Alors qu'une grande partie de l'Europe est à l'arrêt en raison de la lutte contre la pandémie, un million de personnes auraient déjà perdu leur emploi sur le continent, au cours de ces deux dernières semaines.
C'est en tout cas ce qu'affirme la Confédération européenne des syndicats (CES).
En prenant en compte les indépendants, ce chiffre pourrait au moins tripler dans les prochaines semaines, prévient l'organisme international, qui a compilé les données de syndicats nationaux.
Euronews a échangé avec Sofia Ramos, assistante commerciale basée à Lyon.
Elle fait partie de ces personnes privées de travail depuis ces dernières semaines.
"Je travaille directement avec l'Italie, ma principale entreprise est italienne et les fournisseurs sont italiens", explique-t-elle.
"Aujourd'hui, les salariés ne font que le strict minimum pour permettre aux choses de fonctionner, c'est ce que fais moi-aussi depuis chez moi tous les jours.
Je regarde mes mails, je transfère ce qui est important, je réponds.
Mais oui, je pense qu'ils ont pris les bonnes mesures", estime Sofia Ramos.
Comme elle, beaucoup d'Européens soutiennent les mesures de confinement.
Mais ils sont de plus en plus nombreux à se demander comment ils vont payer leurs factures.
Francisco Luque est un DJ espagnol.
Il traverse une période difficile.
"Ils pourraient me payer mon électricité, mon eau.
Les charges basiques.
Mais le sujet, c'est que dans ce pays, l’électricité, l'eau.
ce sont des entreprises privées", fait remarquer le l'artiste madrilène.
"Il n'y en aucune publique, qui est gérée par le gouvernement.
Donc, tout ce que l’État pourrait faire, c'est payer mes factures.
Mais ça, il ne le fera pas", plaisante-t-il.
Sharan Burrow, Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale, s'inquiète aussi pour une catégorie de travailleurs, qu'elle appelle "la première ligne".
Contactée par notre rédaction, elle tient à leur rendre hommage : "Les travailleurs en première ligne sont une toute nouvelle catégorie de travailleurs.
Cela inclut bien sûr le personnel de santé, les infirmières, les aide-soignant, les agents de ménage et tous ceux qui permettent aux hôpitaux et aux cliniques de fonctionner.
Mais il y a aussi les caissiers de supermarché, les routiers, les services municipaux, les pharmaciens.
Et la plupart de ces personnes sont des femmes.
Pour la première fois, on s’aperçoit que nous dépendons des travailleurs faiblement rémunérés et que c'est à eux que nous devons nos vies et notre nourriture".
Les mesures de télétravail et de poursuite de l'activité ayant été prises dans la plupart des entreprises, la crise a pu être contenue et il reste un espoir que l'activité reprenne en Europe.
Mais la récession guette, avertissent les premiers indicateurs économiques.
0 Commentaire