Le pétrole Brent a sombré vendredi à un plus bas depuis mars 2023, plombé par des craintes sur l'économie mondiale et donc la demande, occultant complètement la décision des pays exportateurs de l'Opep+ de repousser leur augmentation de production.
Actuellement, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, chutait de 2,45% à 70,90 dollars, frôlant la barre symbolique des 70 dollars le baril.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, perdait également 2,45%, à 67,45 dollars.
Les deux références mondiales du brut ont sombré jusqu'à leur plus bas niveau en près d'un an et demi.
L'incertitude entourant les prochaines décisions de la Réserve fédérale en matière de taux d'intérêt a également contribué à la volatilité du marché.
Alors que l'on s'attend généralement à ce que la Fed réduise ses taux d'intérêt de 100 points de base d'ici la fin de l'année, les estimations d'une réduction de 50 points de base en septembre s'élèvent à 43 %.
Une réduction potentielle des taux d'intérêt devrait affaiblir le dollar américain, ce qui pourrait à son tour accroître la demande de pétrole.
Vendredi, l'indice du dollar américain a baissé de 0,25 % à 100,89, par rapport à la séance précédente.
Les craintes accrues de récession maintiennent également le pétrole en terrain négatif, malgré le report par l'Opep+ de son projet d'augmentation de l'offre pour le mois d'octobre.
Sous pression face à la récente chute des cours, huit membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) avaient convenu jeudi de "prolonger de deux mois leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour", selon leur communiqué.
En juin, l'Opep+ avait initialement annoncé qu'ils reviendraient progressivement sur ces réductions, au rythme de 180,000 barils par jour ajoutés chaque mois à partir d'octobre.
Bien que cette décision de l'Opep+ puisse limiter la baisse immédiate des prix du pétrole, les deux références mondiales du brut "auront probablement du mal à enregistrer des gains significatifs tant que les craintes liées à la demande persisteront".
Le marché reste en effet focalisé sur le moindre indice économique morose venant des États-Unis, qui pourrait alimenter les craintes de récession.
En parallèle, de profondes inquiétudes persistent, notamment en ce qui concerne la Chine, qui représente généralement environ 40% de la croissance annuelle de la demande mondiale.
La Chine, deuxième consommateur mondial de brut, est au centre des préoccupations des investisseurs depuis le ralentissement de la croissance au deuxième trimestre.
Dans ce contexte, les investisseurs surveillent de près les indicateurs économiques mondiaux, espérant des signes de reprise qui pourraient inverser la tendance baissière actuelle des prix du pétrole.
Cependant, tant que les incertitudes économiques persisteront, le marché pétrolier restera sous pression, avec des prix susceptibles de continuer à fluctuer en fonction des nouvelles économiques et des décisions politiques.
Pourquoi le prix du pétrole chute-t-il ?
1 -Craintes sur l'économie mondiale et la demande
Les préoccupations concernant l'économie mondiale et la demande de pétrole sont les principales raisons de la baisse des prix.
Les investisseurs craignent une récession économique, ce qui pourrait réduire la demande de pétrole, car les activités industrielles et les déplacements diminueraient.
2 - Incertitude sur les taux d'intérêt
L'incertitude entourant les prochaines décisions de la Réserve fédérale en matière de taux d'intérêt contribue également à la volatilité du marché.
Bien que l'on s'attende généralement à une réduction des taux d'intérêt, les estimations varient, ce qui crée de l'instabilité.
Une réduction des taux d'intérêt pourrait affaiblir le dollar américain et potentiellement augmenter la demande de pétrole, mais cette incertitude maintient les prix sous pression.
3 - Craintes de récession
Les craintes accrues de récession, notamment aux États-Unis, maintiennent le pétrole en terrain négatif.
Les investisseurs surveillent de près les indicateurs économiques moroses, qui pourraient alimenter les craintes de récession et réduire la demande de pétrole.
4 - Inquiétudes concernant la Chine
La Chine, deuxième consommateur mondial de brut, est au centre des préoccupations des investisseurs.
Le ralentissement de la croissance économique chinoise au deuxième trimestre a suscité des inquiétudes, car la Chine représente généralement environ 40% de la croissance annuelle de la demande mondiale de pétrole.
Un ralentissement en Chine pourrait donc avoir un impact significatif sur la demande globale de pétrole.
5 - Décision de l'Opep+
Bien que l'Opep+ ait décidé de repousser l'augmentation de la production de pétrole, cette décision n'a pas suffi à compenser les fortes baisses de prix observées récemment.
Les analystes soulignent que cette décision n'a pas impressionné le marché pétrolier, car les craintes liées à la demande persistent.
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