Depuis le début de l'année, de nombreux pays émergents (en particulier les BRICS) ont annoncé des changements à venir quant aux utilisations respectives du dollar, du yuan et de l'euro pour les transactions commerciales et comme réserve officielle. Ces déclarations reflètent les liens commerciaux plus étroits entre les grandes économies émergentes, la Chine étant désormais la première destination des exportations russes et brésiliennes.
Julien Marcilly, Chef économiste, nous propose son éclairage à l`occasion de la parution de l`étude intitulée : Dollar, yuan, euro, or : quels rôles dans le système financier international ?
Résumé de l'étude
Ce n'est pas la première fois que les BRICS affirment leur volonté de s'émanciper de réduire leur exposition au dollar : ils l'avaient déjà fait lors de la crise des subprimes, premier révélateur des faiblesses américaines. Et la Chine n'est pas le seul pays à faire une promotion active de sa devise. L'Inde fait de même (notamment avec des pays d'Afrique de l'Est).
Mais dans les faits, malgré la fin de l'étalon or il y a plus de 50 ans déjà, le dollar conserve un rôle central dans le système financier international actuel. Il reste de très loin la réserve de valeur privilégiée des banques centrales, la devise la plus utilisée dans les transactions commerciales, ainsi que pour les émissions d'obligations sur les marchés internationaux et les prêts bancaires transfrontaliers. En temps de crise, la réaction épidermique consiste en effet à privilégier les actifs considérés, à tort ou à raison, comme des valeurs refuges. Les nombreuses lignes de swap ouvertes par la Fed avec d'autres banques centrales confirment l'intérêt mondial persistant pour le dollar, qui atteignait son plus haut niveau depuis plus de vingt ans à l'automne dernier.
L'utilisation du yuan reste relativement faible à ce stade, même s'il est devenu la 5ème devise la plus échangées sur les marchés des changes mondiaux (8ème en 2019). La devise chinoise pâtit toujours d'un niveau élevé de contrôle des capitaux (IDE, obligations, actions, régime de change). Pour convaincre davantage de banques centrales de détenir des actifs en yuan, la Chine doit donc paradoxalement continuer de détenir des réserves de change suffisantes en dollar.
Quelques mots sur Global Sovereign Advisory
Fondée en 2019 par Anne-Laure Kiechel, Global Sovereign Advisory (GSA) est une société indépendante qui apporte une proposition unique dans le conseil aux États et aux entreprises publiques, par son approche holistique des questions stratégiques, économiques et financières.
Cette vision s'appuie sur une équipe pluridisciplinaire qui permet à GSA de relier les expertises de nombreuses disciplines et d'offrir ainsi des conseils axés sur l'action et la résolution des problèmes.
Dans cette perspective, GSA a développé une nouvelle practice Financement structure et infrastructure à même de répondre aux enjeux complexes de ce type de projet dans les États émergents et renforcé les activités de son pôle recherche avec la production de notes d'analyses approfondies et désormais dirigé par un chef économiste.
Sa conviction est que les États ont besoin de renforcer leur souveraineté pour gagner en liberté et indépendance. C'est pourquoi, un an après sa création, GSA a entreprit de devenir une « Entreprise à Mission » et s'attache au transfert de savoir-faire et à la montée en compétence de l'ensemble des parties prenantes.
Quelques mots sur Julien Marcilly, chef économiste
Julien Marcilly totalise plus de 15 ans d'expérience en tant qu'économiste travaillant dans le secteur privé, fournissant aux clients des analyses approfondies des risques macroéconomiques, pays et secteurs.
Julien a rejoint GSA en tant que chef-économiste en 2021.
Auparavant, il a travaillé à la Coface, en tant que chef-économiste et dirigeait une équipe mondiale d'économistes. Il a commencé sa carrière à la Société Générale en 2007, avant de rejoindre une société de gestion d'actifs basée à New York en tant qu'économiste spécialiste des marchés émergents.
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