Ne nous réjouissons pas trop, bien que cela soit évidemment tentant.
Non pas que les malheurs de nos voisins allemands fassent notre bonheur.
Disons plus prosaïquement, que cela pourrait faire nos affaires en calmant l'arrogance économique de nos aimables amis les Allemands.
En effet, la croissance économique de l'Allemagne est menacée par divers défis, notamment l'augmentation des coûts énergétiques et des taux d'intérêt, exacerbés par le conflit en Ukraine. Le Conseil des experts économiques, conseillant le gouvernement allemand, a exprimé ses inquiétudes dans son rapport annuel, soulignant que ces problèmes pourraient persister et s'aggraver à l'avenir.
Les experts ont mis en lumière le vieillissement de la population allemande et le déclin rapide de ses structures économiques comme des obstacles majeurs à la croissance future. Ils ont insisté sur la nécessité pour l'Allemagne d'attirer davantage d'investissements privés, notamment en provenance d'autres pays européens, pour dynamiser son économie.
Le rapport a identifié le manque de dynamisme économique et le déficit d'investissement comme des freins à la croissance. Le vieillissement démographique, la stagnation de la productivité, la vétusté de l'appareil industriel et le manque de jeunes entreprises innovantes sont des défis à relever. Malgré quelques succès notables dans le domaine des start-ups, comme Aleph Alpha qui a levé 500 millions de dollars, ces cas restent exceptionnels.
Le Conseil a également souligné l'importance de l'Union des marchés de capitaux de l'UE, notant que les investissements européens restent principalement nationaux et que l'intégration des marchés de capitaux n'a pas retrouvé ses niveaux d'avant la crise financière. Il a appelé l'Allemagne à promouvoir une harmonisation réglementaire pour faciliter les investissements à travers l'Europe.
En outre, le rapport a mis en avant la nécessité d'accélérer les processus de planification et de saisir les opportunités offertes par la migration et les technologies productives, comme l'intelligence artificielle, pour contrer la baisse de productivité et les effets du vieillissement démographique.
L'économie allemande a connu une contraction au troisième trimestre, avec des difficultés persistantes dans le secteur industriel qui menacent de plonger la première économie européenne en récession annuelle.
Et oui.
C'est dur pour les grosses industries allemandes… de tourner sans le bon gaz pas cher russe.
Et quand on s'appuie sur une grosse industrie, on développe peu ou nettement moins ses start-up et autres nouvelles technologies.
L'Allemagne est loin d'être un géant infaillible.
C'est peut-être un Goliath, mais nous connaissons tous le succès du petit David face au géant.
A nous la France de rééquilibrer les rapports de force.
Charles SANNAT
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