Les analystes recommandent aux investisseurs de rester vigilants et de surveiller de près les évolutions économiques et politiques, alors que la situation reste fluide et sujette à des changements rapides.
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