On connait le scandale de la manipulation du libor, qui se décline sur les taux apparentés comme l'Euribor.
Plus récemment c'est l'ISDAfix, le taux de référence des produits dérivés de taux, qui a fait l'actualité pour les mêmes raisons, c'est à dire une entente des grandes banques pour en manipuler le niveau.
Dernièrement on apprenait que JP Morgan et Barclays étaient accusés de manipuler les prix de l'énergie.
Depuis plusieurs mois le cours de l'or baisse, mais surtout sous l'effet de "l'or papier" alors que les ventes d'or physique augmentent, plutôt bizarre non ? Quand cette liste s'arrêtera-t-elle ? Mais posons-nous la question à l'envers : existe-t-il de "vrais" prix aujourd'hui et sur quels marchés ? La réponse risque de s'avérer très décevante, à savoir à peu près nulle part.
En effet, comme le fait remarquer Ron Paul, l'homme politique américain et économiste adepte de l'Ecole autrichienne, la manipulation des taux d'intérêt par la banque centrale déforme l'ensemble des prix, exactement comme le fait un contrôle des prix d'un Etat centralisateur.
La différence tient au fait que dans le second cas il faut des bataillons de fonctionnaires pour contrôler les prix pratiqués chez les commerçants, alors que dans le premier la décision du président de la banque centrale suffit.
Car on le sait, le taux d'intérêt à court terme est fixé par la banque centrale, et ceux à moyen et long terme sont fortement influencés par elle.
Les 45 milliards par mois que consacre la Fed avec son Quantitative easing pour racheter les obligations du Trésor (le solde, 40, servant à acquérir des MBS) contribue à les rendre moins élevés qu'ils ne le seraient, et c'est d'ailleurs l'objectif affiché par Bernanke.
Et le taux d'intérêt c'est le prix du temps, c'est à dire qu'il intervient quasiment partout à un moment ou à un autre dans les processus économique, de production, de consommation et d'épargne.
Résultat : tous les prix sont biaisés d'une façon ou d'une autre.
Le coût de votre crédit, le prix de votre smartphone, de votre voiture, des légumes que vous achetez, la valeur de votre patrimoine, tout est plus ou moins biaisé.
En conséquence toutes les décisions des acteurs économiques, les entreprises comme les ménages, sont plus ou moins faussées.
La bulle immobilière des années 2000-2007 aux Etats-Unis provenait en grande partie de la baisse des taux initiée en 2001 par Greenspan (sous le prétexte d'éviter les effets récessifs de l'éclatement de la bulle Internet en 2000 et des attentats du 11 septembre 2001).
On connaît le résultat, mais la réponse des banques centrales a été : encore plus de taux bas ! Alors justement, ne faudrait-il pas intenter un procès à la Fed, qui en l'occurrence ne fait pas mieux que les banques qui manipulent le libor ou le prix de l'énergie ? Trêve de plaisanterie, les banques centrales font cela "pour notre bien", nous voilà rassurés ! .
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