Devinez pourquoi les Americains ne vont pas prêter attention aux avertissements ? David Stockman a été membre de la Chambre des Députés de 1977 à 1981, et il est devenu Directeur du Bureau de l'Administration et du Budget, de 1981 à 1985, lors des mandats du Président Ronald Reagan.
Aujourd'hui, il dirige le site Contra Corner, que je vous recommande.
David Stockman Stockman pense qu'un super-cycle de la dette, développé depuis des décennies est maintenant en train d'exploser, et il est convaincu que les conséquences pour les États-Unis et le reste du monde seront absolument catastrophiques.
Ses découvertes confirment et appuient tout ce que j'ai écrit sur le Blog de l'Effondrement Economique, et si Stockman a raison les temps qui viennent vont être incroyablement douloureux.
Mais aujourd'hui, la plupart des gens ne semblent pas être d'humeur à écouter ce genre d'avertissement.
Même si les arguments et les faits s'accumulent, que l'économie mondiale est entrée en récession, les marchés financiers américains ont connu un mois faste en octobre, voilà pourquoi tant d'Américains pensent que la crise est passée.
Disaster -Public Domain Bien sûr, la vérité est tout autre : les marchés boursiers ne sont pas un baromètre pertinent de l'économie et ne l'ont jamais été.
Souvenez-vous de 2008 : presque tout a commencé à descendre avant que les actions ne suivent, et c'est ce qui est en train de se reproduire aujourd'hui.
Dans un article récent, Stockman a expliqué que les actions ont atteint des niveaux invraisemblables, alors même que les résultats des sociétés sont en train de descendre… A ce point, 75% des 500 sociétés de l'indice Standard & Poors ont publié leurs résultats du 3ème trimestre, et les dividendes sont arrivés à $93,80 par action sur la base LTM.
Nous pourrions en arriver à 7,4% au-dessous du pic de $106 par action enregistré en septembre, ce qui signifie que le marché est en train d'évaluer ces profits déclinants à un vaillant price earning ratio (PE) de 22,49.
Et, oui, il faut préciser ce chiffre jusqu'à deux décimales.
Il semble qu'au deuxième trimestre de 2007 les valeurs LTM ont atteint un PE ratio de 22,19 sur l'indice S & P.
Et on sait ce qui arrivé après ! Pourquoi tant de gens refusent-ils de faire le lien ? Cette crise suit exactement la même voie que celle de 2008, et pourtant la plupart des experts se bouchent volontairement les yeux.
La plupart des achats d'actions enregistrés en 2015 a été alimentée par des rachats et des fusions-acquisitions.
De nombreuses sociétés se sont endettées pour racheter leurs propres actions, mais maintenant les sources de financement s'épuisent.
Cette année nous n'avons pas vu autant de dévalorisations de capitaux depuis 2009, et les grandes institutions financières commencent désormais à devenir plus frileuses pour accorder d'énormes prêts à des taux super-bas pour ces grandes sociétés .
Aussi est-ce très, très difficile d'imaginer comment les marchés boursiers peuvent monter encore plus haut qu'ils ne le sont maintenant.
En attendant, l'économie mondiale commence à se défaire, juste sous nos yeux.
Dans un de ses derniers articles, Stockman évalue plusieurs données cruciales… Ces deux derniers jours nous avons publié les données les plus récentes sur deux marqueurs essentiels qui indiquent la tendance de l'économie mondiale – les exportations coréennes par voie de mer et les commandes internationales auprès des producteurs allemands de machines-outils dernier cri.
En un mot, elles sont tombées très bas, et il semble prouvé que les dirigeants de Pékin n'ont pas arrêté l'implosion en Chine, et que leur dernier coup de filet – l'arrestation du président de la troisième banque chinoise et d'une série de dirigeants de fonds spéculatifs, avec entre autres le soi-disant Warren Buffett chinois – sont des signes, non de stabilisation, mais de désespoir absolu.
Ce n'est donc pas surprenant que les exportations coréennes aient chuté en octobre de 16% par rapport à octobre 2014 – et c'est la première statistique de ce genre dans le monde – et qu'elles baissent depuis maintenant 10 mois consécutifs.
Inutile de le rappeler, la Chine est la première destination des exportations coréennes.
De même, les commandes internationales à l'industrie allemande ont-elles chuté de 18% en septembre, et ceci n'est pas une surprise.
Pour de nombreuses statistiques récentes, comme celles-là, reportez-vous à mon article sur les 18 chiffres qui clament qu'une forte récession mondiale est arrivée.
Si l'économie mondiale était bel et bien repartie, comme Barack Obama et d'autres le suggèrent, pourquoi le plus important armateur au monde est-il en train de réduire ses capacités et de virer des salariés ? A.
P.
Moeller-Maersk A/S est en train de réduire ses capacités et d'alléger ses effectifs pour s'adapter à la forte réduction de la demande.
La société danoise, qui le mois dernier a baissé sa prévision de bénéfices pour 2015, a évoqué les perspectives plus sombres pour le trafic maritime mondial, et va se débarrasser de 4 000 emplois dans sa filiale Maersk Line – un volet de son programme « simplification de l'organisation », est-il écrit dans un email général envoyé mercredi.
Et pourquoi certaines des banques occidentales les plus importantes sont-elles en train de licencier plusieurs dizaines de milliers de salariés ? Standard Chartered Plc est devenue la troisième banque européenne en moins de deux semaines à annoncer des réductions d'effectifs, amenant le total prévu à plus de 30 000 – près d'un poste sur sept.
Cette société londonienne a annoncé mardi qu'elle licencierait 15 000 personnes, soit 17% de ses effectifs, se justifiant par les pertes dues aux mauvais crédits accordés sur les marchés émergents.
La Deutsche Bank, basée à Francfort, a rendu public la semaine dernière un plan de réduction de 11 000 postes, tandis que le Groupe Crédit Suisse annonce qu'il va se séparer de 5 600 salariés.
Mais enfin, si les choses vont si bien aux États-Unis, pourquoi Target ferme-t-il brutalement des magasins ? La vérité, vous vous en doutez, n'est pas si belle à voir.
Le PNB mondial, exprimé en dollars, a perdu pas moins de 3,4% cette année, et le commerce mondial a plongé de 8,4%.
Nous sommes entrés dans une récession mondiale majeure, et comme d'habitude, les marchés boursiers seront les derniers à comprendre.
Mais quand finalement ils réagiront, cela aggravera lourdement notre situation.
Exactement comme nous l'avions vu en 2008, quand la peur et la panique s'emparent des marchés financiers, cela a poussé au gel du crédit.
Voilà quelque chose que nous ne pouvons pas nous permettre, parce que le crédit est devenu le fluide vital de l'économie mondiale.
Alors, non, la crise n'est pas finie.
La vérité est plutôt que la crise vient juste de commencer, et qu'elle va bientôt faire la une des journaux aux quatre coins de la planète.
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