Majoritairement vendeurs sur les actions au cours des dernières séances, après de confortables prises de bénéfices, les investisseurs vont probablement devoir s'adapter à un regain de volatilité dans les prochaines semaines.
La consolidation du jour sur les principaux indices reflète assez bien l'extrême accoutumance des marchés boursiers au dopage monétaire des banques centrales, Réserve Fédérale U.
S.
et Banque du Japon (BoJ) en tête.
C'est à Tokyo que le repli des actions a été le plus sévère.
Après six mois d'un rallye intense et ininterrompu, l'indice nikkei vient de décrocher de 7,32%.
En Europe, l'Eurostoxx50, le Dax ou le cac40 cèdent, à l'unisson, près de -2%.
La correction généralisée sonne comme un difficile retour à la réalité, après une cure d'assouplissement quantitatif inouïe, qui a galvanisé les marchés.
Seulement voilà, les « perfusions » des banques centrales, de nature exceptionnelle, devront tôt ou tard se débrancher progressivement et les investisseurs devront s'accommoder d'un environnement monétaire normalisé : diminution des rachats d'actifs obligataires de la part de la Fed, donc moins d'injection de liquidités sur les marchés, relèvement progressif des taux directeurs, tension attendue des taux d'intérêt… en somme des conditions bien moins porteuses pour les actifs à risque.
La réaction de la bourse nippone n'est pas anodine.
Le mouvement de panique des opérateurs de marché, qui a fait flancher les actions japonaises la nuit dernière, est à la mesure de l'envergure du dispositif monétaire mis en place par la BoJ, sous l'impulsion du premier ministre Shinzo Abe.
L'assouplissement quantitatif de la banque centrale est en train de faire doubler la masse monétaire du pays et a d'ores et déjà permis une dépréciation du yen de 23,5 % face au dollar au cours des six derniers mois, favorable à un regain « mécanique » de la compétitivité des exportations nippones.
Reste que cette stimulation économique est encore loin de pouvoir amorcer un rééquilibrage structurel de la balance commerciale japonaise.
Dans les faits, les volumes des ventes nippones aux pays occidentaux, sont encore insuffisants pour valider le scénario d'une véritable reprise économique.
Quelque peu irrationnel – dans son rythme de progression – mais aussi superficiel – parce qu'essentiellement supporté par ces mesures monétaires – le rallye nippon devenait intenable, dans des marchés littéralement surachetés.
À wall street, les actions ne sont pas plus à l'abri d'une ferme correction à court terme.
Hier, de nets sursauts de volatilité ont ponctué la séance sur les marchés de matières premières et sur le forex, au fur et à mesure des déclarations du patron de la Fed, Ben Bernanke.
Principal point d'incertitude pour les investisseurs, le timing et le niveau de souplesse dont fera preuve la Fed lors de son cycle de resserrement monétaire.
D'un côté, Ben Bernanke a pleinement conscience que l'arrêt programmé du « Quantitative Easing » sera inévitable, surtout si la reprise économique U.
S.
est légitimée par un taux de chômage moindre dans les mois à venir.
De l'autre, un resserrement prématuré ou trop brutal comporterait le risque de ralentir ou de stopper la reprise, avec un plus fort recul de l'inflation selon Bernanke.
Le dilemme de la Fed pourrait bien susciter un coup d'arrêt pour les places américaines, d'autant que les investisseurs se portent de plus en plus vendeurs sur les indices U.
S actuellement perchés sur des plus hauts historiques.
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