Macro Market Weekly Wrap-up - Plus de peur que de mal ? , par Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.
En résumé :
- Cette semaine a vu les marchés faire le grand huit, mélangeant liquidation express de positions et montée du risque de récession.
- La performance des actifs cycliques traditionnels n'est au final pas si négative que le début de la semaine le laissant présager.
- La suite de l'histoire s'écrira autour de la fluctuation de ce risque de récession aux Etats-Unis – l'inquiétude demeure mais les prochains marqueurs de ce risque ne seront publiés que dans quelques semaines.
Marchés
Voila une semaine qui aura marqué les esprits de nombreux gérants multi-asset ainsi que de nombreux investisseurs. Dans une séquence remarquable, les marchés ont ouvert lundi à la baisse entrainant dans leur sillage un élévation de la volatilité implicite qui a balayé une part importante de positions vendeuses de volatilité, poussant temporairement le VIX à 65%, un niveau plus vu depuis le T1 2020. Si le VIX a connu une telle envolée, les rendements des actifs risqués n'en n'ont pas pour autant été extrêmes.
La baisse du S&P500 sur la semaine n'est que de 51 points de base (mais de 3% le 5 aout), soit une quatrième semaine de rendements négatifs consécutive. Il est essentiel de bien séparer ce qu'il s'est passé sur le marché de la volatilité de ce qui s'est passé dans le monde du « beta » traditionnel. Une part importante de positions accumulées sur les marchés des dérivés récemment ont été débouclées dans la débâcle du VIX et dans la remontée du Yen. Coté actions et obligations la situation semble bien moins exceptionnelle : suite au rapport sur l'emploi de la semaine passée, un premier voyant rouge s'est allumé sur le tableau de bord des marqueurs de la récession, poussant les marchés à continuer à réviser leurs ambitions pour le T3 et T4 à la baisse globalement.
Ce même marché anticipe dorénavant une baisse de 50 bps au prochain meeting du FOMC, signe que la situation économique est désormais vue comme étant sur la pente descendante. Tout ceci est probablement prématuré, mais incite désormais à une certaine prudence dans le positionnement des portefeuilles.
Au final, les actions mondiales n'auront reculé que de 60 points de bases sur la semaine, avec dans leur sillage un performance comparable pour la quasi-totalité des indices. Deux exceptions notables sont néanmoins à mentionner : les actions émergentes et européennes tirent mieux leur épingle du jeu que les autres, affichant une performance positive d'environ 1%.
Les taux longs ont remonté de quelques 10 à 20 points de base selon les courbes, la courbe US enregistrant la plus forte progression et voyant l'écart entre taux à 10 et 2 ans se rapprocher de 0. Les spreads de crédit se sont marginalement contractés de 5 (XOVER) et 10 (CDX HY) points de base.
La situation géopolitique a poussé les prix de l'énergie à la hausse, laissant les indices globaux progresser de quelques 1%, alors que le marché des change est resté stable sur la semaine. On le voit dans ces quelques chiffres, la seule chose qui semble clair, c'est un manque de visibilité accrue vis-à-vis du scénario macro à venir, quand celui-ci semblait bien plus positif il y a quelques semaines. Cette incertitude est globalement une mauvaise novelles pour les marchés cycliques, et un appel à la prudence pour les investisseurs.
Macro US
Aux Etats-Unis, même si l'agenda économique était plutôt léger, cette semaine aura plutôt été le théâtre de données meilleurs qu'attendues. Tout d'abord l'ISM non-manufacturier aura surpris les attentes, rebondissant de 48.8 à 51.4 contre 51.0 attendu. Ce rebond s'explique principalement par une composante « nouvelles commandes » plus forte qu'attendue, ainsi qu'une composante emploi qui remonte.
Le second chiffre important dans cette semaine plutôt calme sur le plan macro fut la publication des demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis. Après le drame de la règle Sahm de la semaine dernière, et en l'absence d'autres données macroéconomiques importantes, le marché s'est tourné vers les demandes d'allocations chômage pour évaluer le risque de récession. On s'attendait à ce que le nombre de demandes d'allocations chômage baisse de 249 à 240k, mais au lieu de cela, le chiffre était marginalement plus bas (233k).
Le nombre de demandes d'allocations chômage de la semaine précédente a été légèrement révisé à la hausse. Difficile de lire un message significatif dans ces données, mais ce dernier chiffre reste cohérent avec la tendance haussière récente des demandes d'allocation : l'énigme de la règle de Sahm reste donc entière pour le moment.
Macro Eurozone
Cette semaine, les données autour des secteurs de la consommation et de l'industrie ont été publiées dans la zone euro. Les chiffres de l'indice européen des prix à la production ont été publiés, indiquant une baisse de 3,2 % en glissement annuel, dépassant les attentes de 10 points de base. Cela témoigne de la persistance de la tendance déflationniste des prix à la production, bien que à un rythme plus lent que les mois précédents.
Les ventes de détail ont quant à elles reculé de 0,3 %, soit 0,2 % de plus que prévu, après une légère augmentation en mai. En Allemagne, le secteur industriel a montré quelques signes de reprise avec une augmentation de 1,4% en glissement mensuel de la production industrielle, dépassant les attentes de 40 points de base.
Macro China
Les données publiées en Chine ont semblé meilleures qu'attendu cette semaine. Tout d'abord l'indice Caixin des service est sorti en hausse et meilleur qu'attendu, passant de 51.2 à 5 Ensuite, les importations ont progressé en juillet plus qu'attendu, avec une croissance de 7.2% en Dollar contre 3.2% attendus. Des signes positifs pour une économie qui connait encore un ralentissement. En revanche, les exportations ont moins progressé qu'attendu, ne gagnant que 7% sur un an, contre 9.5%, signe que l'économie mondiale est également entrée dans une phase de ralentissement.
Macro/nowcasting corner
L'évolution la plus récente de nos indicateurs de nowcasting propriétaires pour la croissance mondiale, les surprises en matière d'inflation mondiale et les surprises en matière de politique monétaire mondiale est conçue pour suivre la progression récente des facteurs macroéconomiques qui animent les marchés.
Nos indicateurs de nowcasting indiquent actuellement :
- Les données relatives à la croissance indiquent toujours une période de croissance modérée, avec un risque de récession plutôt stable à de faibles niveaux pour l'instant.
- Notre signal d'inflation a finalement dépassé le seuil de 50 %, reflétant des mois de pressions inflationnistes croissantes.
- La politique monétaire reste pour l'instant dans la zone neutre, reflétant le sentiment partagé autour de la croissance et de l'inflation à l'heure actuelle.
A propos de Lombard Odier
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