L'Argentine et ses créanciers internationaux étaient engagés dans une course contre la montre vendredi, date butoir pour trouver un accord sur la restructuration de sa dette et éviter ainsi un défaut de paiement.

Ce délai, fixé par le gouvernement de centre-gauche d'Alberto Fernandez à la mi-avril, pourrait toutefois être prolongé de deux semaines en l'absence d'avancées, selon les analystes.
Ni le gouvernement ni les détenteurs d'obligations ne souhaitent un nouveau défaut de paiement de la troisième économie d'Amérique latine, mais la menace est réelle.
"La prochaine échéance des obligations est le 22 mai.
C'est seulement à cette date, si l'Argentine n'honore pas le paiement, qu'elle peut être considérée en défaut", a expliqué à l'AFP Hernan Letcher, directeur du Centre d'économie politique argentin (CEPA).
L'Argentine avait manqué le 22 avril une échéance de 500 millions de dollars liée à sa dette, invoquant un délai de grâce d'un mois dont elle s'est prévalue en attendant une réponse de ses créanciers à son offre de restructuration.
"Pour l'instant, nous en sommes à voir qui est en meilleure posture pour négocier", a commenté à l'AFP Pablo Tigani, professeur d'économie à l'université privée UADE.
Partie de poker
Les négociations qui ont des allures d'une partie de poker portent sur une restructuration de 66 milliards de dollars en titres émis sous juridiction internationale.
L'offre de Buenos Aires à ses créanciers comporte une décote de 62% sur les intérêts, soit 37,9 milliards de dollars, et de 5,4% sur le capital, soit 3,6 milliards.
Évolution de la dette argentine depuis 2004 et détail du 3e trimestre 2019 .
L'Argentine demande également un moratoire de trois ans, ce qui impliquerait aucun paiement jusqu'en 2023.
Trois groupes majeurs de détenteurs de titres argentins ont d'ores et déjà rejeté cette proposition, estimant qu'elle impliquait pour les créanciers internationaux "des pertes disproportionnées qui ne sont ni justifiées ni nécessaires".
Malgré ce rejet, le gouvernement a maintenu son offre, mais le ministre de l'Economie Martin Guzman s'est montré ouvert à toute contre-proposition, à condition qu'elle respecte "les limites de ce qui est considéré comme viable".
L'offre d'échange de dette consiste à repousser les échéances à une période allant de 2030 à 2047.
Les taux d'intérêt devraient osciller entre 1,5% et 5%.
"Les créanciers sont beaucoup plus intéressés par la conclusion d'un accord que le gouvernement argentin", a assuré Pablo Tigani.
Source Challenge : https://www.challenges.fr/economie/l-argentine-dans-une-course-contre-la-montre-pour-eviter-un-defaut-de-paiement_709456.
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