Mercredi matin, les prix de l'or ont atteint leur plus haut niveau depuis plus de huit ans, les craintes d'une nouvelle vague de Covid-19 entretenant le sentiment de risque sur les marchés.
En effet, le cours de l'once d'or était en hausse pour une quatrième séance consécutive, atteignant les 1779 dollars l'once ce mercredi 24 juin pendant la séance boursière Européenne, soit son plus haut niveau depuis octobre 2012, les investisseurs se tournant vers les valeurs refuges, inquiets d'une deuxième vague d'infections liée au coronavirus.
Plusieurs États américains ont fait état d'infections record mardi, tandis que le nombre de décès en Amérique latine a dépassé les 100 000 personnes.
De plus, dans ce contexte d'incertitudes, les investisseurs estiment que les banques centrales pourraient déployer davantage de mesures de relance pour combattre l'impact négatif de la crise pandémique.
Quels sont les facteurs actuels qui contribuent à l'augmentation du prix de l'or ?
Avec un prix de l'or proche des 1780 dollars, le métal précieux revient aux niveaux d'octobre 2012, poursuivant ainsi la tendance haussière qui a vu sa valeur augmenter d'environ 17 % depuis le début de l'année, lui permettant ainsi de retrouver ses lettres de noblesse en tant que traditionnelle valeur refuge.
Pour autant, au mois de février ainsi qu'au mois de mars de cette année, son parcours avait déçu, dans un contexte de chute des marchés actions, entraînées par les craintes entourant la pandémie du coronavirus.
En effet, nous avons pu assister à une forte chute de la valeur de l'or, en même temps que le marché des actions.
Cette forte baisse du prix de l'or trouve son explication dans des éléments techniques.
Tout d'abord, vers la fin du mois de février, le prix de l'or a été affecté par l'expiration des options sur l'or aux Etats-Unis, ce qui a entraîné la première vague de baisse.
Ce phénomène a semble-t-il amené des ventes sur les contrats à terme afin de faire pression sur le prix de l'or et ainsi l'amener sous un niveau de résistance important sur lequel des positions en grand nombre étaient ouvertes.
On a pu ainsi remarquer que le lundi 24 février en fin de séance un gros volume de transaction à la vente était passé.
Les mécanismes liés à la chambre de compensation des transactions sur les marchés à terme des métaux précieux, ont ainsi entretenu la pression sur les prix de l'or.
En effet, quelques jours après, le Chicago Mercantile Exchange, avait ensuite annoncé une remontée des appels de marge sur le marché de l'or.
Après cet événement sur les marchés, nous avons eu une deuxième phase de baisse en mars, que l'on pourrait en partie apparenter à la première, en raison de sa relation avec le système d'appel de marge.
Même si cela peut paraître difficilement compréhensible pour un débutant sur les marchés financiers, cette chute des marchés en mars s'explique par le fait que les traders ont dû liquider leurs positions sur l'or afin d'en obtenir des liquidités.
Ces mêmes liquidités ont par exemple pu servir à combler des pertes sur d'autres actifs ou répondre à des appels de marge.
Toutefois, malgré le trou d'air du mois de février et de la fin du mois de mars, le cours de l'or devrait finir par reprendre le chemin de la hausse, avec les toutes dernières évolutions sur la situation de la crise sanitaire.
La pandémie du coronavirus devrait orienter les investisseurs vers les valeurs refuges comme l'or
Même si la baisse sur les prix de l'or est bien liée à ces facteurs techniques, elle ne remet pas en cause les fondamentaux du marché qui ne cessent de se renforcer.
Par exemple, la récente hausse du marché de l'or intervient alors que les investisseurs craignent une nouvelle période de confinement qui pourrait anéantir définitivement une économie mondiale déjà gravement touchée par l'impact du Covid-19.
Aussi, cette éventuelle recrudescence de la pandémie mondiale nous amène à réfléchir à de nouvelles mesures monétaires des banques centrales, susceptibles d'influencer le prix de l'or.
La semaine dernière déjà, lors d'une audition au Congrès, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a assuré que la Banque centrale américaine continuerait à fournir à l'économie américaine le soutien dont elle a besoin.
De plus, la réserve fédérale américaine est sur le point de commencer à acheter des obligations d'entreprises par le biais de la facilité de crédit aux entreprises sur le marché secondaire.
Dans le contexte actuel très anxiogène et alors que les actions subissent une forte baisse, la recrudescence de la pandémie et la fuite en avant des banques centrales devrait pousser le cours de l'or vers de nouveaux record.
Enfin, pour les analystes de Goldman Sachs, dans les douze prochains mois, l'once pourrait atteindre jusqu'à 2 000 dollars.
L'estimation tient compte d'un ensemble de taux d'intérêt bas et d'une forte volatilité sur le marché des devises, où la monnaie pourrait subir une dépréciation, ce qui pourrait ramener les opérateurs vers des actifs refuges tels que l'or.
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