Les cours du brut grimpent ce jeudi, dynamisés par une donnée américaine surprenante sur les stocks pétroliers et les dernières annonces de la banque centrale américaine.
Le pétrole progresse après les stocks US et les annonces de la Fed
Les cours du brut ont entamé la séance de jeudi sur une note haussière, les principales références mondiales gagnant près de 0,8% dans les premières transactions.
Cette tendance positive s'explique principalement par les anticipations grandissantes des investisseurs quant à une prochaine baisse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine.
En effet, la publication de chiffres inférieurs aux attentes concernant l'indice des prix à la production aux États-Unis a relancé les spéculations sur un possible assouplissement monétaire de la part de la banque centrale d'ici la fin de l'année.
Une telle décision pourrait doper la croissance économique américaine et par ricochet, soutenir la demande mondiale en or noir.
Le Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a ainsi grimpé jusqu'à 83,12 dollars le baril dans les échanges européens, tandis que le WTI américain pour échéance août s'est hissé à 78,59 dollars.
Cependant, les gains ont été limités par la publication des stocks pétroliers hebdomadaires outre-Atlantique.
Contre toute attente, les réserves de brut ont enregistré une hausse de 3,73 millions de barils la semaine passée, selon les données de l'Agence américaine d'Information sur l'Énergie (AIE).
Les analystes prévoyaient au contraire une baisse de 1,55 million de barils.
De plus, les stocks d'essence et de distillats ont également augmenté plus fortement que prévu aux États-Unis, exerçant une pression supplémentaire sur les prix.
Au total, ce regain d'abondance de l'offre américaine tempère les craintes d'une pénurie sur le marché mondial.
Les perspectives à moyen terme pour le brut se sont singulièrement assombries mercredi avec la parution du rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Selon les prévisions de l'instance, le marché pétrolier mondial fera face à "un excédent majeur" tout au long de cette décennie sous l'effet de l'abandon progressif des énergies fossiles.
D'ici 2030, l'offre totale devrait ainsi atteindre près de 114 millions de barils par jour, soit 8 millions de trop par rapport aux projections de demande.
Un scénario noir qui, s'il devait se concrétiser, mettrait à rude épreuve les équilibres du marché pétrolier international dans les années à venir.
Reste à voir si les efforts en cours des grands producteurs comme l'Arabie saoudite et la Russie pour réduire leur production suffiront à contenir ces risques baissiers.
Une nouvelle année charnière se profile en tous cas pour l'or noir en 2024.
Enfin, sur le plan géopolitique, un nouveau facteur de tension au Moyen-Orient attire l'attention des courtiers.
Alors que le mouvement palestinien Hamas se montre optimiste sur la conclusion imminente d'un cessez-le-feu avec Israël après des jours d'affrontements meurtriers à Gaza, les rebelles houthis yéménites poursuivent leurs attaques contre des navires civils transitant par la mer Rouge.
Cette escalade des violences dans le Golfe d'Aden fait peser un risque supplémentaire sur l'acheminement du brut par cette voie maritime stratégique pour l'approvisionnement de l'Europe et de l'Asie.
Une situation qui pourrait à terme réduire l'offre disponible et faire grimper encore les prix à la pompe.
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