WeWork, jadis une étoile montante des start-ups, a sombré sous le poids de problèmes de gestion et des retombées de la pandémie de Covid-19.
L'entreprise américaine, qui devait incarner un nouveau modèle de bureaux, a vu sa réputation se détériorer au fil des années et a finalement déposé son bilan lundi.
WeWork, ancienne "licorne" des bureaux partagés, dépose le bilan aux États-Unis et au Canada
Dans le cadre de ce processus, WeWork et certaines de ses filiales ont lancé une procédure de protection en vertu du "chapitre 11" et envisagent de faire reconnaître cette procédure au Canada conformément à la loi sur les accords entre entreprises et créanciers, comme l'a annoncé le groupe dans un communiqué.
Le "chapitre 11" permet concrètement à une entreprise de renégocier sa dette avec ses créanciers et de présenter un plan de réorganisation de ses activités tout en bénéficiant de la protection de la loi, une période qui peut s'étendre sur plusieurs années.
WeWork espère ainsi parvenir à négocier une réduction significative de sa dette, notamment en mettant fin aux baux d'emplacements qui ne sont pas rentables, avec des préavis déjà envoyés aux propriétaires.
Il est important de noter que cette procédure ne s'applique pas aux filiales de l'entreprise en dehors des États-Unis et du Canada.
Le groupe estime que ses opérations à l'échelle mondiale se poursuivront normalement.
Le directeur général de WeWork, David Tolley, a déclaré dans le communiqué que ces mesures permettront à l'entreprise de maintenir son leadership dans le secteur de l'espace de travail flexible, en tournant résolument son regard vers l'avenir et en améliorant considérablement sa situation financière.
WeWork avait averti l'autorité de régulation boursière américaine (SEC) en août qu'il doutait de sa capacité à survivre, en raison de ses pertes financières, de ses besoins en liquidités et de la diminution du nombre de locataires.
Parmi les facteurs en cause, l'entreprise a évoqué d'importantes pertes financières, des besoins en liquidités pressants, ainsi qu'une réduction de la demande due aux conditions économiques difficiles.
Le 1er novembre, l'agence de notation S & P a abaissé la note de WeWork à "défaut partiel" après que l'entreprise a signalé des problèmes de paiement des intérêts de sa dette.
Autrefois acclamée comme une étoile montante des start-ups, WeWork avait levé des milliards de dollars grâce à des investissements de SoftBank Group.
Cependant, la gestion controversée de son fondateur, Adam Neumann, avait suscité des inquiétudes parmi les investisseurs, qui l'ont finalement évincé en 2019.
La pandémie de Covid-19 a ensuite entraîné une désertion des bureaux, et l'entreprise n'a pas réussi à se redresser, notamment en raison de la baisse de la demande en espaces de travail professionnels due à la montée du télétravail.
La chute de WeWork a également eu des répercussions significatives sur le groupe japonais SoftBank Group et son Vision Fund, qui avaient fortement investi dans l'entreprise.
SoftBank a même dû la sauver une première fois à grands frais, ce qui a terni l'image de visionnaire de son PDG, Masayoshi Son.
WeWork, qui avait été valorisée jusqu'à 47 milliards de dollars, a vu sa valeur boursière chuter à 80 cents à la clôture de la Bourse de New York lundi soir, portant sa capitalisation boursière à 44,49 millions de dollars.
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