La Bourse de Paris, qui avait placé trop d'espoirs dans la décision de politique monétaire de la Fed, tombe sous les 4,700 points pour la première fois de l'année à 4,692,46 points, au plus bas depuis deux ans (7 décembre 2016), tandis que la Bourse de New York fini en forte baisse, avec le S&P-500 à des plus bas de 15 mois.
L'indice Dow Jones a perdu 1,99% et le S&P-500 a cédé 1,58%, ce qui porte leur recul à plus de 7% depuis le début de l'année.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 1,63%, à pratiquement 20% en deçà de sa clôture record du 2 août un seuil qui l'aurait fait passer en bear market.
La Réserve fédérale américaine a, comme attendu, relevé son principal taux directeur d'un quart de point à 2,25%-2,5% et annoncé tabler sur deux hausses en 2019, contre trois prévues en septembre.
Les craintes d'un resserrement continu des politiques monétaires des grandes banques centrales la Fed ayant confirmé mercredi sa volonté de relever les taux en 2019 en dépit d'un ralentissement économique mondial de plus en plus visible continuent d'alimenter l'aversion au risque.
Surtout que Jerome Powell a aussi annoncé que la Fed continuera de réduire la taille de son bilan au rythme de 50 milliards de dollars par mois.
Si Powell et les autres responsables de la Fed ont effectivement annoncé un rythme moins agressif pour ce qui est des hausses de taux l'an prochain, le resserrement d'un quart de point hier et le fait que la récente tourmente qui a saisi les marchés ne semble pas perturber la Fed ont eu un fort impact sur l'ensemble des places financières, à commencer par Wall Street, avant de gagner l'Asie, où le Nikkei 225 de la Bourse de Tokyo a clôturé sur un plus bas de neuf mois ce matin, tandis que l'indice élargi Topix est entré en bear market avec une perte de 21% par rapport à son pic de janvier.
La menace d'un possible "shutdown" dès vendredi soir aux Etats-Unis, à savoir une fermeture des administrations américaines faute d'accord sur le financement de l'Etat fédéral, a nourri encore la nervosité des investisseurs.
Donald Trump a annoncé jeudi qu'il ne signerait pas une mesure d'urgence votée mercredi soir par le Sénat pour garantir le financement de l'administration fédérale jusqu'au 8 février prochain, exigeant du Congrès qu'il finance la construction du mur à la frontière mexicaine.
EN ASIE Les Bourses chinoises ont clôturé en baisse, pénalisées par le repli des valeurs bancaires et immobilières.
Le CSI 300 (-1,24%) a accusé sa sixième séance de baisse d'affilée pour tomber à un plus bas depuis mars 2016.
Le sentiment négatif a été alimenté par les accusations émises par les Etats-Unis selon lesquelles la Chine mène des opérations d'espionnage économique.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a fermement rejeté ces accusations et a demandé à Washington de retirer l'acte d'accusation visant deux ressortissants chinois soupçonnés de piratage.
De son côté, la Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 1,11% après avoir déjà lâché 2,8% jeudi, dans la foulée de Wall Street et d'un renchérissement du yen.
Le Nikkei accuse un repli de 5,6% sur la semaine, soit sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis la fin octobre.
TAUX L'aversion au risque, couplée à la chute des cours du pétrole qui réduit les anticipations d'inflation, a fait tomber le rendement des Treasuries à dix ans à un plus bas de 2,748% jeudi, un creux de plus de huit mois.
Il est depuis remonté autour de 2,8% vendredi.
L'écart de rendement avec l'emprunt d'Etat américain à deux ans est ainsi tombé à 9 points de base, égalant le plus bas touché le 4 décembre, soit son plus faible niveau depuis 2007.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans suit la remontée des Treasuries et revient à près de 0,25%.
CHANGES Le dollar se maintient non loin d'un plus bas d'un mois face à un panier de devises de référence après avoir accusé jeudi sa plus forte baisse en une séance depuis le 1er novembre.
Deux jours après les annonces jugées moins accommodantes que prévu de la Fed, le débouclage des positions longues massives sur le dollar explique ce mouvement de repli du billet vert.
De son côté, le yen joue à plein son rôle de valeur refuge: la devise nippone se maintient proche d'un pic depuis début septembre touché jeudi face au dollar contre lequel elle a pris jusqu'à 1,5% en séance.
L'euro est pour sa part en légère hausse, autour de 1,1460.
PÉTROLE Les cours du brut repartent de l'avant après avoir chuté de plus de 4% la veille dans la foulée du repli des Bourses mondiales.
Ils accusent une baisse entre 35% et 40% depuis leur pic de début octobre.
Le baril de Brent de la mer du Nord revient à 54,86 dollars et le baril de brut léger américain se traite à 46,36 dollars.
0 Commentaire