Les banques centrales font leur rentrée : Analyse de William Gerlach , Directeur régional France et Royaume-Uni chez iBanFirst, sur la rentrée des banques centrales : Fed, BCE et Banque du Japon.
La Fed s'apprête à baisser ses taux en septembre, une première depuis la pandémie de Covid-19. La BCE de son côté a déjà entamé ce nouveau cycle monétaire et devrait le maintenir en septembre avec une nouvelle baisse de 25 points de base. Le Japon en revanche pourrait déclencher une nouvelle hausse des taux alors que son économie reprend des couleurs. Explications William Gerlach, Directeur régional France et Royaume-Uni chez iBanFirst.
Réserve Fédérale américaine (Fed) : parfait timing
Selon les derniers chiffres du département américain du Travail, les Etats-Unis ont créé 818 000 emplois de moins que prévu pour la période d'avril 2023 à mars 2024. Certains se sont immédiatement empressés d'accuser la Fed d'être en retard par rapport au cycle économique. Elle aurait dû baisser ses taux plus tôt affirment-ils. Toujours selon eux, cette situation validerait donc l'hypothèse d'une baisse du loyer de l'argent de 50 points de base lors de la réunion des 17 et 18 septembre ; contre une baisse de 25 points de base prévue par le consensus Bloomberg. C'est une lecture erronée selon nous.
En effet, les chiffres de l'emploi font régulièrement l'objet d'importantes révisions aux Etats-Unis. Cela a toujours été le cas. Une baisse des créations d'emplois de 800 000 par rapport à la première estimation peut paraître importante. En réalité, ça ne l'est pas tant que cela par rapport aux années précédentes. Enfin, il faut se garder de surinterpréter ce chiffre puisque l'estimation finale, qui pourrait diverger de celle publiée récemment, ne sera diffusée qu'en février 2025.
Quand on prête attention aux données relatives à l'économie américaine dans son ensemble, y compris les indicateurs à haute fréquence (taux d'occupation des hôtels, réservation pour les spectacles à Broadway), on constate que l'économie est certes en phase de ralentissement mais qu'elle se porte bien et que les ménages américains continuent de consommer à un rythme soutenu. La Fed choisit donc le parfait timing pour amorcer son cycle de baisse des taux – ce n'est ni trop tôt ni trop tard. Nul besoin de se précipiter : une baisse de 25 points de base en septembre fera l'affaire.
Banque Centrale Européenne (BCE) : trop tard, trop peu
En zone euro, une nouvelle fois, la croissance ne dépasse pas le plafond de 1%. En cause : une politique monétaire qui n'est pas suffisamment accommodante. Une baisse des taux de 50 points de base en septembre serait, selon nous, plus légitime au regard de la conjoncture européenne que la baisse de 25 points de base initialement prévue.
Quid de l'appréciation récente de l'euro dans ce contexte ? Beaucoup a été dit à ce propos ces dernières semaines : plus fort optimisme des investisseurs à l'égard de la croissance de la zone, anticipations de baisse des taux par la Fed, etc. En réalité, la baisse des taux de rendement sur l'obligataire américain est le principal moteur d'appréciation de l'EUR/USD. Cela incite les investisseurs à se désengager du dollar pour placer leurs avoirs dans d'autres devises, comme la monnaie unique. Pas certain, toutefois, que cela perdure. Le décrochage économique européen par rapport à l'économie américaine est un facteur structurel de baisse de l'euro, à long terme.
Banque du Japon : enfin parmi les bons élèves !
Le Japon est-il en train de redevenir une économie « normale » ? Depuis 2022, l'inflation est de retour, les salaires augmentent substantiellement avec une hausse négociée de 5,3 % au printemps 2024 et le marché boursier est sorti de sa léthargie. C'est enfin la fin de la déflation !
Le vieillissement de la population et le niveau astronomique de la dette sont toujours des problèmes structurels mais l'économie semble de nouveau sur de bons rails. La hausse des salaires a permis une progression de la consommation, une baisse des comportements d'épargne et s'ajoute à cela une augmentation importante de l'investissement des entreprises. Un cercle vertueux est en train de se mettre en place.
Le rôle de la Banque du Japon est maintenant de conforter la trajectoire de l'économie nippone. Une nouvelle hausse des taux est certainement nécessaire. Elle ne devrait pas intervenir ce mois-ci, plutôt au quatrième trimestre, et être de 10 points de base. Elle est soutenue par l'ensemble de la classe politique, y compris par Shinjiro Koizumi qui pourrait devenir le nouveau Premier ministre japonais à l'issue des élections internes au parti libéral-démocrate prévues le 27 septembre prochain (date à confirmer).
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