Créé en 1953, le Groupe gère 163 milliards d'euros d'actifs sous gestion et compte 2 600 collaborateurs et 29 implantations dans le monde.
Flash marchés : face à la grande rotation, privilégier la diversification à la sur-réaction, par Edmond De Rothschild.
- Aux Etats-Unis, les récents évènements politiques ont renforcé la grande rotation qui s'opère sur les marchés depuis la publication des chiffres d'inflation la semaine dernière.
- La BCE a tenu le jeudi 18 juillet sa réunion de politique monétaire, maintenant sans surprise ses taux inchangés.
- À l'issue du troisième plénum du Parti communiste chinois, la Chine a révélé ses ambitions sans fournir de détails précis sur leur mise en œuvre, ce qui a déçu les marchés actions locaux.
Quand bien même, atteint du Covid, Joe Biden pourrait être poussé vers la sortie par son propre camp, son ou sa remplaçant(e) aura du mal à relever les pronostics très défavorables au camp démocrate. La tentative d'assassinat de Donald Trump le week-end dernier a fait bondir les pronostics en faveur de sa réélection. La convention républicaine a donné lieu à l'annonce de son vice-président JD Vance, fervent défenseur d'une politique étrangère isolationniste.
Ces évènements ont renforcé la grande rotation qui s'opère sur les marchés depuis la publication des chiffres d'inflation la semaine dernière : baisse des mega capitalisations au profit des plus petites valeurs, baisse du secteur de la technologie au profit des secteurs énergétique et immobilier, baisse des valeurs de croissance par rapport au style value.
Les marchés ont été galvanisés par les promesses faites par le duo républicain de soutien budgétaire et règlementaire en faveur du tissu économique américain. Les conditions économiques actuelles sont pour autant bien différentes de celles qui prévalaient au début du précédent mandat de Donald Trump en 2017 : des taux de financement et des déficits publics beaucoup plus élevés qu'en 2017 réduiront les marges de manœuvre budgétaires du prochain président. Tandis que l'activité rebondissait en 2017 après un ralentissement en 2015-2016, le prochain président sera confronté à un ralentissement de la croissance.
Les chiffres publiés cette semaine montrent des inscriptions au chômage en augmentation même si les ventes au détail continue de surprendre par leur résilience. Les marges de manœuvre réglementaires sont plus larges : la déréglementation et l'augmentation des autorisations pour la production de pétrole en Amérique du Nord seront probablement bénéfiques pour les prix de l'énergie et du gaz. La politique isolationniste envisagée sera de mauvaise augure pour l'Europe, qu'il s'agisse du désengagement militaire en Ukraine et au Moyen-Orient, ou de la hausse des droits de douanes sur les importations en provenance d'Europe.
La BCE a tenu cette semaine sa réunion de politique monétaire, maintenant sans surprise ses taux inchangés, minimisant dans sa conférence de presse les dernières données élevées sur l'inflation des services, l'inflation de base et les salaires, tout en exprimant des inquiétudes quant à l'essoufflement du crédit et de la croissance.
Christine Lagarde a insisté sur le fait que l'augmentation des salaires n'est qu'une réponse naturelle (et maintenant tardive) au choc inflationniste de 2022 et 2023, les travailleurs souhaitant récupérer une partie de leur pouvoir d'achat en 2024. En somme, les deux principaux facteurs que nous attendons en soutien à la croissance européenne pour 2024 et 2025 ont été réaffirmé par la BCE :
1) le retour des salaires réels vers une dynamique positive viendra soutenir la consommation et
2) le desserrement, même très graduel, des conditions de financement sera un soutien à l'investissement des entreprises et des ménages, relâchant en particulier les contraintes qui pèsent actuellement sur le marché immobilier.
À l'issue du troisième plénum du Parti communiste chinois, la Chine a révélé ses ambitions sans fournir de détails précis sur leur mise en œuvre, ce qui a déçu les marchés actions locaux. Pékin a fixé des objectifs ambitieux d'ici 2029, incluant des réformes sociales et économiques : accroître la demande domestique tandis que la croissance actuelle repose principalement sur la demande extérieure, réformer le système de protection sociale dans un contexte de vieillissement de la population, soutenir l'innovation et le secteur privé. Mais les investisseurs s'inquiètent de la mise en application de ces réformes dans un contexte économique difficile marqué par la faiblesse de la demande domestique et les tensions commerciales internationales.
Dans ce contexte, nous maintenons notre positionnement neutre sur les actifs risqués. La diversification élevée des portefeuilles est à nouveau un atout pour traverser cette période de rotation. Sur les marchés obligataires, nous maintenons notre bais positif afin de cristalliser des rendements élevés, en particulier sur les maturités inférieures à 5 ans tandis que la baisse récente des taux longs invitent à des prises de profit.
Actions européennes
Les marchés européens affichent une performance négative sur la semaine. En effet, la saison des publications du T2 vient de commencer et les résultats s'avèrent jusqu'ici plutôt décevants. Au-delà de ça, la faiblesse persistante de la production industrielle n'aide pas. En mai, elle se situe à -0,6% en glissement mensuel, comparativement à -0,1% en avril, une baisse amplifiée ce mois-ci par la faiblesse de la production allemande (-2,4% selon les données publiées en début de mois).
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