Interview de John Embry : « Je pense que la tournure des événements nous donne raison. Les banques centrales qui ont piloté les marchés pendant bien trop longtemps finissent enfin par manquer de munitions.
Durant ces 30 dernières années, à chaque fois que nous avons connu une crise la réponse des banques centrales fut de desserrer la vis monétaire mais ce qui est plus grave, c'est qu'elles ont empêché l'annihilation des investissements hasardeux et des créances douteuses car cela n'aurait que révélé la nature de fosse septique des banques commerciales.
Après le crash de 1987, la bulle Internet de 2000 et la crise de 2007-2009, les injections de liquidités furent à chaque fois plus importantes et les taux d'intérêt plus bas mais je vous le dis clairement : les limites de cette horrible expérience monétaire ont été atteintes.
Désormais, les taux négatifs sont en vigueur dans la plupart des nations industrialisées.
Ils s'appliquent à des dizaines de trillions de dollars de dettes qui ne seront pas remboursées ou alors en monnaie sans valeur dévaluée par l'hyperinflation.
Quel individu sain d'esprit pourrait vouloir détenir de tels actifs papiers poubelle qui sont émis afin de maintenir le Ponzi que nous appelons aujourd'hui le système financier mondial ? Les obligations risquées se sont déjà détricotées, les obligations d'entreprises commencent à suivre dans leur sillage mais la crise ne s'intensifiera vraiment que lorsque la dette souveraine sera évaluée sur la base de ce qu'elle vaut réellement.
Un observateur futé a récemment déclaré que 2016-2020 sera une période de défauts souverains.
Je ne peux qu'être entièrement d'accord.
Les Etats-Unis, par exemple, ont une dette de 19 trillions plus ou moins 6 trillions qui ne sont pas comptabilisés, sans parler de ses 100 trillions d'obligations non provisionnées, ce qui fait de ce pays la nation la plus endettée par habitant du monde.
C'est pourtant le pays qui émet la monnaie de réserve, la monnaie papier la plus forte.
Cependant, certains investisseurs semblent se réveiller : la véritable monnaie, l'or et l'argent, sont achetés agressivement.
Les métaux précieux ont le vent en poupe mais surtout les minières.
Vendredi dernier fut une journée intéressante.
Juste après la publication des chiffres de l'emploi américain, le cours de l'or chuta au Comex d'environ 15 $ mais cette fois, le métal jaune a terminé la session en ayant remonté de 30 $ tandis que cette vigueur s'est poursuivie le lundi ainsi que durant une partie de ce mardi.
Je pense que cela représente un changement à la fois de sentiment et de dynamique du marché.
Plus important encore, l'index des minières or HUI a explosé de plus de 50 % en un peu moins de deux semaines.
Comme vous le savez, j'ai géré des fonds spécialisés dans les métaux précieux pendant des années durant ma jeunesse, il m'est arrivé d'engranger des gains de plus de 100 % en moins d'un an à quelques reprises.
Cependant, la hausse récente est peut-être la dynamique la plus explosive à laquelle j'ai assisté durant ma carrière.
Comme je l'ai dit à de nombreuses reprises avant le début de cette hausse, les actions n'ont jamais été si bon marché par rapport à l'or.
Il y aura évidemment des corrections pour l'or, l'argent et les minières mais à partir de maintenant il faut être à l'achat.
».
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