Matières premières : pétrole en équilibre, entre droits de douane us et reprise économique en chine

Les prix du pétrole affichent une certaine stabilité ce lundi, après avoir enregistré une perte mensuelle pour la première fois depuis novembre.

Les investisseurs demeurent prudents, surveillant de près l'évolution des tensions entre la Russie et l'Ukraine ainsi que les répercussions des droits de douane américains sur le marché mondial.

Actuellement, le baril de Brent se négocie à 73 dollars, en hausse de 0,20 %, tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) progresse de 0,1 % pour atteindre 70 dollars.

Cette légère hausse est tempérée par des préoccupations persistantes concernant la demande mondiale.

Reprise manufacturière en Chine : un facteur positif pour le pétrole

D'un côté, les investisseurs voient un potentiel haussier dans les récents indicateurs de l'activité manufacturière en Chine.

Selon des statistiques officielles publiées samedi, le secteur manufacturier chinois a montré des signes de reprise en février.

En tant que premier importateur mondial de pétrole, la croissance économique de la Chine est cruciale pour la demande de brut.

L'expansion de son secteur manufacturier pourrait indiquer un besoin accru de matières premières, y compris le pétrole.

Les marchés sont également attentifs aux annonces qui pourraient émerger lors de l'Assemblée populaire nationale, le rassemblement politique annuel de la Chine, qui débute mercredi à Pékin.

Les investisseurs espèrent des plans de dépenses qui pourraient stimuler davantage l'économie et, par conséquent, la demande de pétrole.

Les droits de douane américains : une menace pour la croissance mondiale

Cependant, les droits de douane imposés par l'administration Trump pèsent sur le moral des investisseurs.

Ces mesures, jugées « intrinsèquement nuisibles à la croissance mondiale », pourraient avoir un impact négatif sur la demande de pétrole.

De nouveaux droits de douane, qui entreront en vigueur mardi, imposeront des tarifs supplémentaires de 10 % sur les produits chinois et de 25 % sur ceux en provenance du Canada et du Mexique.

Cette situation crée une incertitude qui pourrait faire chuter les prix du pétrole.

Anticipation des décisions de l'Opep+

En parallèle, le marché pétrolier attend avec impatience une décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés, connue sous le nom d'Opep+.

Les membres de l'Opep+ doivent choisir entre deux options : retarder le retour de barils sur le marché pour soutenir les prix ou poursuivre leur plan actuel d'augmentation progressive de la production, qui prévoit une hausse de 120 000 barils par jour chaque mois pendant 18 mois.

Cette dernière option pourrait entraîner une chute significative des prix du pétrole.

Avec ces facteurs en jeu, les analystes s'attendent à une forte volatilité sur le marché pétrolier cette semaine, alors que les investisseurs tentent de naviguer entre les incertitudes géopolitiques et les dynamiques économiques mondiales.