Le krach boursier estival rend la rentrée pour le moins compliquée pour les investisseurs.
D'un côté, certains sont tentés d'abandonner le navire, compte tenu d'un manque de visibilité criant sur l'évolution de la macro-économie.
De l'autre, les gérants de retour devant leurs écrans constatent que de nombreuses sociétés ont leur valorisation au tapis et commencent à reconstituer des positions acheteuses, expliquant pour bonne partie le rebond engagé depuis le 22 août.
La micro-économie s'est d'ailleurs montrée un peu plus encourageante qu'au début de l'été, un certain nombre de groupes confirmant la bonne tenue de leur carnet de commandes, réaffirmant leurs prévisions financières pour l'année et poursuivant leur stratégie de croissance malgré une conjoncture toujours incertaine.
Les raisons d'une certaine prudence sont toujours les mêmes qu'au début de l'été.
L'état des finances publiques des grands pays développés reste précaire, ce qui rend de facto possible de nouvelles dégradations des notes souveraines en Europe tandis qu'un gros point d'interrogation porte sur la situation des banques.
La polémique a été relancée à la surprise générale fin août par la patronne du FMI, même si une partie du problème avait déjà émergé dans le marché avec de nouvelles tensions sur le marché interbancaire (les banques se prêtant de moins en moins entre elles, comme ce fut le cas après la faillite de Lehman Brothers).
La résolution de la crise de la dette publique en zone euro et la réduction des déficits aux Etats-Unis sont des processus longs et compliqués par l'agenda politique.
La dégradation de la note de crédit souverain de la première économie mondiale, le 5 août, a en outre fait tomber un tabou et oblige les investisseurs à revoir leur échelle de risque.
Ces éléments ne devraient pas empêcher un rallye à court terme, mais posent une question sur la tendance de moyen terme de la bourse.
La planche de salut viendra à nouveau de la macro-économie.
Des signes avant-coureurs ont émergé à Jackson Hole, fin août.
Dans son discours, le patron de la Fed a justifié l'absence de nouvelles par l'anticipation d'une amélioration de la situation économique américaine au cours du second semestre – situation qui doit toutefois être confirmée par l'accumulation de statistiques économiques plus encourageantes que celles publiées jusqu'ici.
Les dernières minutes de la Fed montrent que le débat fait rage au sein de la banque centrale sur les mesures à adopter.
Jackson Hole 2 est-il le prélude à une nouvelle phase d'assouplissement quantitatif (QE3) ? C'est le pari que semble faire actuellement le marché.
Un pari qui pourrait gagner en vigueur si les prochaines statistiques, sur l'emploi ou sur les perspectives d'activité, confirment le scénario de croissance molle outre-Atlantique.
0 Commentaire