« Le soleil rouge sur le drapeau japonais symbolise sa position en tant que pays du soleil levant. Cependant, durant la Seconde Guerre mondiale sa forme sphérique fut associée de façon péjorative au zéro.
Aujourd'hui, vu que l'économie japonaise émet autant de zéros que possible, on peut à nouveau, et malheureusement, le qualifier de pays de zéros.
La stratégie économique du premier ministre Shinzo Abe, connue sous le nom « Abenomics », es composée de 3 axes.
Le premier axe consiste en une création monétaire agressive connue sous le nom de QQE dont l'objectif est de dévaluer le yen.
Des dépenses publiques massives via un déficit budgétaire sont le second axe.
Les réformes structurelles sont le 3e axe ; elles sont composées d'âneries politiques inefficaces pour créer de la croissance, comme des politiques visant à augmenter la diversité de la main-d'½uvre.
La stratégie principale des Abenomics est donc d'obtenir de la croissance via des dépenses publiques et d'inonder le monde avec des yens.
Si l'objectif des Abenomics visait strictement la dévaluation du yen, ils seraient un franc succès.
Entre 2012 et 2015, le yen a perdu 35 % de sa valeur.
Similairement, si l'objectif était de creuser de gros déficits, les Abenomics seraient une réussite.
Depuis décembre 2012, les déficits budgétaires se sont élevés à 6-8 % du PIB.
Qu'ont reçu en contrepartie les Japonais qui ont perdu 35 % de leur pouvoir d'achat ? Une obligation japonaise à 10 ans dont le rendement tourne autour de 0 % pendant la majorité de cette année.
Une inflation calée sur le même chiffre et une croissance quasi nulle depuis des années.
Mais plus important encore, en guise de preuve de l'addiction des marchés aux stimulations perpétuelles et grandissantes du Japon, le fait que le président de la BoJ Kuroda n'ait pas augmenté sa frénésie d'achats d'obligations pour 80 trillions de yens par an a fait tomber le Nikkei de plus de 1100 points dans les 2 séances qui ont suivi.
Le Japon n'est pas le seul pays à l' « économie zéro » La Fed a créé 3,7 trillions de dollars depuis 2008, ce qui a poussé les taux à court terme à près de 0 % pendant presque 90 mois.
Pourtant, le maigre résultat de cette intervention massive sur les marchés est une croissance annualisée de 0,5 % pour le T1.
Et le T2 ne s'annonce pas mieux.
Les prévisions habituelles de Wall Street pour un rebond au T2 ne sont pas très prometteuses avec le Philly Fed à -1,6, l'ISM à 50,8, les chiffres de la productivité en baisse durant 4 des 6 derniers trimestres et les créations d'emplois à 156,000, des statistiques toutes décevantes montrant que l'économie ne fait qu'un rebond timide d'une croissance anémique de 0 %.
La faiblesse de l'économie américaine a fait tomber le Dollar Index en dessous de 94 ; un niveau auquel il a trouvé un point de support à 6 reprises durant les 12 derniers mois.
La faiblesse des chiffres au Japon, en Chine, en Europe, aux États-Unis et dans le reste du monde devrait apporter la preuve claire et nette que les manipulations des taux d'intérêt et la création monétaire ne peuvent générer de la croissance durable.
Donc, la grosse surprise qui attend les optimistes du dollar est encore à venir.
Alors que les taux courts sont proches de 0 % à travers le globe, les États-Unis sont le seul pays du monde développé à être capables de produire une inflation de 2,2 %.
Ce qui signifie que les taux d'intérêt réels aux États-Unis sont les plus négatifs parmi ses partenaires commerciaux alors que le niveau des taux d'intérêt réels est le paramètre majeur de la valeur d'une devise.
Ce niveau de support clé de 94 du Dollar Index a été récemment franchi.
Après ce niveau, il n'y a plus de véritable support jusqu'à ce qu'il atteigne 80, soit d'où il avait rebondi en juillet 2014.
Les États-Unis sont en stagflation.
Ceci se passe dans un contexte d'une dette non financière record de 45,2 trillions de dollars, qui atteint désormais 3,44 fois le PIB.
Ceci explique pourquoi la Fed ne peut normaliser ses taux.
Si elle devait le faire pour les ramener au niveau d'avant 2008, soit 5 %, les bulles exploseraient ainsi que l'assiette fiscale de l'économie chuterait.
Ce qui ferait exploser davantage le ratio dette/PIB qui se trouve déjà à des niveaux non viables.
».
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