Boeing et Airbus sont deux géants de l'industrie aérospatiale. Connus pour la production d'avions commerciaux, d'avions militaires et d'autres produits aérospatiaux, les deux leaders de l'aéronautique naviguent actuellement en eaux troubles.
Le constructeur américain a subi des turbulences qui ont affecté sa crédibilité et ses performances financières, alors qu'Airbus a montré, jusqu'à fin juin 2024, une stabilité relative, soulevant des questions quant à l'avenir des deux entreprises. Les performances boursières de Boeing ont été quelque peu volatiles ces dernières années, reflétant divers défis internes et externes. L'action de Boeing a atteint des niveaux record avant l'arrêt de la flotte de 737 MAX en mars 2019, aidée par une forte demande pour les avions commerciaux de l'entreprise et de solides performances financières.
Cependant, après une pause dans la production du 737 MAX à la suite d'accidents, l'action de Boeing a chuté de manière significative, perdant une grande partie de ses gains antérieurs. La pandémie de COVID-19 a encore aggravé les problèmes de Boeing, entraînant une nouvelle chute du cours de l'action en raison de la baisse de la demande mondiale de transport aérien, du report ou de l'annulation des commandes par les compagnies aériennes et de la diminution des taux de production.
Récemment, les États-Unis ont annoncé qu'ils pourraient demander à Boeing de plaider coupable pour avoir trompé un régulateur fédéral lors du développement du 737 MAX. Le système de contrôle de vol inclus par Boeing a été impliqué dans des accidents mortels du 737 MAX faisant 346 victimes. Le ministère de la Justice avait déclaré en mai, quelques mois après l'explosion d'un panneau de porte d'un nouveau MAX9, que Boeing avait violé un accord antérieur pour ne pas avoir mis en œuvre un programme de conformité. Malgré les efforts déployés pour résoudre les problèmes liés au 737 MAX et à la pandémie, les actions de Boeing peinent à retrouver leur niveau d'avant la crise et la confiance des investisseurs reste faible.
L'action d'Airbus a quant à elle relativement mieux résisté. Cela s'explique notamment par la diversification de son portefeuille produits et par sa position financière plus solide.
Bien qu'Airbus ait également été confronté à des perturbations dues à la pandémie de COVID-19, notamment des ralentissements de la production et des reports de commandes, ses stocks n'ont pas connu la même baisse que celles de Boeing. L'accent mis par la compagnie sur l'innovation, la durabilité et le développement de nouveaux avions a également contribué à la confiance des investisseurs dans ses perspectives de croissance à long terme. Malgré des fluctuations périodiques, les stocks ont été plus stables que ceux de Boeing avec une trajectoire de redressement plus progressive à mesure que l'industrie aéronautique se remet du ralentissement induit par la pandémie.
Toutefois, Airbus a annoncé fin juin traverser une période difficile marquée par une réduction de ses objectifs de production et une baisse significative en bourse. L'avionneur européen prévoit de livrer environ 770 avions commerciaux en 2024, contre 800 prévus initialement.
Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, a souligné que les principaux obstacles proviennent de la chaîne d'approvisionnement, en particulier pour les moteurs, les aérostructures et les équipements de cabine. Malgré une demande soutenue, Airbus doit ajuster son rythme de production pour faire face à ces difficultés qui se sont aggravées récemment. Ces problèmes ont également conduit à une chute de 9 % de son action en bourse et à une révision à la baisse de ses perspectives financières pour 2024, avec un bénéfice opérationnel révisé, passant de 6,5-7 milliards d'euros à 5,5 milliards d'euros et un flux de trésorerie disponible ajusté à 3,5 milliards d'euros, comparé aux 4 milliards précédemment.
« Malgré les défis actuels, Airbus continue de démontrer sa résilience et son engagement envers l'innovation et la durabilité. Cependant, les investisseurs doivent être conscients des risques liés aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement et aux coûts accrus de certains programmes spatiaux. Boeing, de son côté, reste confronté à des défis liés aux accidents du 737 MAX et aux exigences réglementaires. En somme, Airbus représente toujours une opportunité d'investissement attrayante, mais les investisseurs doivent examiner attentivement les défis actuels et les perspectives à long terme des deux entreprises avant de se décider à investir. Le potentiel de croissance à long terme d'Airbus demeure solide, mais les incertitudes plus immédiates ne peuvent être ignorées. Boeing devra continuer à travailler sur la restauration de la confiance et la résolution de ses problèmes réglementaires pour améliorer ses perspectives futures. » conclut Thomas Jaquet, Responsable France chez Freedom24.
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