Les marchés boursiers sont en recul ce jeudi, avec Wall Street attendu en baisse et les Bourses européennes affichant des pertes à mi-séance.

Les investisseurs montrent une aversion au risque, alimentée par des inquiétudes croissantes concernant la situation au Moyen-Orient et l'incertitude entourant l'accord commercial entre les États-Unis et la Chine.
L'optimisme initial suscité par l'accord-cadre annoncé mardi soir entre Washington et Pékin, censé apaiser les tensions commerciales entre les deux plus grandes puissances mondiales, s'estompe.
Les investisseurs regrettent le manque de précisions sur la portée de cet accord, ce qui contribue à une atmosphère de méfiance sur les marchés.
Parallèlement, les craintes grandissent quant à la capacité de l'Union européenne à conclure un accord commercial avec les États-Unis avant la date butoir du 8 juillet, fixée par l'ancien président Donald Trump.
Cette incertitude pèse sur les marchés, exacerbée par l'escalade des tensions au Moyen-Orient, notamment entre l'Iran et les États-Unis.
Les États-Unis ont annoncé mercredi qu'ils allaient procéder à une évacuation partielle de leur ambassade en Irak, citant une augmentation des risques sécuritaires.
Cette décision a eu pour effet de faire grimper les cours du pétrole, ajoutant une pression supplémentaire sur les marchés.
Les marchés financiers en baisse face aux tensions géopolitiques et aux incertitudes commerciales, Boeing chute
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse de 0,60 % pour le Dow Jones, de 0,50 % pour le S&P 500 et de 0,40 % pour le Nasdaq.
En Europe, le CAC 40 perd 0,45 % à 7 739 points, le Dax de Francfort recule de 1 %, tandis que le FTSE 100 de Londres cède 0,05 %.
L'indice EuroStoxx 50 affiche une perte de 0,95 %, et les indices FTSEurofirst 300 et Stoxx 600 perdent chacun 0,80 %.
Dans l'actualité des entreprises, Boeing subit une chute de plus de 7 % en avant-Bourse après qu'un avion Boeing 787-8 Dreamliner d'Air India, transportant au moins 242 personnes, s'est écrasé près de l'aéroport d'Ahmedabad, dans le nord-ouest de l'Inde.
Cette tragédie a suscité des inquiétudes quant à la sécurité des avions de la marque.
À l'inverse, Oracle voit son action bondir de près de 8 % dans les échanges en avant-Bourse, suite à une révision à la hausse de ses prévisions de chiffre d'affaires annuel, soutenue par une forte demande pour ses services cloud liés à l'intelligence artificielle.
Amazon, de son côté, fait face à un procès intenté par des auteurs indépendants qui accusent le géant du commerce électronique de monopoliser le marché de la vente au détail de livres audio et de leur faire payer des frais excessifs pour la distribution de leurs œuvres.
Cette affaire, décidée par un juge fédéral de Manhattan, pourrait avoir des répercussions significatives sur les opérations d'Amazon.
Air France-KLM, easyJet perd de l'altitude en Bourse
En France, Le secteur aérien subit une pression en raison d'une hausse de 5 à 6 % des prix du brut et, par conséquent, du jet fuel, le carburant pour avions.
Cette flambée des prix est liée aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient, où Téhéran a menacé de cibler les bases militaires américaines en cas de conflit, tandis que le président Donald Trump exprime des doutes sur un accord concernant le programme nucléaire iranien.
En réponse à ces tensions, Washington a conseillé à certains de ses citoyens de quitter la région.
De nouvelles discussions entre les États-Unis et l'Iran sont prévues ce dimanche à Muscat, selon le ministre des Affaires étrangères d'Oman.
Par ailleurs, les chiffres de l'inflation américaine publiés mercredi révèlent une baisse des prix des billets d'avion pour le quatrième mois consécutif, la plus longue série de baisses depuis juillet 2024, ce qui suscite des inquiétudes quant à la croissance économique.
Dans ce contexte, Air France-KLM est particulièrement affecté par la hausse des coûts du pétrole et le climat géopolitique tendu au Proche-Orient, avec une chute de son action à 8,77 euros, soit une baisse de 5,92 %.
TotalEnergies avance de près de 2 %, se positionnant en tête du CAC 40, grâce à la récente flambée des cours du pétrole dans un contexte de tensions géopolitiques.
En revanche, les valeurs liées aux voyages souffrent du retour des craintes géopolitiques, avec Air France-KLM enregistrant une perte de 6,2 %.
Clariane se distingue sur le marché avec la meilleure performance du SBF 120, affichant un gain de près de 14 % à 4,5 euros.
Cette envolée boursière fait suite à l'annonce d'une cession qui permettra à la société de finaliser, avec six mois d'avance, son plan de renforcement de sa structure financière, annoncé en novembre 2023.
Clariane a conclu un accord avec Crédit Agricole Santé & Territoires pour la cession de son réseau Petits-fils, pour un montant de 345 millions d'euros de valeur d'entreprise, soit une valeur estimée des titres au closing d'environ 255 millions d'euros.
Sur le plan économique, les investisseurs ont pris connaissance d'une contraction significative de l'économie britannique, qui a reculé de 0,3 % en avril, conséquence des droits de douane américains.
En France, la Banque de France a abaissé sa prévision de croissance économique pour 2025 à 0,6 %, contre 0,7 % précédemment prévu, citant les tensions commerciales comme facteur déterminant.
Aux États-Unis, les prix à la production ont légèrement augmenté de 0,1 % d'un mois sur l'autre en mai 2025, après une baisse révisée à la hausse de 0,2 % en avril, et par rapport aux prévisions d'une augmentation de 0,2 %.
Les prix des biens ont enregistré une hausse de 0,2 %, tandis que les coûts des services ont progressé de 0,1 %.
En parallèle, les prix à la production de base ont également augmenté de 0,1 %, bien en deçà des prévisions d'une hausse de 0,3 %.
En glissement annuel, les prix à la production ont augmenté de 2,6 %, conformément aux attentes, après une révision à la hausse de 2,5 % en avril.
Le taux annuel de base a ralenti, passant de 3,2 % à 3 %.
Les investisseurs attendent également des données économiques importantes, notamment l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan, prévu à 16h, ainsi que les stocks de gaz naturel, qui seront publiés à 16h30.
Ces indicateurs pourraient fournir des indications supplémentaires sur la santé de l'économie américaine et influencer les décisions des investisseurs dans un contexte déjà marqué par des incertitudes géopolitiques et commerciales.
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