Crystal - Parlons Finance - des opportunités à saisir dans ce contexte fébrile ?
Entre surchauffe du marché du travail aux états-Unis, enlisement de la guerre en Ukraine et jusqu'au-boutiste chinois sur la politique zéro Covid, l'économie mondiale traverse une phase adverse ou` l'inflation que l'on imaginait transitoire il y a six mois semble s'installer et miner la croissance future. Les marchés se sont repositionnés sur cet environnement avec des baisses de valeurs significatives. Ce contexte fébrile va-t-il perdurer ? Faut-il y voir des opportunités ?
Les années se suivent et ne se ressemblent pas
Après les performances exceptionnelles de 2021, les quatre premiers mois de l'année 2022 s'ouvrent sur des baisses importantes pour les marchés actions. Ainsi, le CAC 40 s'inscrit en repli de plus de 10 % et les valeurs technologiques (Nasdaq 100) de 20 %. Ces mouvements ont été largement commentés. Les marchés actions ont subi depuis le début de l'année l'impact concomitant de facteurs pénalisants pour nos économies déjà touchées par une inflation qu'on croyait un temps (en 2021) provisoire.
En premier lieu, la vigueur du marché de l'emploi aux états-Unis visible à travers une baisse continue du taux de cho^mage, conduit à une surchauffe du marché du travail. Les entreprises peinent à pourvoir les postes vacants. Elles ont du^ augmenter les salaires pour continuer à développer leur activité et ont répercuté (en partie) ces hausses de coûts dans leur prix de vente.
En deuxième lieu, le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie a conduit à une explosion du prix des matières premières, qu'il s'agisse des hydrocarbures, des matières premières agricoles ou de certains métaux, dans un contexte d'engorgement hérité de la rupture des chaines d'approvisionnement en 2020 et de la reprise vigoureuse qui a suivi.
Enfin, la politique zéro Covid menée par la Chine face au variant Omicron particulièrement contagieux conduit à des confinements durs pénalisants pour l'activité économique chinoise et mondiale à travers ses répercussions sur les chaines logistiques.
Des marchés impactés
L'impact sur les marchés lié à ces facteurs transite en partie par l'inflation. Celle-ci a atteint des niveaux que l'on croyait ne plus connai^tre : 8.30 % aux états-Unis en avril, 7.50 % en zone Euro et 4.80 % en France. Il faut remonter 40 ans en arrière pour voir de tels chiffres.
Certes, ces niveaux sont fortement dépendants du choc observé sur les matières premières agricoles et l'énergie. Or ces éléments volatils et les hausses de prix sont moins alarmantes, notamment en zone Euro (+3.5 %). Mais elles exercent dans l'immédiat une ponction sur le revenu réel des ménages et, dans un contexte de tensions sur le marché du travail, fait craindre un emballement des salaires qui se répercuterait à nouveau sur les prix, déclenchant la spirale prix/salaires. Ce point est sensible aux états-Unis ou` la hausse des salaires atteint 5.5 % sur un an.
Face à cette situation, les banques centrales n'ont d'autres choix que de procéder à une normalisation de leur politique en réduisant leurs achats de titres obligataires et en remontant les taux d'intére^t. La Fed a relevé par deux fois ses taux directeurs pour les porter à 1.00 % et 4 hausses supplémentaires sont attendues d'ici à la fin de l'année.
Les marchés obligataires se sont ajustés tardivement, mais subitement à ce nouvel environnement. Moins commenté que la chute des cours des actions, ce contexte a été très néfaste pour les porteurs d'obligations dites de qualité. Sur 2022, l'indice des obligations d'entreprises « Investment Grade » a chuté de -9 % et celui des obligations d'Etat de la zone Euro de -12 %. Paradoxalement, l'indice des obligations d'entreprise dites spéculatives (« High Yield ») a mieux résisté (-6 %).
On peut donc considérer qu'une grande partie des mouvements sur les marchés financiers observés en 2022 est liée au phénomène d'ajustement de prix face à des politiques monétaires en cours de normalisation. Les taux sur les obligations d'état aux états-Unis oscillent autour de 3 %, ceux de la zone Euro s'élèvent en moyenne à 1.6 %.
Ces rendements restent inférieurs à ceux de l'inflation courante. Ils reflètent ainsi des anticipations sur l'inflation future qui devrait ralentir pour revenir autour de 2.5 % en 2023 selon le FMI. Dans la me^me idée, l'inflation implicite que l'on peut calculer à partir du marché des obligations indexées sur l'inflation donne une inflation attendue en moyenne à 3 % sur les 10 prochaines années.
En comparaison, les bénéfices attendus par les analystes en 2022 pour les actions européennes (indice Stoxx 600 Europe) représentent 8 % des cours actuels. Cet indicateur appliqué aux actions US à connotation technologique (Nasdaq 100) s'élève à environ 5 %. à la différence des obligations dont le coupon est fixe, les bénéfices des actions peuvent fluctuer à la hausse comme à la baisse, matérialisant ainsi le risque économique lié aux investissements en actions. Il est donc normal d'exiger une certaine prime de risque pour accepter d'investir en actions.
Les entreprises semblent maintenir leurs rentabilités
En observant ce que les entreprises ont communiqué lors de la publication des résultats du premier trimestre, on note que celles-ci ont réalisé dans leur ensemble un premier trimestre satisfaisant. Evidemment, les meilleurs scores ont été réalisés par les entreprises du secteur pétrolier qui voient leurs profits s'envoler (x 3,6 sur 1 an pour le secteur pétrolier US) avec la hausse du prix des hydrocarbures quand le secteur de la consommation parvient à stabiliser ses résultats.
Au cours de ces exercices de communication financière, les entreprises présentent également leurs perspectives pour la période à venir. Aux états-Unis, les résultats sont attendus en hausse d'environ 10 % sur les 12 prochains mois (Source IBES). En Europe, heurtés par le conflit Ukrainien, ils devraient se maintenir proches du niveau actuel.
Ces données « rassurantes » suggèrent que les entreprises seraient en mesure de s'adapter aux vents contraires qui soufflent sur nos économies et maintenir leur rentabilité. La correction des cours boursiers pourrait alors s'atténuer.
Cependant l'incertitude demeure. Elle se reflète à travers les indicateurs de stress financiers (notamment les primes d'options qui constituent des assurances contre les risques de baisse des cours) dont les niveaux sont élevés. De me^me, le rendement sur les obligations d'entreprises les moins bien notées (« High Yield ») dépasse les 6 % en moyenne alors qu'ils étaient en dessous de 3 % il y a un an. Ainsi, si l'on en juge les résultats sur les enque^tes d'activité, il est vraisemblable que les entreprises puissent revoir leurs résultats à la baisse à l'issue du second trimestre.
Comme souvent, la prudence est de mise sur l'hypothèse d'une sortie de crise. Si l'inflation est attendue en baisse sur les trimestres à venir, il en est de me^me sur la croissance économique (respectivement +2,3 % et 2,5 % pour les PIB US et zone Euro en 2023). On peut estimer que certains secteurs comme les technologies (numériques, semi-conducteurs, cybersécurité) ou les thématiques liées à la transition énergétique parviendront à maintenir une activité soutenue et attirer les investisseurs.
Entre correction qui permet aujourd'hui d'offrir des objectifs de rendement attractifs et incertitudes sur les développements économiques et géopolitiques à venir, l'horizon d'investissement comme critère de référence pour décider de sa stratégie financière reste le mai^tre mot.
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