L'incertitude plane toujours sur la capacité des dirigeants européens à faire preuve de cohérence et de cohésion pour sortir la zone euro de la crise dans laquelle elle s'est enfermée depuis deux ans.
Logiquement, les bourses font preuve d'un grand attentisme alors qu'un n-ième sommet de la dernière chance se réunit.
Avec à la clef, un regain de volatilité.
Le scénario de 2011 paraît de plus en plus sur le point de se répéter cette année.
L'an dernier, les marchés évoluaient dans une bande assez étroite de fluctuation, avant de corriger violemment durant l'été, marqué par 12 séances consécutives de baisse, du jamais vu.
Fera-t-on pire en 2012 ? Depuis l'an dernier, la crise de la dette, jusqu'ici contenue à des « petits » pays de la périphérie, s'est étendue à des poids lourds (Italie, Espagne).
L'effet de domino se confirme.
Mais les dominos sont de plus en plus gros.
Face à des enjeux financiers croissants, on se demande si les dirigeants européens disposent des moyens suffisants pour éteindre un nouveau départ d'incendie.
Jusqu'ici, les débats sont figés entre les tenants de plus de croissance et d'une mutualisation des dettes à l'échelle européenne et ceux poussant vers plus de fédéralisme et de discipline budgétaire.
Tout le monde a conscience que la survie de l'euro se joue en ce moment.
Et tout le monde semble s'accorder sur la nécessité d'aller vers plus d'unité fiscale et sociale, ce qui veut dire plus d'intégration et des abandons de souveraineté.
Mais le rythme des politiques est toujours trop lent par rapport à celui des marchés.
Et l'intervention des banques centrales, sorte de respirateur artificiel de l'Europe et du monde, montre ses limites.
Il faudra sans doute aller à de nouveaux pics de volatilité et une hausse des coûts d'emprunt insupportable pour les pays les plus endettés pour que des mesures d'urgence soit prises, en attendant que les mécanismes institutionnels (ESM) se mettent en route.
Or tout ceci n'intervient pas à un moment opportun.
La croissance ralentit de manière inquiétante.
Cela concerne toutes les économies, y compris la Chine où les autorités monétaires pourraient engager une politique monétaire plus accommodante.
La confiance des agents économiques recule.
La macro-économie et la politique manquent de clarté.
Et cela commence à transparaître dans les comptes des entreprises ou dans leurs prévisions de résultats.
Certains analystes envisagent des mouvements de révision en baisse des résultats compris entre 10% et 15%.
Réaction logique : les investisseurs sortent des marchés (baisse des encours en assurance-vie).
Ils cherchent avant tout la protection de leur capital, plutôt que de jouer à vouloir capter les mouvements de balancier de la bourse de plus en plus brefs et violents.
Autant de facteurs qui promettent un été volatil et qui obligera les investisseurs à la plus grande vigilance.
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