La Fed maintient le cap mais muscle son discours, par Ronan Blanc, Gérant Obligataire et Analyste Crédit chez Financière Arbevel.
A vouloir à tout prix éviter un remake de 2013 (qui avait vu les taux fortement corriger suite à l'annonce de la fin proche des achats d'actifs), la Fed a décidé de prendre un chemin opposé, mais pas sans risque.
Si la tonalité a pour l'instant peu évolué sur le front des achats (montants maintenus à $120mds par mois), les projections des taux Fed laissent désormais entrevoir deux tours de vis monétaire en 2023 contre aucun auparavant. L'institution en a profité pour revoir en hausse ses perspectives de croissance (7% contre 6,5%) mais surtout d'inflation (3,4% contre 2,4%) pour cette année. Concernant cette dernière, elle continue d'estimer que sa hausse est transitoire et liée à des facteurs temporaires résultats de la réouverture de l'économie et d'une forte poussée de fièvre côté demande. Ainsi les projections d'inflation pour 2022 et 23 n'ont été que modestement revues.
Pour autant on sent un Jerome Powell moins catégorique. Si le scénario central reste celui d'une hausse transitoire des prix, il reconnait la difficulté qu'à l'institution à bien appréhender le contexte de reprise. Il se dit satisfait du niveau atteint par les anticipations d'inflation mais s'attend à une dynamique forte de l'emploi cet été. Une telle perspective ouvrirait la voie à des annonces sur un calendrier précis de ralentissement des achats d'actifs dès la rentrée de septembre.
La Fed ne pouvait que reconnaitre la poussée d'inflation que traverse actuellement les Etats-Unis. Les pénuries qui touchent de plus en plus de secteurs sont un phénomène global et pas seulement américain. Mais elles arrivent à un moment où la relance fiscale est forte et la politique sociale une priorité. La question centrale est donc de savoir dans quelle mesure les agents économiques vont ajuster leur comportement à ce nouveau contexte de prix. Si une partie de cette hausse est transitoire, le risque que les pressions sous-jacentes s'accentuent augmente (fameux effets de second tour). Il va donc falloir qu'elle continue d'ajuster son scénario dans les prochains mois si elle ne veut pas voir ce scénario se matérialiser et sa crédibilité écornée.
A propos de Financière Arbevel
Financière Arbevel a été créée en 1997 et rachetée par ses dirigeants actuels - Jean Baptiste Delabare et Sébastien Lalevée - en décembre 2008 avec une reprise de la gestion en mars 2009. L'actif sous gestion est alors de 25 millions d'euros répartis sur deux fonds d'actions françaises et la société compte quatres salariés.
Après 8 ans passés ensemble chez Citi Group sur l'analyse sell-side, les deux Associés sont convaincus de la capacité de « création de valeur » des Small et Mid Caps sur le long terme et observent la raréfaction de la couverture sur ce segment. Ils positionnement alors Financière ARBEVEL comme un spécialiste du stock-picking sur les valeurs françaises. L'analyse fondamentale et stratégique des sociétés et l'appréciation de la qualité du management sont au cœur de leur philosophie de gestion. Cette approche Bottom-Up vient toutefois s'articuler avec la prise en compte du cycle économique et l'identification de thématiques de croissance structurelle.
Depuis 2012, l'équipe de gestion collective a été régulièrement renforcée avec aujourd'hui 16 personnes. Progressivement, l'expertise de Financière Arbevel s'est élargie à l'Europe, à la gestion obligataire et au non-coté dans une logique de Cross Asset.
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