Comment gérer sereinement ses positions en portefeuille durant l’été ? C’est la traditionnelle – mais non moins cruciale âˆ' problématique à laquelle sont confrontés les investisseurs au moment de prendre congé.
Et pour cause, l’histoire boursière des dernières décennies regorge d’étés meurtriers ! En juillet 1997, la crise asiatique née de la dépréciation du baht thaïlandais entraîne la perte de confiance dans les monnaies asiatiques, qui se déprécient à l’unisson.
De nombreuses banques de la région sont alors en situation d’insolvabilité, l’activité économique et les marchés boursiers asiatiques s’effondrent.
Au mois d’août 1998, c’est le rouble qui se déprécie fortement en Russie, nécessitant l’intervention de la FED américaine pour éviter l’effet domino du krach sur les marchés obligataires internationaux.
Près d’une décennie plus tard, l’éclatement de la fameuse crise des subprimes américaines en août 2007 fait plonger subitement les marchés actions mondiaux, point de départ de la crise financière la plus ravageuse depuis 1929.
Sans oublier les dernières grandes turbulences en date, avec la crise de la dette grecque qui surgit en juillet-août 2011 et fait craindre l’effondrement des marchés financiers de la zone Euro.
La dévalorisation des actions européennes est brutale, l’indice Stoxx Europe 600 fondant de -17,3% entre le 22 juillet et le 10 août.
La récurrence de tels accès de faiblesse en plein cœur de l’été peut (en partie) s’expliquer par un environnement un peu plus propice à la déstabilisation des marchés.
L’activité boursière réduite des opérateurs de marchés usuels – le creux estival se caractérise par exemple par une baisse des volumes d’échanges sur l’indice cac40, dont les flux d’investissement quotidiens n’excèdent pas 1 milliards d’euros en août, contre une moyenne proche de 2 à 2,5 milliards le reste de l’année – peut ouvrir la voie à des débouclages de positions éclairs et massifs, de la part d’investisseurs spéculatifs.
Et donc à de fortes variations de marchés.
Pour protéger leur allocation d’actifs d’éventuels soubresauts estivaux, les investisseurs disposent de nombreux outils.
Fil conducteur d’une gestion prudente, la diversification des investissements entre différentes classes d’actifs au profil complémentaire, décorrélées les unes des autres, est une règle de base intemporelle permettant de répartir les risques éventuels.
La mise en place de stop-loss, ces ordres de ventes boursiers déclenchés systématiquement lorsque le prix d’un actif chute sous un seuil prédéfini, permet un pilotage automatique du portefeuille.
Nul besoin pour l’investisseur de suivre activement ses positions, les moins-values potentielles sont de facto limitées.
De même, le recours à des produits dérivés comme les options appelées « call » ou « put » constitue une autre alternative garantissant une couverture.
Quoiqu’un peu plus complexes, ces instruments sont assimilées à des assurances sur des produits sous-jacents.
Il permettent à l’investisseur d’exécuter un droit de vente (put) ou d’achat (call) sur un actif donné, et pour une durée définie, en contrepartie d’une prime.
En somme, l’acheteur d’un call ou d’un put ne perd jamais plus que le prix de la prime, en cas de marché défavorable.
Restent enfin les CFD, les contrats de différence (Contract For Difference), une jeune classe d’actifs éclose au début des années 2000 sur les marchés anglo-saxons.
Les CFD permettent de trader de très nombreux sous-jacents (actions, indices, devises, matières premières…), issus de toutes zones géographiques, sans pour autant détenir ces actifs à proprement dit.
Il s’agit pour l’investisseur de prendre des positions sur les indices, actions ou matières premières et de ne bénéficier que de la différence (gain ou perte) résultant de la position.
L’intérêt d’un tel instrument est multiple pour l’investisseur, pour peu que celui-ci en maîtrise l’usage : diversification géographique, diversification des classes d’actifs, possibilité de vente à découvert procurant une solution de protection à moindre coût.
En effet, les frais de gestion des CFD sont bien inférieurs à ceux supportés lors d’arbitrages de titres vifs, en raison du fractionnement du capital que procure l’effet de levier.
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