Le prix à un sommet de cinq mois avec les promesses et les actions du président américain
Le prix de l'or entame le long weekend de Pâques avec un sommet de cinq mois en réponse à une cascade d'événements géopolitiques et de commentaires du Président des États-Unis, Donald J. Trump. Alors que le métal précieux s'approche de la barrière psychologique de 1 300 $ l'once, certains se rappellent les jours sombres qui ont suivi les attaques du 11 septembre, quand il a grimpé au-delà de 1 900 $, tandis que d'autres affirment que le prix ne fait que refléter la valeur réelle de l'or en tant que protecteur de richesse.
Les inquiétudes qui ont propulsé les investisseurs vers le refuge de l'or ont été ponctuées par une interview du président Trump au wall street Journal. Il a déclaré : "Je pense que notre dollar devient trop fort", ce qui pénalise les exportations américaines. Les entreprises ne sont pas en mesure de concurrencer les produits d'Asie et d'Europe, moins chers. Le dollar a chuté immédiatement, loin de son plus haut niveau en treize ans atteint après les élections. Trump a aussi exprimé le souhait que la Réserve fédérale reconsidère son intention d'augmenter graduellement les taux d'intérêt.
Les investisseurs jettent un oeil prudent sur le monde
"Tensions géopolitiques". Ce sont les deux mots qui ont défini cette semaine.
Cela a commencé par une attaque au gaz sarin sur des civils en Syrie, que les États-Unis et d'autres ont attribuée au régime de Bashar al-Assad. Ce dernier a nié toute implication, tout comme l'allié de Trump, Vladimir Poutine. Trump a alors accusé la Russie d'occulter l'attaque chimique, ce qui a tendu les relations, pour la première fois, entre les deux plus grands leaders du monde. L'armée américaine a alors largué un grand nombre de missiles sur une base aérienne syrienne d'où aurait été menée l'attaque au gaz de mardi. Al-Assad a continué de démentir en affirmant que les vidéos d'enfants morts qui ont suscité l'indignation internationale étaient truquées, en vue de couvrir une éventuelle attaque américaine.
De son côté, la Corée du nord semble se préparer pour un nouveau test de bombe nucléaire à l'occasion du 105ème anniversaire du fondateur du pays, Kim Il-Sung. Trump a envoyé un porte-avion nucléaire vers la péninsule coréenne, tandis que la Corée du nord a averti qu'elle se tenait prête à riposter à toute agression américaine. Le Japon a émis un avertissement aux voyageurs dans la région. Les États-Unis ont ensuite terminé la semaine en larguant leur plus puissante bombe non-nucléaire, surnommée la "mère de toutes les bombes" (MOAB ? Massive Ordnance Air Blast), sur une "série de grottes" de l'EI.
"Tensions géopolitiques". Même si ces mots pourraient être considérés comme un euphémisme, ils résument bien les raisons qui ont fait grimper le prix de l'or cette semaine.
Et maintenant?
Certains, qui critiquent l'administration Trump, l'accusent de se focaliser sur des événements extérieurs aux États-Unis afin de détourner l'attention des problèmes intérieurs : le décret anti-immigration, rejeté par la cour d'appel; l'échec de l'abrogation de l'Obamacare, et; les projets de réforme fiscale et de dépenses d'infrastructure qui n'ont toujours pas vu le jour. La plupart des observateurs s'entendent pour dire que cette administration se cherche encore. Cela est devenu notable au cours de son interview avec le wall street Journal, lorsqu'il a parlé de son stratège en chef, Stephen K. Bannon (reconnu comme étant le cerveau derrière son étonnante victoire électorale et le leader idéologique d'une grande partie des républicains), comme d'un "gars qui travaille pour moi". Les interventions militaires effectuées cette semaine sont en opposition directe avec la philosophie antimondialiste de Bannon, et les rumeurs de son licenciement se font plus pressantes. Si cela devait arriver, la direction que prendra le gouvernement des États-Unis sera difficile à prédire.
Avec un monde (les élections européennes et le Brexit se profilent) et une grande nation qui pataugent dans une telle imprévisibilité et incertitude, le prix du meilleur actif refuge ? l'or ? grimpera, c'est certain.
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