Une nouvelle semaine sur les marchés - Lettre hebdo d'APICIL AM - Semaine du 14 octobre 2024.
L'essentiel de l'info
- Alors que certaines bourses parviennent à franchir de nouveaux sommets, que reste-t-il aux marchés pour poursuivre leur progression ?
- La Chine a pris des mesures importantes pour endiguer l'hémorragie, mais les défis auxquels le pays est confronté restent nombreux.
- Politique : D. Trump prend de l'avance. Le nouveau gouvernement français dévoile son projet de loi de finances.
- Les résultats d'entreprises apportent un nouveau souffle aux actions américaines, ce qui est moins..
Le graphique de la semaine
Depuis juillet, les analystes ont revu à la baisse leurs attentes concernant les publications de résultats du 3ème trimestre, qui débutent tout juste. Paradoxalement, les indices ont progressé pour revenir vers leurs plus hauts. Dorénavant, les prévisions sont peu optimistes, d'autant plus que la base de comparaison un an plus tôt (T3 2023) est faible, ce qui suppose que les entreprises auront la capacité de battre les attentes facilement. Selon nous, les réactions aux surprises positives seront ainsi plus limitées dans ce contexte-là.
Commentaire de marché
Le S&P 500 franchit les 5 800 points pour la première fois de son histoire. L'indice enregistre jusqu'à présent la meilleure performance depuis un début d'année du 21e siècle. Aux États-Unis, le relais dont avaient besoin les investisseurs peut-il être trouvé du côté de la microéconomie ? Concernant le triptyque activité-inflation-FED, la musique est connue et n'interfère que modérément sur les actions. L'activité se porte convenablement, et le scénario d'un atterrissage en douceur reprend sa place dominante. L'inflation peut connaître des sursauts, mais la tendance n'est pas remise en cause. À ce titre, l'indice des prix à la consommation (IPC) de septembre, publié la semaine dernière, a été un peu décevant, mais poursuit sa décrue (2,4 % sur un an).
Tabac, billets d'événements sportifs, manuels universitaires.. des augmentations qui ne sont pas amenées à se répéter. Les actions performent, mais il n'en est pas de même pour le compartiment obligataire qui accuse le coup suite au retour des taux vers les 4 % aux États-Unis. La volatilité obligataire (indice « MOVE », l'équivalent du VIX pour les obligations) est de retour sur son plus haut de l'année, traduisant une certaine nervosité. Les dernières données (emploi, ISM services..) n'étaient plus compatibles avec les anticipations très agressives de baisses des taux directeurs. Nous étions attentistes à très court terme et attendions un rebond de l'ensemble de la courbe pour nous réexposer.
L'intégration d'un programme plus dépensier de D. Trump peut également expliquer la remontée des taux. Les élections américaines approchent à grands pas, et le candidat républicain parvient à reprendre l'avantage (à en croire les sondages) dans quelques États clés. Les investisseurs ont du mal à anticiper la réaction des marchés actions à l'issue du 5 novembre, en l'absence de visibilité sur la couleur du Congrès.
Un nouvel élan souffle à Wall Street, grâce au lancement de la saison des résultats. Les chiffres de JPMorgan et Wells Fargo ont séduit, traduisant également, via les banques, une résilience de l'économie. Cependant, les attentes en termes de résultats sont faibles. En effet, depuis juillet dernier, les prévisions pour le 3ème trimestre n'ont cessé de se dégrader (cf. graphique de la semaine). Sur le Vieux Continent, la fête débutera cette semaine, avec l'entrée en scène des gros poids de la cote (LVMH et ASML, respectivement plus grande capitalisation française et européenne, mardi et mercredi prochains).
Nous serons vigilants à l'égard des entreprises les plus cycliques, notamment l'automobile. En France, le point d'attention est du côté de la politique. Les nouveaux locataires de Matignon ont dévoilé le projet de loi de finances pour 2025. Pour contextualiser, il est important de rappeler que le budget français a dérapé de manière inédite, avec un déficit estimé à 6,1 % du PIB pour 2024. L'ambition, pour répondre aux exigences de Bruxelles, est de ramener le déficit à 5 %, puis à 3 % d'ici 2029.
Pour cela, un ajustement de 60 Md€ est prévu, avec un tiers provenant de hausses d'impôts, notamment une surtaxe temporaire sur les grandes entreprises, et les deux tiers résultant de réductions des dépenses publiques. Ce budget sera prochainement examiné par la Commission des Finances. La page ouverte par la dissolution de l'Assemblée nationale est loin d'être tournée, et la prime de risque qui pèse sur les actifs français ne semble pas prête à s'envoler. Pour l'instant, la réaction des marchés financiers est modérée, bien que l'agence Fitch ait revu sa perspective à négative. Les autres agences de notation, Moody's et S&P, publieront leurs évaluations prochainement. À suivre..
En Chine, fin septembre, les autorités ont dévoilé le plus important plan de relance depuis la pandémie afin de sortir l'économie de son marasme et d'atteindre l'objectif de croissance fixé à 5 %. Ces annonces ont provoqué une forte progression des indices (CSI 300 : +25 % en une semaine). Les investisseurs nourrissaient de grands espoirs concernant la conférence de presse organisée samedi par le ministre des Finances, d'autant plus que les derniers chiffres sur l'évolution des prix confirmaient le risque déflationniste (CPI publié à 0 % pour le mois de septembre, prix à la production à -2,8 %). Le gouvernement chinois s'est contenté de réaffirmer la volonté de soutenir le marché immobilier et les administrations locales, sans annoncer de nouveau stimulus ni de chiffres concrets.
Performance des marchés au vendredi 11 Octobre
Notre indicateur de risque de marché (IRMA)
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