Edmond de rothschild asset management - Flash marchés : Les marchés saluent la première semaine de Donald Trump.
- Donald Trump a rassuré les marchés financiers en repoussant les mesures potentiellement inflationnistes, ce qui a entraîné une hausse des indices boursiers.
- Les échanges entre Donald Trump et Xi Jinping ont permis d'atténuer les risques de guerre commerciale, favorisant ainsi un rebond des actions chinoises.
- Les marchés ont été soutenus par des développements positifs tels que le cessez-le-feu à Gaza, l'amélioration des PMI manufacturiers en Europe, et des résultats d'entreprises solides.
Cette première semaine de Donald Trump à la Maison Blanche a insufflé un nouvel élan aux marchés financiers, entraînant les indices boursiers vers de nouveaux sommets. La pluie de décrets présidentiels qu'il a signés dès les premières heures après son investiture lundi n'a pas été de nature à effrayer les investisseurs, car les mesures de campagne qui faisaient porter un risque de 2ème vague inflationniste comme l'immigration ou les droits de douane ont été repoussées à plus tard.
Bien que le Mexique et le Canada aient été avertis d'une possible hausse des tarifs douaniers de 25 % au 1er février, les relations avec l'Europe et la Chine semblent pour l'instant préservées. En ligne avec un article du Washington Post du 3 janvier, Donald Trump a exprimé le souhait de prendre le temps d'analyser les déficits commerciaux avant de prendre des mesures drastiques. Cette prudence réduit la probabilité d'une guerre commerciale totale avec la Chine, surtout après une conversation "amicale" avec le président Xi Jinping, au sortir de laquelle il a déclaré « préférer ne pas à avoir à utiliser les droits de douanes sur la Chine », permettant un rebond des actions chinoises en fin de semaine.
Si la patience dont fait preuve celui qui était surnommé « Tarif Man » lors de sa précédente mandature surprend positivement, l'arme des droits de douane reste une épée de Damoclès pour les entreprises européennes et chinoises ayant cherché ces dernières années des relais de croissance auprès des consommateurs américains. L'analyse des déficits commerciaux des Etats-Unis envers ces deux zones ne les dédouanera pas.
Dans un discours télévisé à Davos, il a fait pression sur l'OPEP pour baisser le prix du pétrole en augmentant la production, faisant refluer le cours du baril de pétrole et a appelé la FED à baisser les taux d'intérêt. En revanche, il ne parle plus de baisses d'impôts supplémentaires pour les entreprises mais a rappelé sa volonté de prolonger les baisses d'impôts accordées durant son premier mandat et qui doivent expirer cette année.
Au-delà des effets d'annonces du 47ème président américain, les marchés ont pu trouver des facteurs de soutien plus tangibles : le cessez-le-feu à Gaza avec en ligne de mire la réouverture du commerce maritime en mer rouge, un redressement des PMI manufacturiers en Europe dans le sillage du fort rebond des enquêtes aux Etats-Unis, une saison de publication de résultats de très bon cru aux Etats-Unis, en particulier pour le secteur bancaire.
Une fois n'est pas coutume, la Banque Centrale du Japon a réussi à remonter ses taux de 25 pb sans gâcher l'enthousiasme des marchés, grâce à une communication en amont de sa réunion de politique monétaire davantage maîtrisée que lorsqu'elle avait remonté ses taux de 15pb en juillet dernier, créant la stupeur des investisseurs qui avaient débouclé à la hâte leurs opérations de carry trade. Espérons qu'elle agisse avec le même tact lors du prochain relèvement de taux qui est attendu au 2ème semestre cette année.
Dans ce contexte, nous maintenons des allocations neutres en actions, jugeant les valorisations élevées et les améliorations de résultats bien anticipées. Nous restons également prudents sur la duration, attendant une stabilisation des taux américains pour accroître nos expositions aux obligations européennes, avec une préférence pour les obligations d'entreprises par rapport aux obligations gouvernementales.
Actions européennes
En Europe, l'indice ZEW, un indicateur du sentiment économique allemand, est ressorti à 10,3, en deçà des prévisions des économistes qui tablaient sur 15,3, un signal plutôt négatif pour l'Allemagne. Cependant, les PMI manufacturiers européens ont dépassé les attentes, notamment en Allemagne avec un score de 44,1 contre 42,3 attendu.
De plus, le PMI composite de la zone euro est revenu en territoire d'expansion pour la première fois depuis août 2024, se positionnant à 50,2. Du point de vue des performances sectorielles, l'industrie a notablement surperformé avec une hausse de plus de 3 % sur la semaine, alors que le marché boursier européen global a progressé de 1,5 %. À l'inverse, les secteurs de l'énergie et des services publics ont terminé la semaine en baisse, chacun reculant de 2 %.
La saison des résultats préliminaires a démarré en Europe, apportant des nouvelles variées dans le secteur de la consommation. Parmi les entreprises allemandes, Puma et Adidas ont affiché des résultats contrastés. Puma a enregistré une croissance de 10%, principalement portée par l'Europe et le Moyen-Orient, mais a souffert d'une baisse de sa marge opérationnelle due à des difficultés en Amérique latine.
En réponse, Puma a annoncé un programme de réduction des coûts, mais l'absence de prévisions pour 2025 a été critiquée par les investisseurs, entraînant une chute de plus de 20 % du titre. En revanche, Adidas a surpris positivement avec une croissance de 17 % et une marge opérationnelle supérieure aux attentes, accompagnée de commentaires optimistes de la direction, ce qui a entraîné une hausse de 7 % du titre.
Lanxess, une entreprise allemande de chimie spécialisée, a publié des résultats remarquables avec une marge opérationnelle bien au-dessus des prévisions des analystes. Ces performances sont attribuées à l'anticipation de certains clients vis-à-vis de tarifs potentiels de l'administration Trump. Il s'agit d'un élément à surveiller dans les prochaines publications, car peu d'entreprises européennes ont cité cette raison jusqu'à présent.
Du côté des éditeurs de logiciels, Nemetschek et Admicom ont tous deux affiché de solides performances, avec une croissance respective de 17 % et 7,5 %, en grande partie due à leur exposition au secteur de la construction. Les résultats de Nemetschek ont été particulièrement bien accueillis par les investisseurs, le titre ayant bondi de près de 14 % après l'annonce.
Enfin, une annonce notable de la semaine a été la démission surprise de M. Pallete, directeur général de Telefonica, remplacé par M. Mutra, l'actuel directeur général d'Indra. Ce changement a suscité des inquiétudes parmi les investisseurs, qui craignent une éventuelle réorientation stratégique, faisant chuter le titre de Telefonica de près de 4 % depuis l'annonce.
Actions américaines
Une belle semaine de résultats sur les marchés américains se clôture avec le Nasdaq 100 enregistrant une hausse de +2,14 %, suivi par le S&P 500 à +2,04 % et le Russell 2000 à +1,70 %. A noter que près de 10 % des sociétés du S&P 500 ont publié des résultats largement supérieurs aux prévisions, grâce en partie aux excellentes performances des banques.
Dans le secteur de la santé, Abbott a affiché une hausse de +8,58 %, fort d'un trimestre solide et d'une prévision optimiste pour 2025, portée par l'accélération de la croissance des dispositifs médicaux. L'assureur Elevance a également progressé de +4,17 %, grâce à un ratio de sinistralité conforme aux attentes, contrastant avec la déception suscitée par UNH la semaine précédente.
Dans le secteur des médias, Netflix a marqué la semaine avec d'excellents résultats, enregistrant une hausse de +14,77 % grâce à l'acquisition de 19 millions de nouveaux abonnés, dépassant largement le consensus qui anticipait moins de 10 millions. Cette dynamique a bénéficié à l'ensemble du secteur, avec Disney à +3,76 % et Warner Bros à +7,98 %. À l'inverse, dans le secteur des jeux vidéo, Electronic Arts a chuté de -16,49 % après avoir révisé à la baisse ses prévisions pour EA Sports FC 25.
Dans le secteur de la consommation, P&G a progressé de +3,12 %, soutenu par une forte croissance organique aux États-Unis et en Europe. Union Pacific (UNP) a aussi affiché une hausse de +5,89 %, avec 44 % de son chiffre d'affaires provenant du fret. La société a réalisé un quatrième trimestre supérieur aux attentes, grâce à une excellente exécution opérationnelle et un operating ratio qui a dépassé les prévisions, malgré un environnement jugé défavorable.
Dans le secteur pétrolier, Halliburton a enregistré une baisse de -6,45 %, mais a su préserver une marge opérationnelle satisfaisante de 16 %, malgré l'impact des concessions de prix aux États-Unis sur la rentabilité. Le marché international devrait rester stable en 2025, notamment en raison d'un potentiel ralentissement du Mexique. Par ailleurs, Schlumberger (-3,56 %) a confirmé une stabilité internationale pour le premier semestre 2025, avec des marges opérationnelles et des flux de trésorerie disponibles résilients au quatrième trimestre.
Enfin, après la publication de ses résultats, la banque régionale Fifth Third Bancorp a enregistré une légère baisse de -1,11 %, mais a évoqué une inflexion positive dans la croissance des emprunts, laissant présager une année 2025 plus favorable.
Marchés émergents
L'indice MSCI EM a poursuivi son rebond, progressant de 1 % à la clôture des marchés ce jeudi. Le Mexique, le Brésil et Taïwan ont surperformé, progressant respectivement de 3,3 %, 2,4 % et 2 %. La Corée et la Chine ont progressé de 1,65 % et 0,8 %, tandis que l'Inde a reculé de 0,4 %. Lundi prochain sera le dernier jour de bourse en Chine avant les vacances du Nouvel An lunaire, qui se prolongeront jusqu'au mercredi 5 février.
En Chine, la CSRC a dévoilé de nouvelles initiatives pour accroître l'investissement des fonds de pension dans les marchés actions. En parallèle, les autorités ont publié un document antitrust ciblant le secteur pharmaceutique afin d'améliorer son cadre réglementaire. TikTok a repris son service aux États-Unis. Donald Trump envisage d'imposer des droits de douane de 10 % sur les importations chinoises dès le 1er février, un chiffre nettement inférieur aux premières prévisions. La NPPA a accéléré le rythme des approbations pour les jeux domestiques en janvier. Les résultats préliminaires de CATL ont été largement conformes aux attentes élevées du marché. L'entreprise a également annoncé un partenariat avec Masdar pour un projet de système de stockage de batteries à Abu Dhabi. Bien que la croissance du cœur de métier de New Oriental Education ait été conforme aux attentes, la faiblesse du chiffre d'affaires et des perspectives de croissance ont déçu le marché. En revanche, TAL Education a rapporté un solide bond de 62 % de ses revenus, suggérant une forte dynamique de croissance grâce à une demande robuste et à l'expansion de ses capacités. BYD prévoit de construire une usine de 1 milliard de dollars en Indonésie d'ici la fin de l'année.
A Taïwan, les commandes à l'exportation de décembre ont augmenté de 20,8 % en glissement annuel, contre 18,8 % attendus, marquant le rythme de progression le plus rapide depuis février 2022 et un dixième mois consécutif de hausse en glissement annuel.
En Corée, les résultats de SK Hynix ont été conformes aux attentes, mais les prévisions d'investissement ont quelque peu déçu. Hyundai Motors a affiché des résultats faibles pour le quatrième trimestre de 2024 principalement en raison de l'impact plus fort que prévu de l'appréciation du dollar.
En Inde, le gouvernement évalue plusieurs options allant d'un accord commercial à la réduction des droits de douane en passant par l'importation d'un plus grand nombre de biens en provenance des États-Unis. Les résultats de Zomato ont été inférieurs aux attentes, la croissance anticipée ayant entraîné des pertes à court terme plus élevées. Des entreprises d'électronique, telles que Dixon et Amber, ont affiché de bons résultats, mais les perspectives sont mitigées.
Ultratech, société de matériaux de constructions notamment du ciment, a annoncé des bénéfices supérieurs aux attentes grâce à des volumes importants et des hausses de prix. Makemytrip, la plateforme OTA, a enregistré une solide croissance de 24 % de son chiffre d'affaires en glissement annuel au troisième trimestre, une période habituellement dynamique, et ce malgré une base de comparaison élevée. Unilever India n'a pas répondu aux attentes, mais a présenté une meilleure dynamique de prix, améliorant ainsi les perspectives pour ses marges. De son côté, Godrej Consumer n'a pas atteint son objectif de marges EBITDA en raison de coûts plus élevés et d'un ralentissement de la consommation urbaine.
Au Brésil, la monnaie a poursuivi son rebond, et l'attention est désormais tournée vers la décision attendue de la banque centrale, qui pourrait relever les taux d'intérêt de 100 points de base la semaine prochaine, conformément aux prévisions. La saison des résultats n'a pas encore débuté.
Le Mexique a déclaré l'état d'urgence national à la frontière américano-mexicaine Malgré l'annonce de droits de douane de 20 % sur les importations mexicaines, Donald Trump a déclaré que les accords avec le président mexicain Sheinbaum se déroulaient bien lors du Forum économique de Davos. Par ailleurs, l'inflation de l'IPC de janvier au cours des 15 premiers jours de janvier a été plus faible que prévu.
En Argentine, le FMI enverra une équipe dans le pays après une excellente rencontre avec le président Milei.
Dettes d'entreprises : Crédit
L'investiture de Trump et les annonces qui ont suivi n'ont pas provoqué de stress sur les marchés, bien au contraire. La semaine a été positive pour les marchés de crédit en Euro, avec une performance de 0,22 % pour l'Investment Grade, 0,29 % pour le High Yield, 0,34 % pour les obligations hybrides d'entreprise et 0,67 % pour les subordonnées financières (AT1).
Les primes de risque se sont légèrement resserrées et la contribution des taux a été positive, dans un contexte de chiffres d'inflation plus rassurants aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Les flux de capitaux dans les fonds et ETFs de crédit se sont stabilisés après un début de mois plutôt négatif.
Du côté des nouvelles, le M&A dans le secteur bancaire continue de faire la une, avec l'offre d'acquisition de Mediobanca par Banco Monte Paschi. Enfin, sur le marché primaire High Yield, le producteur d'énergie ContourGlobal a émis 500 millions d'euros à 5 ans, et Elior a refinancé son obligation 2026 avec une nouvelle émission 2030 à un coupon de 5,625 %. La vague de refinancement se poursuit.
À propos de Edmond de rothschild
Maison d'investissement de convictions fondée sur l'idée que la richesse doit servir à construire demain, Edmond de Rothschild est spécialisé dans la Banque Privée et la Gestion d'actifs. Au service d'une clientèle internationale de familles, d'entrepreneurs et d'investisseurs institutionnels, le Groupe est également présent dans les métiers de Corporate Finance, de Private Equity, de l'Immobilier et de Fund Services.
Son caractère résolument familial confère à Edmond de Rothschild l'indépendance nécessaire pour proposer des stratégies audacieuses et des investissements de long terme, ancrés dans l'économie réelle.
Créé en 1953, le Groupe comptait plus de 163 milliards de francs suisses d'actifs sous gestion au 31 décembre 2023, 2 600 collaborateurs et 28 implantations dans le monde.
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