Selon le célèbre économiste américain Stephen Roach, la prochaine crise pourrait venir de l'effondrement de l'Union européenne.
S'adressant à la chaine CNBC il a mis en doute la capacité de l'Europe à traverser une autre crise majeure telle que le Brexit ou la récession italienne.
Il affirme que les capacités de survie de l'Union européenne ont été remises en question, car depuis le début de la crise économique mondiale de 2008, Bruxelles a été confrontée à de nombreux défis, comme le rejet des plans visant à intégrer davantage les États membres et la fragilité persistante de la monnaie unique.
L'économiste a affirmé également que la Zone Euro, n'a jamais été une zone monétaire solide comme l'aurait souhaité ses fondateurs, car malgré les nombreuses visions d'une Europe forte qui se sont affrontées, elle a subi toute une série de chocs allant de la crise de la dette souveraine au problème persistant de l'Italie et maintenant Brexit.
Alors que les eurocrates se battaient avec la Grande- Bretagne pour obtenir un accord de retrait après le vote du Brexit, l'Italie a sombré dans la récession, suscitant la peur au sein de l'Union européenne.
Aussi, l'Italie, l'un des principaux membres fondateurs, possède la dette publique la plus élevée de l'UE avec plus de 2 milliards de livres sterling et la quatrième dette publique au monde.
Le fardeau de la dette du pays en pourcentage de l'activité économique annuelle se classe au deuxième rang de l'UE, après la Grèce, avec 132 %.
Dans ces circonstances , il considère que l'Europe ne peut plus encaisser de choc, car cela pourrait entraîner une grave crise.
D'ailleurs, cette situation inquiète également l'ancien vice-président exécutif du groupe à la Bourse de New York Georges Ugeux et PDG de Galileo Global Advisors, une banque d’investissement basée à New York, spécialisée dans les marchés émergents.
En effet, l’ancien numéro deux de Wall Street Georges Ugeux craint le pire et prévoit une crise financière encore plus violente que celle de 2008 d’ici fin 2020.
Selon lui, les banques ne seraient pas en cause, le vrai coupable serait le surendettement des pays industrialisés.
Il estime que les États comme l’Italie, la France, les États-Unis et le Japon ont pu emprunter dans des conditions excessivement favorables et ne s’en sont pas privés.
Ce qui a pour conséquence de gonfler la dette à un niveau d’endettement qui n’est plus soutenable.
Georges Ugeux, précise que « le montant de la dette publique mondiale s’élève désormais à 63,000 milliards de dollars soit 55,000 milliards d’euros.
Pour lui le calcul est simple, « au fur et à mesure que les taux d’intérêt augmentent, les déficits budgétaires augmentent et menacent la notation de ces pays et leur capacité à se refinancer sans exploser .
A cette dette exorbitante se rajoute des problèmes de fond plus structurel.
En effet, l'Italie n'est pas le seul membre de l'Union européenne à montrer des signes d'incertitude économique.
Début mars, l'Allemagne a vu son indice PMI (Purchasing Managers Index), un critère observé par les investisseurs pour tester l'état de la croissance nationale, perdre près de deux points entre janvier et février dans ce qui était sa pire valeur depuis plus de six ans, passant de 49,7 à 47,6 points.
L'Italie a vu également son indice baisser légèrement, passant de 47,8 à 47,7 points.
La note de l'Espagne a chuté à son plus bas niveau en cinq ans, à 49,9 et le baromètre des Pays-Bas est tombé à 52,7, soit le pire score depuis près de trois ans.
La croissance s'est légèrement améliorée en France, quoique de façon marginale, passant de 51,2 en janvier à 51,5 le mois dernier.
Malgré cette dernière note positive, le constat est inquiétant et cette situation devrait entraîner d’ici à fin 2020, un tsunami financier, selon Georges Ugeux.
Il estime que "ce qui est arrivé à Lehman Brothers, c'est lilliputien à côté de ce qui nous attend !!".
"Les banques centrales doivent absolument arrêter progressivement d'emprunter de l'argent facile".
L'ex-numéro deux de la Bourse de New York invite, dans Le Parisien, les gouvernements à avoir également une "meilleure discipline budgétaire".
Le mandat de Mario Draghi s''achève fin octobre, la BCE pourrait manquer de munitions lors de la prochaine crise.
Son prochain président ne devra pas exclure des mesures non-conventionnelles.
0 Commentaire